SAGUENAY – S’il y a un message que Sylvain Morin aimerait passer à la communauté, c’est celui de la persévérance. Au-delà réussite en affaires, cet ancien décrocheur, qui fête aujourd’hui les vingt ans de croissance d’Usinage SM, tient à souligner que presque tout est possible, notamment quand on a un rêve entrepreneurial à réaliser.
Adolescent, l’homme d’affaires n’était pas à l’aise sur les bancs d’école et il pensait que les études n’étaient pas faites pour lui. Si bien que sans compléter son secondaire quatre il se retrouve sur le marché de l'emploi. Travailleur acharné il s’aperçoit très vite qu’il aimerait bien être son propre patron et contrôler sa destinée. Mais sans au minimum un diplôme d’études de niveau secondaire cinq, les opportunités sont grandement limitées. À l’aube des années 2000, ce nouveau père de famille décide de retourner à l’école de soir, tout en travaillant à temps complet.
« Je travaillais dans un dépanneur à l’époque et je voulais faire une formation de machiniste, mais au CFP ils m’ont dit que c’était impossible sans mon diplôme de secondaire cinq. J’ai alors fait deux années dans une, par les soirs. Ça a été une période très difficile » confie Sylvain Morin. Au prix de grands efforts et de persévérance, il complète donc ses études secondaires et réussit une formation en technique en machinage. Il commence alors un travail dans un atelier de l’arrondissement de La Baie.
La piqûre de l’entrepreneuriat
Mais notre homme a toujours l’intention de mener lui-même sa barque. En 2000, avec l’accord se son patron, il lance timidement Usinage SM en installant sa microentreprise dans le garage de sa résidence. Avec l’aide d’un collègue de classe, il entreprend la réalisation de petits contrats de fabrication mécanique. En 2004, fort d’une croissance régulière il décide, non sans appréhension, de faire le grand saut dans l’entrepreneuriat.
Il quitte alors son employeur et s’installe dans un bâtiment commercial sur le boulevard Saint-Paul. C’est véritablement le début de l’aventure. « Je suis un ancien décrocheur qui s’est découvert des qualités d’entrepreneurs. Je sais que ce n’est pas donné à tout le monde, mais moi j’ai toujours voulu leader et j’avais le goût de faire quelque chose de technique. Le message que je veux passer aujourd’hui, c’est que sans la persévérance, mais surtout avec les études, je n’aurais pas pu réaliser mon rêve », explique-t-il.
Un bâtiment neuf en 2006
Usinage SM fait tellement bien sa place à titre de sous-traitant dans le marché de la fabrication mécanique que Sylvain Morin investit dans un bâtiment neuf de 8000 pieds carrés en 2006. « Entretemps son équipe d’une douzaine de personnes a développé une expertise particulière dans une technologie de remise à neuf de jantes de roues de camions lourds. Ce service permet aux entreprises de transport de doubler la durée de vie des roues de leurs véhicules, dans les conditions les plus strictes de sécurité. Reconnue dans cette industrie pointue à l’échelle de la province, l’entreprise du Parc industriel du Haut-Saguenay est alimentée par quelque 35 distributeurs partout au Québec, de Sept-Îles à Gatineau.
« Nous avons investi énormément en R&D pour atteindre ce niveau de qualité et de sécurité. Nous avons aussi mis beaucoup de sous pour faire connaître cette expertise. Si bien que la CNESST nous consulte à l’occasion quand un camion est impliqué dans un accident où la défectuosité d’une roue en cause », confirme-t-il. Après 20 ans de croissance continue, le chiffre d’affaires d’Usinage SM est de plus de 1,5 M$, qui provient à environ 70 % de la fabrication mécanique et à 30 % de la remise en état des roues de camions.