MÉTABETCHOUAN-LAC-À-LA-CROIX – La firme régionale de transport Transcol construira un immense entrepôt sur les terrains acquis en 2020 à Métabetchouan–Lac-à-la-Croix. Le projet est estimé à 9 M$.
Le bâtiment de 61 000 pieds carrés s’implante sur l’emplacement de 280 000 pieds carrés acheté de la défunte entreprise Jean-Marie Bernier. « Il n’y a pas de bâtisses comparables dans la région. On parle d’un entrepôt qui aura 38 pieds de haut, donc nous pourrons stocker des marchandises en hauteur », assure Caroline Girard, directrice générale de Transcol.
L’édifice sera destiné à l’entreposage industriel. Transcol effectuera la location des espaces à différentes entreprises régionales, n’ayant pour sa part pas besoin de superficie supplémentaire. « Nous visons vraiment les grandes industries comme Rio Tinto, Niobec, etc. Nous entreposons aussi beaucoup de canettes pour les microbrasseries du Saguenay–Lac-Saint-Jean, donc cela pourra se poursuivre », indique Mme Girard.
Entrepreneurs locaux
Transcol désire que la bâtisse soit le plus possible écoénergétique. « De plus, elle va être équipée de chariots élévateurs électriques et de trans-palettes électriques », ajoute la directrice générale.
La conception de l’entrepôt est réalisée par les architectes d’Atelier FAA et la firme d’ingénierie Unigec. Construction Gauthier agira comme gestionnaire de projet pour les travaux, qui ont débuté récemment. Ils devraient se terminer en octobre. Les gestionnaires de Transcol se sont aussi assuré que les sous-traitants proviennent du secteur de Métabetchouan–Lac-à-la-Croix ou de la région. « Nous avons toujours été très préoccupés de faire affaire avec des gens d’ici. C’est vraiment important pour nous. »
Carrefour régional
L’emplacement choisi pour le bâtiment est positionné stratégiquement en un point assez central de la région. « Le but, en construisant cet entrepôt, c’est de ramener l’entreposage ici. Actuellement, il s’en va majoritairement à Québec et Montréal. Il y a des entreprises, dont Transcol, qui en font au Saguenay–Lac-Saint-Jean, mais c’est minime », précise Caroline Girard.
Cette dernière rappelle qu’avec la pandémie, la guerre en Ukraine et les perturbations des chaînes d’approvisionnement, la demande pour l’entreposage a explosé. « Nous avons des compagnies qui nous ont signifié leur intention de louer des espaces. Nous aurions donc déjà une bonne partie de la superficie de réservée. »
Madame Girard croit qu’en amenant plus d’entreposage dans la région, cela contribuerait à la décarbonation. Cela limiterait en effet les déplacements interrégionaux et, ainsi, les émissions de GES. « Si l’on va entreposer nos produits à Montréal, pour ensuite les ramener ici, c’est de la route pour rien. […] Au lieu de les transporter à Montréal, on va simplement aller les porter à Métabetchouan », mentionne-t-elle.
La gestionnaire de Transcol entrevoit également des perspectives pour l’intégration des camions électriques ou à l’hydrogène vert, selon la meilleure solution possible. « Mais il y a des camions carboneutres qui vont arriver bientôt dans notre entrepôt et nous pourrons faire les opérations intrarégionales avec eux. Ça va devenir intéressant pour les industries du Saguenay–Lac-Saint-Jean qui veulent réduire leur empreinte environnementale », explique Caroline Girard.
Se diversifier
Pour Transcol, il s’agit aussi d’une façon de se diversifier, alors que l’entreposage est un domaine connexe au transport. « C’est une bonne manière pour nous de faire croître l’entreprise en considérant la pénurie de main-d’œuvre », affirme la directrice générale.
Elle estime que l’entrepôt pourrait éventuellement contribuer à la croissance des opérations de transport, bien que ce ne soit pas l’objectif principal. « Quand les produits sont entreposés à Montréal et qu’ils doivent être envoyés aux États-Unis, par exemple, ce n’est pas nous qui allons effectuer le transport. Mais s’ils sont à Métabetchouan, c’est possible que nous obtenions le contrat. C’est là que du développement pourrait se créer au niveau de l’emploi, mais à plus long terme », résume-t-elle.
Transcol évalue déjà d’autres projets potentiels dans le domaine de l’entreposage au Saguenay–Lac-Saint-Jean. « On aurait pu faire le double. Nous sommes en train de réfléchir à ce que nous pourrions faire d’autre pour la région », conclut Mme Girard.