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Karine Boivin Forcier

SAGUENAY – Les infrastructures de Rio Tinto au Québec sont les premières au monde à être certifiées par la plus haute norme internationalement reconnue, Aluminium Stewardship Initiative (ASI). Rio Tinto voit ainsi reconnaître ses pratiques environnementales, sociales et de gouvernance tout au long du cycle de production, d’utilisation et de recyclage. Il s’agit d’un pas important qui permet à l’entreprise de dépasser le concept d’« aluminium vert ».

La multinationale a choisi de certifier en priorité ses cinq alumineries du Saguenay–Lac-Saint-Jean, la raffinerie Vaudreuil, les centres de coulée, l’usine de traitement de brasque ainsi que les infrastructures connexes telles que les installations hydroélectriques, portuaires et ferroviaires du Québec en raison de leur importance stratégique pour le marché nord-américain. La certification s’applique également à la mine de bauxite Gove en Australie, qui fait partie de la chaîne d’approvisionnement des alumineries du Québec. « Nos installations au Québec sont hautement compétitive et sont centrales pour desservir le marché nord-américain. Nous continuons à travailler sur des projets dans la région pour être prêts lorsque la croissance du marché sera au rendez-vous », a déclaré le chef de la direction du groupe aluminium, Alf Barrios, lors d’une conférence téléphonique avec les médias.

Membre fondateur de l’ASI, Rio Tinto tenait à être la première à obtenir la certification afin de démontrer sa position de leader en matière de production d’aluminium responsable et de faire reconnaître les investissements en matière de technologie et d’innovation mis en ce sens au cours des dernières années [l’entreprise a lancé le premier aluminium à faible teneur en carbone en 2016 NDLR]. « Pionniers de la production d’aluminium responsable, nous continuons d’être le chef de file de l'industrie en matière de développement durable et de production responsable, en travaillant en étroite collaboration avec nos clients afin de répondre à leurs besoins », a souligné le chef de la direction, rappelant que la certification « en dit beaucoup sur notre entreprise ».

RT entrevoit des impacts positifs pour sa production dans le futur. « De plus en plus de consommateurs demandent d’où viennent leurs produits et comment la chaîne d’approvisionnement est gérée. Avec le temps, […] nous nous attendons à ce que nos affaires prospèrent encore plus », a précisé M. Barrios, qui croit que l’aspect responsable deviendra de plus en plus important pour les clients de la multinationale au cours des prochaines années.

Aller plus loin

Élaborée par une soixantaine de membres comprenant notamment des représentants de l’industrie, de groupes d’influence de la société civile, et d’entreprises utilisant l’aluminium dans leurs produits, la norme ASI va plus loin que le seul aspect environnemental. Elle s’intéresse également aux incidences sociales et gouvernementales, dans une perspective de développement durable : les émissions de gaz à effet de serre, la gestion de l’eau, la responsabilité à l’égard des matières, la biodiversité et les droits de la personne sont également pris en compte.

La certification découle d’un audit indépendant et couvre les diverses étapes de la chaîne de valeur : extraction de la bauxite, affinage de l'alumine, électrolyse de l’aluminium, fabrication de produits à valeur ajoutée, transformation et recyclage et activités connexes. Le programme de certification, lancé au début de 2018, permet aux entreprises de se soumettre volontairement à un audit de troisième niveau fondé sur une série de normes rigoureuses. L’ASI, qui compte 57 membres partout dans le monde, est régi par un conseil composé de huit administrateurs, soit six élus provenant des organisations membres et deux indépendants.

RT a commencé les démarches pour certifier ses autres installations à travers le monde, mais ne peut annoncer à l’heure actuelle quand ce processus sera complété. Elle prévoit toutefois obtenir d’autres certifications d’ici la fin de l’année.

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