Métaux Niobay
En 2024, Métaux Niobay, qui œuvre sur un projet de mine de niobium et tantale au nord de Girardville, a reçu une subvention de 500 000 $ pour réaliser des tests à l'échelle pilote en laboratoire avec 10 tonnes métriques de minerai. En cours, ces travaux vont permettre de valider le diagramme de procédé et de créer de l'oxyde (oxalate) de niobium de haute pureté. Celui-ci devrait être prêt en février et sera envoyé à deux clients pour qu'ils puissent l'essayer dans leur production. "Ils vont pouvoir nous dire s'il y a des paramètres plus précis dont ils ont besoin", mentionne Jean-Sébastien David, président-directeur général de l'entreprise.
Pour 2025, la prochaine étape consiste à réaliser un projet pilote à plus grande échelle, avec 100 tonnes de roches extraites de la propriété Crevier. Cela permettra d'offrir davantage d'échantillons à un plus grand nombre de clients. "J'avais en tête quatre clients, mais un cinquième est apparu. J'ai un appel la semaine prochaine avec ce groupe européen", indiquait, en décembre, M. David. Pour ce faire, des travaux de forage devront être exécutés. "Ce seraient des forages dans les zones externes à la zone principale. En 2023, nous nous sommes aperçus que le gisement allait plus loin au sud, avec de bonnes teneurs, donc nous voulons voir à quoi ça peut ressembler", explique-t-il.
Le PDG souhaite que ces travaux puissent commencer tôt l'été prochain. Une consultation pour présenter aux communautés les forages prévus devrait d'ailleurs avoir lieu en début d'année. Les tests à l'échelle pilote seraient pour leur part exécutés à l'automne. Une fois ces projets effectués, Jean-Sébastien David pense qu'un nouveau calcul de ressources devra être réalisé. Une nouvelle étude de préfaisabilité pourra être faite afin d'obtenir des chiffres plus à jour. Celle-ci ouvrirait la voie au financement d'une étude de faisabilité.
Strategic Resources
Strategic Resources, qui a repris le projet de Métaux BlackRock, a également connu une bonne année 2024. L'équipe a travaillé sur différents fronts, principalement celui de l'étude de préfaisabilité dévoilée en mars. "Ça a été un beau succès. Ça a retenu l'intérêt de plusieurs investisseurs et aussi du marché", fait valoir Alexandre Meterissian, vice-président ESG et communication chez Strategic Resources.
L'entreprise a rencontré plusieurs dizaines de groupes d'investisseurs potentiels et a signé un contrat avec la Banque d'investissement française Société Générale, qui s'est engagée à être le leader du syndicat bancaire, à la hauteur de 300 M$ US. "On établit que notre projet va être juste en dessous de 500 M$ US, pour vous donner une idée de grandeur. C'est une autre belle nouvelle", précise M. Meterissian.
Strategic Resources a également annoncé, en décembre, la signature d'une entente avec Javelin Global Commodities pour l'approvisionnement d'un peu plus de 4 millions de tonnes (t) de concentré de fer de qualité et l'acquisition des boulettes de fer produites par l'usine. Cela vient garantir l'approvisionnement nécessaire pour le projet, ainsi que l'achat de l'ensemble de la production de Strategic Resources. "C'est vraiment intéressant parce que l'enjeu numéro un, c'était l'approvisionnement en concentré de haute pureté. Et en plus, Javelin nous offre 150 M$ US de fonds de roulement (working capital)", partage le vice-président. Celui-ci pourra être utilisé lors du lancement des activités de l'usine pour couvrir les dépenses courantes, ce qui diminue les risques du projet.
L'entreprise souhaite lever des capitaux pour l'étude de faisabilité, qui débuterait en juin et serait complétée au cours de l'été. En parallèle, les discussions pour sécuriser le financement se poursuivront. "Jusqu'à maintenant, nous avons surtout des prêts. Ce dont nous avons besoin actuellement, c'est surtout de l'argent en équité, soit des gens qui vont investir. [...] Nous espérons pouvoir clôturer notre financement à la fin 2025, mais ça se peut que ça aille jusqu'en 2026. Notre intention, si nous concluons le financement à la fin 2025, serait de commencer la construction vers le milieu de 2026", révèle Alexandre Meterissian.
Les travaux pour la modification du décret avec le gouvernement continueront également. "Nous serions la première usine à Port de Saguenay. Nous sommes la seule entreprise qui a un bail et qui le paye en ce moment. Notre terrain est prêt pour la construction." M. Meterissian ajoute vouloir être transparent avec la population régionale. Sa société attend toutefois d'être fin prête et d'avoir son financement avant d'augmenter sa présence et d'engager plus largement la conversation avec la région.
