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Frédérica Fortin-Foster

SAGUENAY – « Je suis enthousiaste pour la région. Nous devons souligner le travail de Mme Andrée Laforest, la ministre des Affaires municipales, pour être allée chercher le 105,5 M$ pour la zone industrialo-portuaire (ZIP). C’est une force importante pour la région », confie Éric Dufour, vice-président service de conseil chez Raymond Chabot Grant Thornton (RCGT) Saguenay.

Le budget 2023-2024 du gouvernement Legault a été dévoilé hier après-midi par le ministre des Finances, Éric Girard. Plusieurs éléments de ce budget touchent la région, notamment la Zone IP qui se voit attribuer 105,5 M$ sur les 117 M$ promis. Selon M. Dufour, c’est très encourageant. « Nous venons de nous positionner au national et à l’international avec cet investissement. Le premier ministre a tenu en partie sa promesse et ce n'est que du positif qui en ressort. On ne doit pas oublier que de grandes annonces dans la sphère militaire arriveront prochainement. »

D’autres investissements intéressants

L’aluminium risque d’être exclu du crédit d’impôt sur les projets majeurs annoncés par Québec. « Un crédit d’impôt s’est ajouté pour les projets majeurs de plus d’un million de dollars. Ça ne m’inquiète pas trop pour les projets futurs, que ce soit pour la filière batterie ou la sphère phosphate. Ce sont les principaux projets sur les tablettes présentement », explique Éric Dufour.

« D’autres investissements intéressants ont été annoncés, notamment dans le domaine de l’industrie forestière. Ça lance un message positif concernant l’environnement. Ce sont 813 M$ qui ont également été discutés dans le bioalimentaire. Avec notre grande coopérative d’ici, Nutrinor, je suis convaincu qu’on pourra soutirer des sous et se démarquer dans ce domaine-là. Les communautés autochtones reçoivent 121 M$, que ce soit pour l’éducation, l’habitation ou le développement économique. Nous allons forcément être touchés avec la communauté Mashteuiatsh », énumère M. Dufour.

Place à amélioration

La plus grosse faiblesse concernant le budget, c’est l’emploi, selon vice-président service de conseil chez RCGT. « Tout le monde peut être en faveur des baisses d’impôts, car ça sonne positif. On est dans une incertitude économique avec nos infrastructures qui sont vieillissantes, l’inflation actuelle et notre manque de main-d’œuvre. C’est, selon moi, un très mauvais moment. Je n’aurais pas baissé les impôts, j’aurais mis ce 1,9 milliard $ dans d’autres moyens plus robustes. […] On a régionalisé l’immigration, mais nous devons investir beaucoup plus dans la main-d’œuvre. Ce qui a été annoncé pour les logements est moindre que ce qui était prévu. Si tu n’as pas de logement, comment veux-tu attirer de la main-d’œuvre de l’extérieur ? » s’est questionné Éric Dufour.

Autres réactions

Plusieurs intervenants de la région ont émis leurs commentaires à la sortie de ce budget. Notamment, la Chambre de commerce et d’industrie Saguenay-Le Fjord (CCISF) qui se réjouit de ces annonces. « Ces investissements permettront aux entreprises de la région de bénéficier d’une activité économique accrue et d’opportunités d’affaires multiples », souligne Sandra Rossignol, présidente-directrice générale de la CCISF.

La FADOQ a également commenté la situation. Elle constate plusieurs éléments positifs, mais déplore que des mesures touchant notamment les équipes de soins intensifs à domicile et le Régime de rentes du Québec aient été ignorées.

« Ces investissements sont bien accueillis. Toutefois, la FADOQ, région du Saguenay-Lac-Saint-Jean Ungava estime que le gouvernement devra augmenter ses efforts au cours des prochaines années puisque le financement des soins de longue durée à domicile pour aînés au Québec se situe bien en dessous de la moyenne de 1,7 % du PIB constatée parmi les pays membres de l’OCDE », a souligné Marthe L’Espérance, la présidente de la FADOQ régionale.

La Fédération québécoise des municipalités (FQM) note les efforts du gouvernement du Québec pour diminuer le fardeau fiscal des Québécois, mais constate que ce budget répond qu’en partie aux préoccupations des municipalités du Québec.

« Les pressions sur les finances municipales sont majeures. En plus de l’augmentation considérable des frais pour nos opérations courantes comme l’entretien hivernal, la FQM doit se réunir pour parler également de nos préoccupations en lien avec la lutte aux changements climatiques, l’aménagement du territoire et nos problématiques sociodémographiques. On doit aussi introduire la notion de territoire dans le financement municipal. Des solutions existent et nous devons nous asseoir rapidement pour discuter avec le gouvernement sur la façon de s’attaquer à ces problèmes », a expliqué Jacques Demers, président de la FQM, maire de Sainte-Catherine-de-Hatley et préfet de la MRC de Memphrémagog.

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