Auteur

Carol Néron

N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : Aluminium, perspectives d'avenir publié dans notre édition du mois d'octobre.

SAGUENAY – L’aluminium joue un rôle de premier plan dans l’économie circulaire en raison de ses nombreuses propriétés et surtout parce qu’il est recyclable à l’infini. Celui provenant au Saguenay–Lac-Saint-Jean possède un avantage supplémentaire en raison de son empreinte carbone ; en effet, celle-ci est la plus faible au monde, car les usines qui le produisent sont alimentées par l’hydroélectricité.

Le Créneau d’excellence en transformation de l’aluminium (TDA), en collaboration avec le programme ACCORD (Action concertée de coopération régionale de développement), mis sur pied par le gouvernement québécois dans le cadre de son plan d’action 2018-2022, compte, parmi ses objectifs, le recyclage des produits d’aluminium finis et semi-finis, ainsi que la revalorisation des résidus provenant de sa fabrication (bauxite et alumine).

Selon le ministère québécois de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, les projets reliés aux opérations de recyclage et de revalorisation sont réalisables grâce, notamment, à un système régional d’innovation structuré et à la présence de centres de recherche et de développement de haut calibre totalisant plus de 400 chercheurs. Le Centre universitaire de recherche sur l’aluminium (CURAL), dirigé par le professeur Daniel Marceau, fait partie de ces ressources.

Projets prometteurs en vue

« La région produit en grande quantité des résidus de bauxite. Il faut savoir comment les recycler, les valoriser, explique M. Marceau. Nous sommes très actifs en ce moment dans ce domaine. Avec ces résidus et ceux provenant du cuivre, c’est possible, par exemple, de fabriquer des structures, des nouveaux types de bétons, d’asphalte ainsi que des matériaux cimentés. Dans la région, c’est en évolution. Il y a des projets en cours, des choses en route. Mais, il faut être prudent et patient. On veut s’assurer que tout soit bien ‘‘cané’’ avant de commencer à en parler. Des partenariats sont en développement, nous allons dans de très bonnes directions. Les dossiers en gestation qui touchent le recyclage et l’économie circulaire vont interpeller les producteurs primaires du Québec et beaucoup de PME dans la région mais aussi sur la Côte-Nord ».

Selon M. Marceau, une PME peut assurer avec succès son développement dans les secteurs du recyclage de l’aluminium et des résidus provenant de sa production en reprenant les résultats des recherches menées par le CURAL et en collaborant avec la grande industrie primaire.

Le Centre universitaire de recherche sur l’aluminium explore également les possibilités offertes par l’alumine, le développement des nouveaux matériaux carbonés et les bioproduits qu’il est possible d’extraire des résidus du bois. « Nous travaillons sur des alternatives afin d’être en mesure de produire des anodes de carbone », précise, enfin, M. Marceau.

Grappe de l’aluminium

Le Saguenay–Lac-Saint-Jean produit annuellement environ 1,2 million de tonnes métriques d’aluminium primaire. Ce chiffre représente 36 % de la production canadienne. Une centaine de PME spécialisées dans la transformation et la fabrication d’équipements de pointe gravite autour de cette grande industrie.

Les résidus de bauxite représentent les déchets les plus importants dans la chaîne de production d’alumine. C’est ce qu’on appelle des ‘‘ boues rouges ‘‘. Leur stockage représente un défi de taille pour les producteurs de métal primaire.

La production d’une tonne d’aluminium génère environ 1,4 tonne de ‘‘ boues rouges ‘‘. Leur impact sur l’environnement est une grande préoccupation pour les producteurs et les populations, d’où l’intérêt que leur portent les chercheurs du CURAL.

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