DOLBEAU-MISTASSINI – Pôle économique de la MRC de Maria-Chapdelaine, Dolbeau-Mistassiniest la seule ville au Québec à détenir un complexe intégré de forêt, qui inclue la récolte, le sciage et la papetière pour valoriser les copeaux. Un très gros avantage stratégique pour cette communauté du nord est du Lac-Saint-Jean, assure le maire Pascal Cloutier.
« Nous sommes l’une des seules places où le chemin forestier débouche sur la scierie de l’autre côté de la rue. Avoir la bonne fibre à proximité de la ressource est avantageux au niveau des coûts et de la main-d’œuvre. À cela, il faut ajouter la présence de gros équipementiers pour nos trois scieries en plus des usines de machinage. Les PME c’est une de nos forces », précise M. Cloutier.
Le maire avoue que sa municipalité s’est beaucoup développée autour de l’industrie forestière et sur ses nombreuses PME. Le parc industriel du côté nord n’a presque plus de terrain à offrir et c’est ce qui explique notre nouveau projet de parc à développer dans le secteur Mistassini. « Nous avons commandé une étude à la firme LGP Stratégies immobilières pour démontrer le potentiel des terrains. Le secteur Dolbeau est passablement limité avec un taux d’occupation de 85 % et ceux qui restent ont des contraintes naturelles avec la présence de milieux humides.
Des terrains abordables
« Le secteur Mistassini est plus propice au développement avec une superficie construisible potentielle de 1,4 million de mètres carrés. Les plans et devis seront faits cette année en vue de la construction en 2021. C’est un projet de quelques millions de $ qui va se rembourser avec les taxes des entreprises qui vont s’y installer parce que nos terrains seront à prix compétitifs. Les promoteurs veulent des sites prêts à louer, acheter ou construire. Les entreprises cognent à la porte et on n’a presque plus rien à leur offrir. On a beaucoup d’entrepreneurs et évidemment, on est très compétitif au niveau de notre taxation commerciale et industrielle. Nous offrons aussi des programmes pour aider les entreprises. On lance un message fort depuis l’embauche de notre directrice du développement économique Isabelle Simard dont l’arrivée a changé la donne. »
Du gaz naturel, une priorité
Depuis son entrée en poste à la mairie de la troisième ville en importance dans la région en 2017 après Saguenay et Alma, Pascal Cloutier mise sur le prolongement du réseau gazier au Saguenay–Lac-Saint-Jean notamment sur son territoire. « À la Table régionale des élus, il n’y a pas de cachette, je suis le porteur du dossier. Il n’y a pas d’entrée de gaz naturel à Dolbeau-Mistassini et ça n’a aucun sens. Ce projet fait partie des quatre priorités de la Table des élus, et ce, pour toute la région, incluant Saint-Honoré, Chicoutimi-Nord et le Haut du Lac (dont les prochaines phases des serres Toundra). Même à Saint-Félicien, il y a une sortie, mais la ligne déjà est trop petite et il n’y a plus de disponibilité. Le projet avec Énergir doit se concrétiser à court terme, soit deux ou trois ans. Mais pour cela, ça prend le financement des deux paliers de gouvernement à Québec et Ottawa. Le prolongement du gazoduc dont l’ampleur est de plus de 100 M$ peut également se faire par étape. Mais c’est un incontournable pour notre développement. »
M. Cloutier soutient que l’impact est important au niveau des coûts d’énergie. Selon lui, c’est le nerf de la guerre. « Il y a beaucoup d’infrastructures comme les écoles et l’hôpital qui pourraient s’alimenter, en plus des entreprises comme la papetière qui utilise de l’huile lourde. En fait, pour les entreprises de fabrication qui consomment de l’énergie, le gaz naturel change complètement le portrait. »
Précisons que dans une analyse d’Énergir présentée à la MRC de Maria-Chapdelaine au printemps 2019, le tracé préliminaire du prolongement régional fait état de 300 kilomètres dans 13 municipalités, qui pourraient être reliées au réseau gazier pour desservir quelque 200 clients potentiels.
Pôle commercial et de services
Quand on regarde tout le volet commercial, Dolbeau-Mistassini demeure le pôle du haut du Lac. Les élus travaillent beaucoup avec les Chambres de commerce, la SIDAC, les gens du milieu. « Il y a bien un enjeu avec les bannières qui ferment et ça nous touche aussi. Nous sommes en mode solution en appuyant nos gens pour trouver des avenues et voir ce qui s’en vient pour maintenir nos activités. Un nouveau comité consultatif en développement économique a été formé récemment. Il regroupe une douzaine de membres représentants tous les secteurs de la Ville. Son mandat est d’aider le conseil municipal à orienter ses décisions en nous donnant le portrait de ce qui s’en vient, les opportunités et les problématiques », raconte M. le maire.
Tourisme Dolbeau-Mistassini
Enfin, le tourisme n’est pas en reste. On y observe des milliers de baux de villégiature qui assurent une occupation du territoire qui est un facteur de prédilection pour la pratique de la chasse, de la pêche et les autres activités récréatives. Selon Pascal Cloutier, le centre de villégiature Vauvert-sur-le-lac-Saint-Jean est aussi grandement intéressant pour les visiteurs avec ses chalets sur le bord du lac et ses plages très appréciées des touristes.
« Nous avons créé Tourisme Dolbeau-Mistassini en 2016. Nous avons un plan et on sait ce que l’on a, on connaît nos forces et nos faiblesses. La pratique de la motoneige est toujours à la hausse et nous avons investi dans un sentier qui part de l’AP49 de Notre-Dame-de-Lorette jusqu’à chez nous. Si l’on regroupe l’aide de la Ville aux différents festivals, aux activités sportives et organismes, c’est 1 M$ que l’on investit annuellement. On est probablement la ville qui met le plus d’argent toute proportion gardée. Il faut dire que nos citoyens et gens d’affaires sont très généreux. Par exemple, on a amassé près d’un million de dollars jusqu’ici pour la campagne du nouveau complexe aquatique Aquagym, la Fondation de l’Hôpital ramasse 300 000 $ annuellement. »