N.D.L.R. : Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « L’aluminium : la transformation à l’ordre du jour » publié dans notre édition du mois de novembre.
SAGUENAY – Projet supporté par plusieurs partenaires de la grappe aluminium, dont la SVA, Développement économique régional du Québec (DER) de Rio Tinto et Proco, la jeune pousse Letenda, est en phase de développement d’un prototype d’autobus en aluminium, zéro émission, qui devrait révolutionner le transport collectif, selon son fondateur Nicolas Letendre.
Selon ce que laisse entendre l’homme d’affaires, l’entreprise devrait s’installer à Saguenay lorsque le produit sera en phase de production, quelque part en 2021. « C’est une possibilité. On est encore loin de l’étape de l’industrialisation. On est en train de faire notre démonstrateur. (…) La relation avec l’écosystème de la grappe aluminium de Saguenay est très bonne », prend-t-il soin de préciser relativement à l’implantation d’une éventuelle usine.
M. Letendre confirme, par ailleurs, que Letenda développe un prototype appelé Electrip, une conception unique, construit de 50 % à 70 % à partir de métal gris ce qui le rendra 20 % plus léger que les compétiteurs de mêmes catégories. Selon le promoteur, outre sa structure d’aluminium, le véhicule de neuf mètres aura une autonomie de 300 km. Il sera doté d’un plancher bas et comprendra des espaces pour les passagers à mobilité réduite. Et surtout, il sera propulsé par une motorisation à zéro émission de CO2 et sera aussi complètement adapté aux conditions difficiles de nos hivers.
Repenser le véhicule
« Nous, on réinvente l’autobus. On a regardé le marché et nous avons convenu de faire différemment de ce que font les compétiteurs », lance Nicolas Letendre. Il explique qu’il y a trois façons d’aborder la conception de ce type de véhicule. La conversion C.A.D. qu’un fabricant existant démarre avec une plateforme déjà commercialisée, à titre d’exemple un modèle propulsé au diesel qui est modifié et équipé d’une motorisation électrique (Rétrofit). La deuxième approche, celle des nouveaux joueurs, c’est la reproduction. C.A.D. que la jeune entreprise conçoit son autobus avec un nouveau design, mais selon les mêmes approches et conceptions que les véhicules existant sur le marché et en reproduisant les géométries actuelles.
Nicolas Letendre explique que la création de l’Electrip est basée sur une troisième approche. Celle de l’approche besoin/client « On est un peu les seuls à adopter cette démarche centrée sur le client. Nous les tenons très proche de notre développement et on fait beaucoup de validation avec eux. On les tient au courant le plus rapidement possible du projet et on prend leurs commentaires pour les intégrer dans notre solution. (…) Nous avons aussi une maquette à l’échelle réelle qui valide l’intérieur de l’autobus. On a vérifié la visibilité avec des chauffeurs et on a fait des tests d’accessibilité avec des chaises roulantes et des quadriporteurs. Ça aide à la commercialisation », assure-t-il.
Implication de la STS
Les marchés visés pour la vente de l’Electrip sont les transporteurs corporatifs, aéroportuaires, collectifs et adaptés, partout dans le monde. Nicolas Letendre explique que des tests dans des conditions réelles devront être réalisés pour s’assurer que le véhicule réponde bien aux attentes du client. Dans ce contexte, des discussions ont été entamées auprès de la Société de transport du Saguenay (STS) pour établir les paramètres d’un projet pilote pour tester le véhicule démonstrateur.
« On a eu des rencontres avec les gens de la STS et ils se sont montrés ouverts au projet. C’est une question de volonté de la part de cette organisation », confirme l’homme d’affaires qui indique que la balle est dans le camp de la STS. Celle-ci doit notamment établir les paramètres du projet en collaboration avec l’Association du transport urbain du Québec (ATUQ).