SAINT-GÉDÉON – Selon la directrice féminine de l’Association Saguenay–Lac-Saint-Jean (SLSJ) de Golf Québec, Carole Harvey, les inscriptions de joueuses dans les tournois de la région sont stables. Toutefois, la gestionnaire souligne que les femmes sont davantage attirées par l’aspect social du golf que par la compétition sportive.
« Je participe actuellement en solo à un tournoi de golf du circuit Desjardins à Québec. Dans les grands centres comme la Capitale-Nationale et Montréal, les mentalités sont différentes. Les bassins de population y sont plus importants qu’au Saguenay–Lac-Saint-Jean et on y retrouve plus de joueuses prêtent à compétitionner. Je m’implique au sein de notre association régionale depuis 15 ans et je suis malheureuse de constater que je suis l’une des seules à faire de la compétition individuelle hors région », indique Carole Harvey.
Au fil des années, l’Association SLSJ a même dû remanier son volet tournois afin d’attirer les femmes à s’inscrire. « Autrefois, il y avait les tournois régionaux et ceux-ci permettaient aux golfeuses d’accéder à des compétions provinciales. Toutefois, le nombre d’inscriptions n’a cessé de décroitre au cours des dernières années et nous avons été forcés d’abolir les tournois régionaux individuels. »
Trouver la bonne formule
Le nombre de joueuses sur les verts de golf n’est toutefois pas en déclin. « Au niveau des inscriptions nous sommes relativement stables d’année en année. Un club de golf comme celui de Saint-Gédéon compte environ 70 membres féminins sur un total de 225 membres incluant les juniors. Le club de Saguenay Arvida est reconnu pour avoir plusieurs dames parmi ses membres. C’est vraiment au niveau des compétitions qu’il devait y avoir des efforts consentis pour attirer plus de golfeuses. »
En effet, les administrateurs de l’Association SLSJ ont constaté que les femmes de la région semblaient apprécier davantage le golf pour son aspect ludique. « La compétition individuelle, c’est moins populaire ici. Nous avons donc délaissé ce type de tournoi pour nous concentrer sur des formules plus accessibles. Des compétitions en équipe, des parties de type quatre balles meilleure balle (Continus Mulligan) ou encore en alternance. Ces différentes formules conviennent mieux aux joueuses qui préfèrent socialiser et se retrouver entre amies. Depuis le remaniement des formats de compétitions, nous comptons de 60 à 80 inscriptions par événements, ce n’est pas rien. Le coût moyen pour participer est de 40 $ et cela comprend un repas et l’accès au terrain. Cette année, nous organisons trois tournois féminins durant la saison. Nous disposons d’un budget d’environ 1500 $ pour structurer l’ensemble des événements. Ce n’est pas beaucoup, mais je ne défonce pratiquement jamais le budget. Advenant le cas, Golf Québec nous supporte financièrement », précise Carole Harvey.
Une relève difficile à trouver
Mme Harvey constate que l’âge moyen sur les terrains de golf ne rajeunit pas. Une situation qui exige des efforts de l’ensemble de la communauté golfeuse, selon elle. « Lorsque je m’impliquais sur le conseil d’administration de mon club de golf, j’ai toujours prôné la tolérance. Les membres ont tendance à voir d’un mauvais œil l’arrivée des jeunes sur les terrains. Ils ont souvent l’impression que les juniors ralentissent les départs. Il est impératif que les clubs soient plus accueillants en proposant des moments de jeu dans la journée. Ce n’est pas en offrant les départs à 6 h du matin aux adolescents qu’on va développer une relève sur nos verts », mentionne la directrice.
Selon Carole Harvey, le golf est accessible, mais exigeant. « Si les parents ou l’entourage d’une personne ne jouent pas au golf, c’est très difficile de s’initier au sport. Une partie peut durer plusieurs heures et ce n’est pas une activité qui se pratique seule. Il y a aussi un moment dans la vie où le golf est moins à propos. Notamment, lorsqu’une personne à de jeunes enfants. Cependant, c’est une activité qui peut être pratiquée à tous les âges », conclut la directrice féminine de l’Association SLSJ de Golf Québec.