N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : Gestion des affaires : des professionnels à découvrir publié dans notre édition du mois de novembre.
SAGUENAY — Dans l’ère moderne, le numérique s’impose comme un outil incontournable pour les personnes qui souhaitent se lancer en affaires ou pour les entreprises en expansion. Selon Stéphanie Vallée, chercheuse au département des sciences de l’économie et de l’administration à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), les PME qui ne tentent pas de se numériser mettent en danger leur propre pérennité.
« C’est rendu impossible pour des entreprises de ne pas se numériser. Si elles ne tirent pas parti des services numériques à leur disposition, leur capacité d’exécution sera insuffisante, les laissant en marge de la compétition. Aujourd’hui, le monde fonctionne avec ces outils, on doit donc apprendre à s’en servir », explique-t-elle.
Un levier de croissance
Selon Mme Vallée, l’entrepreneuriat engendre de nombreuses dépenses notamment, les coûts d’acquisition, la constitution d’équipe et la fourniture de services. Tant les start-ups que les entreprises déjà établies sur le marché doivent se doter d’une gamme d’outils numériques pour améliorer leur efficacité. Actuellement, un entrepreneur travaillant depuis sa cuisine peut rivaliser en performance avec ses concurrents, car les outils technologiques se sont démocratisés avec le temps.
« De nos jours, plutôt que d’embaucher un assistant personnel ou un adjoint, nous allons automatiser ces diverses fonctions avec un système de gestion intégré. Cela facilite la gestion de comptabilité, les demandes de subventions, le recrutement et autres. Les entreprises en démarrage ont l’avantage d’évoluer plus rapidement grâce aux technologies émergentes, car elles ne sont pas entravées par d’anciens systèmes. Elles ont ainsi 30 % de chances d’accroître leur rentabilité, leur productivité et leur positionnement stratégique de manière plus rapide », ajoute Stéphanie Vallée.
4e révolution industrielle
Avant l’arrivée de la quatrième révolution industrielle, les entreprises se basaient uniquement sur les connaissances des gestionnaires en place pour pouvoir prendre des décisions éclairées. Alors qu’aujourd’hui, toutes ces informations sont à portée de main. Toujours selon la chercheuse au département des sciences de l’économie et de l’administration à l’UQAC, il aurait fallu avoir ces discussions quant à l’intégration du numérique au sein des PME il y a 12 ans.
« Au Québec comme au Canada, nous avons un retard quant à la numérisation des entreprises. Nous utilisons encore beaucoup les méthodes traditionnelles et si nous ne nous adaptons pas, certains commerces ne survivront pas », mentionne Mme Vallée, qui a acquis une expérience de dix ans dans le domaine de l’innovation en Chine.
Appel à l’action
Promotion Saguenay organise un évènement pour les entrepreneurs lors de la semaine mondiale de l’entrepreneuriat à la mi-novembre. Cette première édition de ‘’SI, l’évènement des entrepreneurs’’ se concentrera sur la transformation numérique et aidera les entrepreneurs locaux à passer à l’action. Stéphanie Vallée présentera une conférence intitulée ‘’Optimiser la productivité avec la donnée autogénérée’’.
« C’est une excellente initiative de Promotion Saguenay et l’évènement tombe à point parce que nous avons besoin d’un électrochoc. Il faut comprendre que nous accusons un retard de 12 ans et que c’est essentiel pour les entreprises de travailler conjointement. Les entreprises en démarrage comme celle en croissance peuvent aller chercher des subventions, des appuis et des programmes qui sont offerts pour leur venir en aide quant aux aspects du numérique. »
Le virage numérique est une des solutions à la pénurie de main-d’œuvre actuelle. Selon Mme Vallée, dans un contexte organisationnel, il est rare qu’une seule solution suffise pour éliminer un obstacle, mais le numérique peut apporter une aide significative.
« Nous ne pouvons pas échapper au mouvement mondial qui est en cours et nous mettre la tête dans le sable pensant que c’est une tendance passagère. Nous devons non seulement comprendre et accepter ce changement, mais également adopter les moyens pour trouver notre place au sein de cette révolution », conclut-elle.