PETIT-SAGUENAY – La Bleuetière Saguenoise du chemin Saint-Étienne à Petit-Saguenay a connu sa meilleure saison des quatre dernières années avec une récolte de 60 000 livres de bleuets et un millier de visiteurs attirés particulièrement par l’autocueillette.
« Le rendement moyen d’une bonne saison dans l’industrie est une récolte de 2 000 livres/acre. Il faut couper de moitié, car la bleuetière est aménagée moitié-moitié chaque année, soit en végétation et en production. Pour une entreprise comme la nôtre qui s’étend sur 100 acres, c’est quand même un très bon rendement. Nous avons atteint la production moyenne une seule fois et c’est en 2016. Nous n’avons pas été chanceux, car le prix du bleuet a chuté de 70 à 18 sous du litre cette année-là. Bon an mal an, on doit composer avec les menaces naturelles autour du bleuet, comme la sécheresse et le gel printanier, mais on passe toujours à travers », explique l’un des six propriétaires de l’entreprise, Jean Bergeron.
En fait, ce sont trois couples de retraités qui sont derrière ce projet agrotouristique. Outre Jean Bergeron et sa conjointe Hélène Gauvreau, on retrouve Robin Boudreault et sa mère Lisette Bergeron ainsi qu’Éric Pelletier et sa conjointe Josée Bergeron qui, l’an dernier, ont remplacé Jean-Yves Côté et Michèle Boulianne.
« La Bleuetière amène un volet agrotouristique vraiment intéressant parce qu’elle accueille beaucoup de gens qui viennent de l’extérieur, qui sont notamment en vacances au Village Vacances Petit-Saguenay, nos voisins du chemin Saint-Étienne. Durant la saison s’étalant sur cinq semaines, on a reçu un millier de visiteurs. On fait un peu de mise en marché, mais la grande majorité de notre récolte s’en va à l’usine de congélation, comme la plupart des producteurs de bleuets de la région. »
Le volet agrotouristique
Conseiller municipal, Jean Bergeron soutient que sa bleuetière a un impact important pour Petit-Saguenay en contribuant à l’image agrotouristique de la municipalité du maire Philôme La France. « La présence des fermes laitières dans le rang Saint-Antoine, les pommes de terre Semences Saguenoises, l’élevage de cerfs rouges de Francis Boudreault et notre Bleuetière sur Saint-Étienne, les Jardins de la Montagne dans le rang Saint-Louis et tous les autres producteurs font de Petit-Saguenay un village très important dans le secteur agricole et agrotouristique. Et nous participons à cette image de marque. »
Un début expérimental
Il faut savoir que le projet de Bleuetière à Petit-Saguenay remonte à 1990 à la suite d’une étude de mise en valeur des terres en friche pour valoriser l’agriculture menée par le Comité de développement économique de l’endroit dont faisait partie M. Bergeron. « On avait regardé les potentiels qui s’offraient à nous au niveau agricole et maraîcher. Nous avions notamment identifié le potentiel de développement de bleuets dans le rang Saint-Étienne. J’ai démarré un projet expérimental pour vérifier s’il y avait réellement un potentiel sur une superficie de 10 acres grâce à une entente avec les propriétaires du lot, Jean-Yves Côté et Michèle Boulianne. Avec le comité de développement économique, je l’ai opéré pendant six ans. Le comité a ensuite abandonné l’exploitation. Celle-ci a été reprise par Robin Boudreault et sa mère Lisette Bergeron qui l’ont opérée une quinzaine d’années, maintenant ainsi en vie cette bleuetière d’une acre. En 2008, je me cherchais un projet de retraite pour m’occuper et je suis allé négocier le terrain à Jean-Yves et Michèle. Évidemment, j’ai rencontré aussi Robin et Lisette et c’est nous six qui avons décidé d’opérer la bleuetière avec l’acquisition de 90 acres supplémentaires. Toute cette superficie a commencé à être en production en 2012 », précise Jean Bergeron.
Relais de motoneige
En 2018, pour combler un besoin exprimé tant par les motoneigistes que par les gens de Petit-Saguenay, les propriétaires de la Bleuetière Saguenoise ont décidé de donner une vocation hivernale à l’entreprise en ouvrant un relais. En effet, le sentier de motoneige régional 383 passe à deux pas du chalet d’accueil de la petite bleuetière. « Je suis un gars de projet et je n’étais pas capable de voir un potentiel avec notre petit chalet très sympathique situé à deux pas du sentier régional. Il faut ajouter les sentiers de raquette et de ski de fond que j’ai développés sur la petite montagne derrière la bleuetière et c’est devenu un petit concept d’activités hivernales qui vaut vraiment la peine. Nous avons aussi un permis de restauration. Reste à savoir maintenant si nous pourrons opérer cet hiver dans ce petit local avec les mesures sanitaires. On est quand même en train de donner une vocation quatre saisons à notre entreprise », de conclure le porte-parole de l’entreprise familiale.