SAGUENAY – La Société de la Vallée de l’aluminium (SVA) se place souvent comme premier intervenant pour les entrepreneurs et entreprises qui décollent un projet relié à la transformation de l’aluminium. En plus d’un service de support technique et financier, l’organisme identifie des marchés potentiels au rayonnement du métal blanc et de ses acteurs.
L’an passé, sur 30 projets soumis à la SVA, une vingtaine ont reçu une subvention pour les aider à décoller. « Nous sommes souvent les premiers intervenants à apporter de l’aide aux jeunes entrepreneurs et entreprises qui se lancent dans un projet de transformation d’aluminium. Parfois, nous répondons présents avant d’autres organisations comme Promotion Saguenay. Notre rôle est de stimuler au maximum ce qui se passe dans la région », précise Vincent Garbugli, chargé de projet pour l’organisme.
Bien que la SVA a pour mandat, entre autres, de gérer un Fonds de développement financé par Rio Tinto, l’aide apportée n’est pas toujours de nature pécuniaire. « Nous offrons une assistance technique et nous possédons un grand réseau de contacts. Les idées soumises pour obtenir de l’aide financière sont parfois à un stade très embryonnaire et la meilleure chose qu’on puisse leur fournir ce sont des contacts d’expert pour les porter à un autre niveau. »
Un fonds utile et sollicité
Vincent Garbugli est à l’emploi de l’organisme depuis un peu plus d’un an et il constate la vitalité du secteur. « Pour la demande de subvention, je ne réussis pas à identifier de tendance. Nous recevons une pluralité d’idées et tout est très diversifié. Parfois c’est une demande pour une usine de contenants en aluminium, d’autres fois, c’est pour élaborer de nouveaux procédés de soudure ou encore pour la conception d’un piège à moustiques en aluminium. La créativité est présente et le fonds est utilisé dans son ensemble en un rien de temps. »
Rio Tinto verse un montant de 200 000 $ par année. Cette somme s’accumule si les argents ne sont pas déboursés en entier. Cela a permis à la SVA d’investir plus de 400 000 $ en 2020. « Les deux dernières années, nous avions une bonne accumulation, mais pour 2021, nous sommes à 200 000 $. Le fonctionnement est simple, nous remboursons 50 % des factures d’aluminium que l’entrepreneur nous fournit juste à temps que nous atteignons la limite de 25 000 $. » Cette limite imposée par projet peut parfois être revue. C’est notamment le cas avec les chantiers où plusieurs intervenants sont impliqués et où les retombées économiques sont jugées importantes. Dans ces situations, un montant de 50 000 $ est alloué. « Mon travail consiste à rencontrer l’entrepreneur et analyser avec lui le potentiel de son idée. Ensuite, je monte un dossier et je le défends devant un comité composé de cinq experts de l’industrie. Ces derniers me challengent sur le projet et décident s’ils autorisent le financement ou non. »
L’aluminium doit frayer son chemin
Sous la direction de Lilianne Savard, la SVA porte une attention au secteur maritime. Une industrie largement dominée par l’acier et où l’utilisation du métal blanc pourrait croître. « C’est notre défi de promouvoir l’utilisation de l’aluminium. Il ne remplace pas l’acier partout, mais il pourrait être beaucoup plus présent dans certains endroits. C’est notamment le cas dans les chantiers navals. Nous travaillons présentement sur deux projets avec une entreprise de la région et de l’extérieur pour la fabrication d’un crabier. Certes, le coût d’un bateau fait entièrement d’aluminium est plus cher, mais sur la durabilité, entre autres, nous pensons qu’il y aurait une plus-value », fait savoir Vincent Garbugli.
Débloquer des marchés
Le marché militaire s’apparente à une avenue plus qu’intéressante pour les transformateurs, équipementiers et manufacturiers de la région, selon les gestionnaires de la SVA. En effet, le budget fédéral 2018-2023 pour la défense est estimé à 90 milliards de dollars, de ce montant, 28 % sont destinés au Québec. « Nous avons fait une première cohorte en 2020 et nous récidivons pour cette année. Le but de ces ateliers est de présenter aux entreprises de la région les opportunités de faire affaire avec l’armée. Nous demandons à des spécialistes d’expliquer comment soumissionner avec le département de la défense et de s’orienter dans cette grosse machine qui peut sembler inaccessible », conclut le chargé de projet.