SAGUENAY – La fête de Pâques demeure un événement important pour les chocolateries de la région. Certaines entreprises remarquent une augmentation des ventes à cette période par rapport aux années précédentes.
S’il se vend davantage de chocolat à Pâques, rassurez-vous, ce n’est pas parce que la fête religieuse gagne en popularité. La réponse proviendrait plutôt du fait que depuis 2020, l’engouement pour l’achat local et le « comfort food » gagne en popularité. « Je me souviens d’une étude parue durant la première année de pandémie qui signalait une hausse de la consommation d’alcool et de confiseries. Comme si les gens en période d’insécurité cherchaient à se réconforter par les petits plaisirs coupables comme le chocolat. Également, les problèmes reliés aux chaînes d’approvisionnement au niveau mondial rendent l’accès aux produits étrangers plus difficile. Une réalité qui ne doit pas nuire aux producteurs locaux », relate Marie Lalancette, directrice générale depuis le 5 février 2022 de la Chocolaterie des Pères Trappistes.
Pour Francis Pearson, propriétaire de Chocolats Pearson à Saguenay, ce n’est pas tant l’engouement pour Pâques qui a augmenté, mais plutôt l’intérêt pour l’achat local. « Ma plus grosse année en termes de vente a été 2020. Il y a deux ans, mon chiffre d’affaires avait pratiquement doublé pour Pâques. Depuis, nous ressentons un certain essoufflement. Je ne pense pas que la fin de semaine de Pâques 2022 m’apportera autant de travail que les dernières années. Nous sommes une chocolaterie qui se consacre à la confection d’ensembles de morceaux. C’est un créneau très populaire lorsque vient la fin de l’année à cause, notamment, des cadeaux corporatifs. Ceux qui dominent durant Pâques, ce sont les gros producteurs. »
Freiner les grands-parents
Du côté des Chocolats Rose Élisabeth à Métabetchouan–Lac-à-la-Croix, Pâques et le temps des Fêtes sont les principaux événements de l’année. Stéphane Boivin, le copropriétaire, mentionne que son entreprise transformera environ 900 kg de chocolat exclusivement pour la fin de semaine du 16-17 avril. « Nous commençons à prévoir Pâques au mois de novembre avec les commandes de moules, de matière première et les emballages. La production commence quant à elle un peu avant la Saint-Valentin. Nous prévoyons une année plus forte que la dernière. Nous sommes en activité depuis 11 ans et nous sommes toujours en croissance. »
Par ailleurs, monsieur Boivin a remarqué un changement au niveau de la consommation depuis ses débuts dans le métier. « Les gens recherchent moins les gros lapins en chocolat et semblent préférer les pièces plus petites, mais plus travaillées et de meilleure qualité. Les échos que nous avons entendus étaient que les parents demandaient aux grands-parents de se limiter dans le volume de chocolat à offrir aux petits-enfants. »
Une croissance remarquable
En février 2022, l’entreprise emblématique de Mistassini, la Chocolaterie des Pères Trappistes, intégrait à son équipe une nouvelle directrice générale. « Je suis arrivée deux années après la refonte de l’image de marque. Je suis très impressionnée par le travail effectué et je trouve qu’aujourd’hui la chocolaterie tape dans le mille avec son marketing. L’équipe a su conserver son volet religieux historique tout en ajoutant une touche humoristique. Le défi pour moi est de garder le train sur sa bonne lancée », explique Marie Lalancette.
La gestionnaire reprend en main une entreprise en bonne santé. L’an passé la chocolaterie aurait enregistré une croissance de 25 % de son chiffre d’affaires. Cela se traduit par une augmentation significative de la production. « Au mois d’août, nous avons produit 155 000 boîtes de bleuets recouverts de chocolat et pour 2022, nous avons confectionné 3,6 millions de petites poules en chocolat au lait et noir. » Pour ce qui est de Pâques, il s’agit du moment de l’année le plus important pour la Chocolaterie des Pères Trappistes. On précise que 60 % du chiffre d’affaires de l’entreprise proviendrait de cet unique événement.