Auteur

Maxime Hébert-Lévesque

N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « Culture et tourisme, un maillage indispensable au Saguenay-Lac-Jean » publié dans notre édition du mois de novembre.

SAGUENAY – La mission de Culture SLSJ est de mobiliser, concerter et représenter les arts et la culture pour la région. Un rôle des plus importants depuis le séisme provoqué par la pandémie et la rareté de main-d’œuvre. À l’aube des prochaines élections municipales, l’organisme ne tarit pas d’efforts pour valoriser son secteur d’activité qui totalise plus de 2295 travailleurs.

« Le Saguenay–Lac-Saint-Jean, c’est plus de 18 musées, 8 compagnies de théâtre professionnel, 6 écoles de danse, des artisans, 33 salles de spectacles, des producteurs et j’en passe. C’est une diversité artistique unique au Québec et il est primordial de prendre soin de cette richesse. Les deux dernières années de pandémie ont été particulièrement difficiles pour le secteur. Nous sommes à quelques semaines des élections municipales et il est essentiel d’interpeler les élus sur l’importance qu’a la culture sur la population et le développement de la région », précise Gabrielle Desbiens, directrice générale de Culture Saguenay–Lac-Saint-Jean.

La gestionnaire et son équipe ont redoublé d’efforts au cours des dernières semaines pour monter le document Guide à l’intention des élu-e-s municipaux comportant 22 recommandations pour les prochains décideurs. « Ce sera une élection importante. Pas seulement puisque c’est la première depuis la pandémie, mais parce que dans plusieurs villes, comme celles dans Maria-Chapdelaine, nous verrons plusieurs nouveaux visages. » Un élément qui encourage les gens de Culture SLSJ à repositionner la place des arts au sein du développement municipal.

Un rouage essentiel au mécanisme

« La force du milieu culturel, c’est la créativité. Les artistes sont des experts pour développer et penser les choses autrement. Les décideurs ont tout à gagner à les consulter quand vient le temps de valoriser nos infrastructures, nos parcs et nos bâtiments », explique Mme Desbiens. Ce que la gestionnaire préconise c’est une intégration plus concrète de la culture dans le développement des villes.

Au SLSJ, les municipalités ont investi en culture l’équivalent de 98,39 $ par habitant en services rendus. C’est donc au-dessus de la valeur pour l’ensemble du Québec. Cela place la région au 4e rang au Québec, juste derrière Montréal, la Mauricie et le groupe régional de la Côte-Nord et du Nord-du-Québec. Elle se situe toutefois devant la Capitale-Nationale, la Montérégie, les Laurentides, Lanaudière et Laval. « L’offre culturelle que propose une ville, c’est souvent ce qui la rend attrayante. De plus, on note une meilleure rétention des nouveaux arrivants dans les municipalités où l’industrie culturelle est bien vivante. »

Vieillissement de la population

Le vieillissement de la population est un enjeu de taille pour l’industrie culturelle qui observe un exode des aînés vers les grands centres et des changements dans la consommation de la culture. « C’est un véritable défi d’attirer cette clientèle vers les produits artistiques. Il faut trouver des moyens de les inciter à sortir. Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, le territoire est vaste et cela peut mener à des enjeux de mobilité. » Adapter l’offre culturelle pour satisfaire une clientèle précise peut se faire au détriment d’une autre. Pour Gabrielle Desbiens, le défi consiste dans la recherche d’un équilibre. Trouver des formules pour combler un plus grand public.

Rareté de main-d’œuvre

Dans le document Portrait statistique du secteur culturel au SLSJ 2021 on y observe que plus de la moitié (53 %) des artistes (professions artistiques) sont des travailleurs autonomes au Québec. Une réalité qui peut rendre les emplois dans ce milieu incertains. Cette précarité aurait d’ailleurs été exacerbée pendant la pandémie de COVID. « Nous avons noté un délaissement des professions artistiques à la suite de la pandémie. Durant le confinement, des artistes ont décidé de réorienter leur carrière et ont quitté le milieu des arts », souligne Gabrielle Desbiens.

Un phénomène qui a pu être constaté dans les musées du SLSJ cet été où la main-d’œuvre s’est faite rare. « Ce manque de ressources humaines apporte également un climat particulier. Les organismes et PME doivent sans cesse trouver des moyens d’offrir des avantages afin de conserver leur monde. En entrevue, parfois, l’entreprise n’a pas le temps de se faire une tête sur un candidat. Si elle ne l’embauche pas, son voisin va le faire. »

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