ALMA – Pour Claude Asselin, le coordonnateur du CMAX Transport, mis en place à l’automne 2019 par Développement Économique 02 (DE02), un des défis principaux consiste à mettre en place les conditions gagnantes pour assurer l’optimisation du réseau ferroviaire régional, notamment pour un nouveau tracé reliant le Port de Saguenay. Même si le contexte des derniers mois est particulièrement difficile, l’homme considère qu’une avancée importante a été franchie au chapitre de la concertation au Saguenay–Lac-Saint-Jean.
« Pour réaliser pleinement son mandat visant à se doter d’une stratégie régionale de transport, le CMAX Transport a procédé à diverses consultations auprès des autorités territoriales et des groupes cibles. Par l’entremise d’échanges d’informations, de partage d’idées et d’appui politique auprès des MRC et de la communauté autochtone Pekuakamiulnuatsh Takuhikan, le plan de transport représente une vision innovante des réseaux de transport en tant que pilier de développement économique régional », explique-t-il.
« Depuis le mois de mars dernier, nous avons obtenu une adhésion de toutes les MRC de la région et de la communauté de Mashteuiatsh, concernant le positionnement de la région sur le transport ferroviaire. C’est là-dessus que je pensais avoir le plus de difficultés. Je sens qu’un leadership est en train de se faire au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Quand les décideurs vont à la guerre ensemble, ça donne des résultats », lance le coordonnateur du CMAX Transport. L’homme est toutefois conscient qu’il reste beaucoup de travail à faire pour atteindre l’objectif global qui sous-tend son mandat, soit d’optimiser le réseau régional de transport en tant qu’actif stratégique pour maximiser les retombées de l’exploitation des ressources naturelles ainsi que des activités reliées au Plan Nord et à la Stratégie maritime.
Contexte et cadre d’intervention du CMAX
Transport Le CMAX Transport a priorisé ces interventions en suivi des recommandations du Groupe de Travail sur le transport issu du Sommet économique de 2015. Ces interventions s’intégreront au futur Plan de mobilité durable de la région Saguenay–Lac-Saint-Jean. La première partie vise principalement la caractérisation, dans une optique d’optimisation du transport ferroviaire principalement, parce qu’il est important afin de positionner le Saguenay–Lac-Saint-Jean comme axe stratégique, notamment pour le soutien logistique et opérationnel du territoire nordique sur les plans aéroportuaires, les chemins multiusages, ferroviaires et maritimes, afin d’être le plus performant en matière de développement durable.
Facteurs de priorisation et d’optimisation
La priorisation des actions afin d’optimiser le réseau de transport est fortement influencée par la mobilité durable et les besoins reliés aux grands projets. Ainsi, la mobilisation au niveau du transport de marchandises s’est faite en fonction de maximiser le transport ferroviaire et maritime au détriment du transport routier. Le tonnage des grands projets a été modifié à la baisse depuis l’évaluation du rapport fait en 2016. Cependant, certains secteurs, comme les déchets, ont subi des hausses plus importantes, ce qui maintient encore une forte pression sur le réseau routier.
Prévisions des trafics
Selon les différentes données disponibles et les études consultées, les prévisions suggèrent une hausse marquée des mouvements de marchandises pour le Saguenay–Lac-Saint-Jean au cours des cinq prochaines années. L’optimisation des réseaux ferroviaires pourrait faire en sorte de maximiser le rail en regard de la route, qui est passablement achalandée par les véhicules lourds. En considérant la concrétisation des grands projets, la subdivision du Cran entre Chambord et le Nord-du-Québec devrait passer d’un niveau bas à un niveau moyen, ce qui aura pour effet de justifier la remise à niveau de ce tronçon ferroviaire névralgique pour la région.
Les objectifs
– Soutenir la croissance du volume de marchandises ;
– Améliorer la sécurité des mouvements ferroviaires ;
– Diminuer le temps de parcours ;
– Améliorer le service aux clients industriels ;
– Optimiser le réseau ferroviaire pour affirmer l’attractivité de la région et la pérennité des infrastructures ;
– Améliorer la fluidité sur les réseaux ferroviaires ;
– Vitesse uniforme plus élevée ;
– Réduction des délais.
Les éléments à considérer
Bien qu’il appartienne à chacun de pourvoir à son attractivité, certains éléments sont hors de contrôle, comme la concrétisation des grands projets miniers, mais si la région n’a pas mis en place une transition de marchandises efficiente dans l’axe Chibougamau-Chapais – Saguenay–Lac-Saint-Jean, elles transigeront via une autre source.
Le plan d’optimisation des réseaux ferroviaires et sa mise en œuvre ne doivent pas être tributaires de la réalisation des grands projets, mais se réaliser afin de positionner le Saguenay–Lac-Saint-Jean comme axe stratégique pour le soutien logistique et opérationnel du territoire nordique. La réfection du tronçon Chibougamau-La Doré est primordiale pour mettre de l’avant la région comme un lien privilégié dans la réalisation des projets du Plan Nord.
L’adhésion des territoires
Le CMAX Transport a analysé l’importance des enjeux pour chaque population, puis proposée des solutions aux besoins exprimés. Ses conceptions visent à proposer un plan régional de transport ferroviaire optimisé en tenant compte d’une remise en état de certains tronçons et l’ajout de nouvelles dessertes. L’adhésion de chaque territoire au plan régional est nécessaire pour exprimer le consensus régional.
La gouvernance
Il est nécessaire qu’une autorité régionale municipale devienne le maître d’œuvre afin d’assurer que la démarche devienne exécutoire et réalisable. Les emprises ferroviaires devront être affectées au schéma et acquises. Le projet d’une régie intermunicipale est suggéré, elle peut être de délégation de compétence municipale ou de MRC ou de territoire (Mashteuiatsh).
Les trois grandes étapes du projet
– L’avant-projet et la conception préliminaire (complétée)
– La validation et l’ingénierie préliminaire
– La mise en œuvre et l’opération
Le CMAX Transport amorcera dans les prochains mois la phase 2, qui consiste à valider les conceptions par des consultations plus ciblées et des analyses de faisabilités techniques. C’est au terme de cette étape que l’on pourra confirmer les aménagements ferroviaires qui seront réalisés dans la troisième étape, qui vise la mise en œuvre et le type d’opération.