SAGUENAY – Selon le développeur saguenéen de logiciels Conformit, la croissance passe entre autres par la constitution d’une coopérative de travailleurs actionnaires (CTA).
Conformit est un développeur informatique qui, notamment, conçoit et implante en entreprise des systèmes de gestion de la santé, sécurité et environnement au travail (SSE). « Nous rentrons dans une phase de croissance chez Conformit. De nouveaux projets et de nouvelles applications sont sur les planches à dessin ou en production. Le départ récent d’un actionnaire est venu secouer les choses et les dirigeants de l’entreprise se sont penchés sur des stratégies pour remplacer l’investisseur en moins », explique Stéphane Tanguay qui est à l’emploi de l’entreprise technologique depuis plus de 20 ans.
Une structure particulière
Croître, dans bien des cas, demande des fonds supplémentaires et une mobilisation de ses ressources humaines. Dans un contexte de rareté de main-d’œuvre et de défis au niveau de la rétention, Éric Desbiens, président et chef de la direction chez Conformit, a ouvert la porte à accueillir comme nouvel actionnaire une coopérative composée des employés de la firme. Une idée qui a fait son bonhomme de chemin auprès des salariés.
« Le modèle d’entreprise chez Conformit est déjà particulier. Nous avons implanté un principe de hiérarchie horizontale. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de départements. On préconise la création de différentes cellules de travail composées de collaborateurs qui ont divers rôles et compétences. Alors l’idée de constituer une CTA nous a semblé naturelle. Dès la première rencontre entre les employés visant à déterminer le taux d’appui au projet, 96 % des travailleurs ont été favorables », raconte monsieur Tanguay qui occupe la fonction de président de la coopérative depuis sa création en octobre 2020.
Une implication accrue
Aujourd’hui, la grande majorité des employés de Conformit sont membres de la coopérative et cela a permis au groupe de travailleurs de mettre la main sur une part minoritaire de l’entreprise en plus d’investir 600 000 $ dans celle-ci. Des argents qui viennent assurer une certaine pérennité et un levier supplémentaire pour le développement de projets. « Depuis la création de la CTA, l’aspect qui ressort le plus c’est le sentiment d’appartenance. Notre performance est maintenant directement liée au bien-être de l’entreprise et lorsque celle-ci croît nous sommes avantagés. Avoir son mot à dire sur les opérations et sur les décisions en tant que regroupement de travailleurs, ça a un pouvoir de rétention indéniable. »
Un fonctionnement démocratique
Composée d’un conseil d’administration, la CTA est un outil démocratique qui exige de ses membres une certaine implication. « La coopérative est inscrite dans le contrat de travail de tous les nouveaux employés. Ce qui veut dire qu’à un moment ou à un autre, il y aura une rotation parmi ceux qui jouent les rôles de président, trésorier, etc., et ces derniers devront être remplacés par d’autres membres. » Au niveau de l’employeur, c’est aussi un moyen de jouer les coudées franches avec ses employés. Dans le projet de rachat d’une partie de l’actionnariat, les dirigeants n’ont pas eu le choix de présenter les chiffres réels de l’entreprise.