Auteur

Maxime Hébert-Lévesque

N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « La main d’œuvre, clé de notre prospérité » publié dans notre édition du mois d’août.

SAGUENAY – Le CPQ publiait dernièrement un document contenant 10 solutions pour contrer la rareté de main-d’œuvre au Québec. Parmi les propositions la question de l’immigration y figurait. Un enjeu important englobant de multiples facettes. La position du CPQ est qu’une meilleure flexibilité à la sélection des travailleurs étrangers et une capacité d’accueil revue à la hausse pourrait être bénéfique à l’économie de la province.

Présentement, ce sont 181 000 postes qui sont vacants au Québec. Un chiffre qui représente 5,1 % de tous les emplois disponibles et l’avenir ne semble pas plus prometteur avec une situation démographique vieillissante. « Un bon nombre de Québécois vont partir à la retraite au cours des prochaines années et ces emplois ne seront pas comblés », s’inquiète Norma Kozhaya, économiste en chef au CPQ.

Un manque de personnel qui crée une pression indue sur les entreprises, les travailleurs ainsi que sur la prochaine génération d’employés. Des conséquences comme des retards d’investissement pour les PME, des contrats qui devront être refusés, une charge de travail anormalement élevée pour les gens en poste et une délocalisation des activités.

Selon le CPQ, le Québec et ses régions auraient tout à gagner en misant davantage sur la main-d’œuvre étrangère. En effet, même si des mesures en matière d’intégration et d’immigration ont été implantées, les seuils d’arrivants sont encore bas. On précise dans un document rédigé par le Conseil du Patronat du Québec que depuis 2015 le nombre d’étrangers admis au Québec n’a pas dépassé les 53 000 par an et que pour répondre aux besoins du marché, il devrait y avoir un minimum de 60 000 nouveaux arrivants par année.

Régionaliser l’immigration

« Les arrivants qui débarquent dans les grands centres comme Montréal ont tendance à ne pas faire le saut vers les régions par la suite. La plupart des services et des communautés s’y trouvent et le défi réside dans le développement de communautés et d’outils de réseautage qui feront en sorte d’améliorer l’intégration d’un immigrant en région. » En effet, la rétention est primordiale et nécessite des actions concertées. L’une d’entre elles serait de ne pas faire transiter l’arrivant par Montréal et plutôt le faire atterrir directement dans une région.

Conscient de cet enjeu de rétention, le CPQ aiguille les entreprises situées à l’extérieur des grands centres afin de les guider vers des programmes adéquats. « Nous leur trouvons des solutions en les orientant vers des aides que souvent ils ne connaissent pas comme le Programme d’aide à l’intégration des immigrants et des minorités visibles en emploi (PRIIME) », explique Mme Kozhaya.

Ne pas faire une sélection élitiste

Au Québec, un immigrant possédant un diplôme d’études supérieures aura plus de facilité à accéder à la résidence permanente ou à un permis de travail. Les besoins dans les secteurs de la technologie, surtout avec la transformation numérique, sont pressants, mais il demeure que le manque se fait sentir dans plusieurs autres secteurs. « La réglementation doit être plus souple. Combler les emplois très qualifiés c’est important, mais il ne faut pas négliger les professions. Il y a un manque de charpentiers, de plombiers, d’électriciens, de concierges, etc. »

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