CHAPAIS – La municipalité de Chapais amorce une année 2022 bien chargée avec deux dossiers déjà en branle, soit un projet d’économie circulaire dans son parc industriel ainsi que l’intention d’une minière junior afin d’exploiter une fosse de cuivre sur l’ancien site de la mine Opemiska.
Au mois de novembre 2021, la minière QC Copper & Gold est venue présenter les résultats d’un premier forage d’exploration à la mine Opemiska située aux abords de Chapais. Aux dires de l’entreprise, des milliers de tonnes de cuivre et plusieurs onces d’or pourraient y être extraits. Un projet qui trouve écho chez les Chapaisiens et Chapaisiennes.
« C’est un chantier d’envergure qui représente beaucoup pour notre communauté. Il faut dire que la mine a déjà été en activité et qu’elle a été fermée au début des années 90. À l’époque, cela avait entraîné des pertes d’emplois. Un second souffle au site permettrait une diversification et une vitalité de notre secteur industriel », explique Isabelle Lessard, la nouvelle mairesse de Chapais depuis le 7 novembre dernier.
L’élue ne s’emballe toutefois pas trop vite. Elle soutient que de nombreuses rencontres seront à l’ordre du jour avec la Qc Copper & Gold afin de rendre le projet acceptable. « De ce qu’on ressent, une grande partie de la population est favorable, mais il y a des gens qui sont mitigés. Cela va demander une consultation publique. Il s’agit d’une mine à ciel ouvert qui viendrait empiéter sur une partie de la ville. Il y a plusieurs avantages à un projet de la sorte, toutefois il y a des inconvénients comme le bruit, la poussière et les enjeux entourant la préservation de l’environnement. »
Optimiser les acquis
Principalement composé d’entreprises évoluant dans le secteur forestier, le parc industriel de Chapais mise sur l’économie circulaire afin de créer de la richesse. « L’usine de cogénération récupère les écorces de la scierie Barette-Chapais pour produire de l’électricité. Elle brûle les résidus de bois et la vapeur générée fait tourner une turbine. C’est un système qui existe depuis plusieurs années. Dernièrement, une partie de la vapeur a été détournée et dirigée vers deux autres entreprises : BoreA Canada et les Serres Bleues. L’une produit des huiles essentielles en retirant les essences des branches d’épinettes et de sapins grâce à la vapeur et la seconde se chauffe et produit des tomates à l’année », précise la mairesse.
De plus, l’entreprise Granule 777 récupère les sciures et les copeaux produits par l’activité de sciage pour en faire des granules. Ce sous-produit est ensuite vendu en Angleterre afin d’alimenter les chaudières des centrales thermiques.
Habiter le Nord
Pour les acteurs économiques et les municipalités de la Baie-James et de la région administrative du Nord-du-Québec, l’intérêt pour la région boréale n’est pas seulement d’exploiter les matières premières, mais d’y développer un endroit attractif pour les nouvelles générations. « Ça fait partie de mes objectifs de faire de Chapais un lieu accueillant pour les jeunes familles. Nous sommes entourés par la nature et le territoire est un véritable terrain de jeux. Le festival du Doré Baie-James est un exemple d’activités prisées par les citoyens et les visiteurs. L’idée est d’encourager les initiatives touristiques. Par ailleurs, notre Corporation de développement économique (CDC) travaille depuis des années sur des projets d’intégration et d’accueil des nouveaux arrivants. »
Comme partout ailleurs, les enjeux de main-d’œuvre, d’hébergement et de restauration sont présents à Chapais. Isabelle Lessard compte lors de son mandat porter une attention particulière à cette réalité. « Il y a plusieurs stratégies qu’on peut mettre de l’avant pour encourager les entrepreneurs à s’établir ici. Des initiatives comme Chapais en Fête sont des événements que nous devons conserver et qui font rayonner notre communauté. »
Plus qu’un premier mandat
Isabelle Lessard fait partie de cette vague déferlante de femmes qui ont accédé aux différentes mairies québécoises lors des élections de novembre 2021. Certaine d’être à sa place, elle ne cache pas que la tâche ne sera pas de tout repos. « Sur mon conseil, je suis la seule femme et la seule personne dans ma tranche d’âge. Je devrai donc faire valoir mes idées et mes points à des hommes d’une autre génération », avoue madame Lessard, la plus jeune mairesse élue à l’âge de 21 ans.
« Par le passé, j’étais impliquée dans le milieu communautaire et lorsque j’ai déposé ma candidature, j’étais prête pour un nouveau défi. Il y a énormément de choses à apprendre. Nous sommes une administration qui ne comprend pas de MRC. Donc nous composons avec la gestion de la ville, une gestion régionale et une gestion avec les Nations cris. »
La jeune élue précise qu’elle n’est pas seule et qu’elle bénéficie d’un soutien des associations et des sociétés de développement. « Dès que j’ai besoin d’information ou d’accompagnement, je décroche mon téléphone et j’ai toujours réponse à mes questions. Cela me donne confiance pour la suite des choses », conclut-elle.