SAGUENAY – Dans une ère où tout va très vite en entreprise et où les mots changement, transformation numérique et robotisation sont omniprésents, comment accompagner adéquatement les employés pour effectuer des changements harmonieux ? Questionnée sur le sujet, la conseillère régionale au sein du Conseil du patronat du Québec (CPQ) Caroline Bourbeau précise que d’impliquer activement les employés de différentes hiérarchies maximise les chances de réussite.
La gestion du changement, Caroline Bourbeau en sait quelque chose, elle qui accompagne plusieurs entreprises dans l’optique d’intégrer un volet RH dans leurs projets de transformation vers le 4.0.
« Bien souvent, les entreprises prennent un virage numérique pour assurer leur efficacité et l’efficience afin de demeurer compétitives. Face à ces changements, ce qu’on constate en accompagnement, c’est un impact financier sur leurs organisations. C’est normal, tout bon entrepreneur fait un suivi rigoureux de son budget et le premier réflexe pour voir plus clair est de s’entourer d’experts et spécialistes stratégiques en technologie de l’information, mais aussi en finances. Il va souvent arriver qu’il aille s’entourer de son directeur des opérations, mais il manque le volet des ressources humaines et c’est là que tout peut faire la différence », explique la conseillère.
Transformation numérique et humaine
Caroline Bourbeau affirme qu’un décalage entre les employés et les patrons peut se créer, car le volet RH n’a pas été intégré dans la stratégie. « Bien s’entourer est un facteur important pour un entrepreneur, mais il faut faire attention. Lorsqu’il a bien réfléchi à son idée et que sa décision est prise, il a un certain sentiment d’urgence de tout mettre en branle rapidement. C’est là que ça peut se bousculer un peu et où il pourrait y avoir quelques nœuds parce que les employés n’ont pas été mis au cœur du processus. C’est là qu’un dirigeant peut faire face à une main-d’œuvre déstabilisée et moins mobilisée », précise celle qui prend en charge le volet accompagnement humain auprès des membres du CPQ qui en ont besoin.
Créer un comité de transformation
Parmi l’un des outils pertinents proposés par Mme Bourbeau, il y a la mise sur pied d’un comité de transformation. « L’intégration des employés dans un projet de transformation est cruciale. C’est une gestion du changement qui doit se faire dans un mode agile où on implique, informe et conseille les employés pour s’assurer qu’il y ait une meilleure adhésion.
Pour que le changement soit plus efficace et pour atteindre l’objectif, ce comité,qui implique les cadres supérieurs et les employés de différents départements, peut créer un plus grand sentiment d’appartenance, mais peut aussi permettre de bonifier un projet grâce au vécu de l’équipe », témoigne-t-elle.
La communication constante avec sa main-d’œuvre constitue un élément crucial, souligne la conseillère aux entreprises du CPQ.
« L’absence d’une communication efficace entre le patronal et les salariés peut créer des craintes pour certains. Ils pourront croire à tort qu’il n’y a rien qui bouge pour assurer l’avenir et la compétitivité de l’entreprise dans son milieu. Ça peut les faire craindre sur leur avenir professionnel au sein de l’organisation. Les employés carburent aux changements, pour autant que ce soit fait en douceur et en collégialité. La communication stratégique peut ultimement mener vers une appropriation du projet par les employés ; autrement dit, ils deviendront des ambassadeurs », exprime la représentante du CPQ.
Devant d’aussi grands défis, les entrepreneurs doivent se sentir prêts à changer leurs paradigmes vers un mode de gestion plus agile. « Le dirigeant a un énorme
rôle. Il doit trouver sa voie pour ce qui va être mis en place. Il a le rôle d’un chef d’orchestre. Dans une transformation vers la robotisation, l’automatisation et la numérisation, les nouvelles pratiques de gestion collaborative vont de soi. Un ne va pas sans l’autre. C’est là que notre expertise peut permettre aux employeurs d’analyser s’ils sont prêts à prendre le virage avec son équipe », conclut-elle.