Auteur

Karine Boivin Forcier

N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « La construction : défis et croissance » publié dans notre édition du mois de février.

SAGUENAY – À compter du 1er avril 2022, les détenteurs de certaines sous-catégories de licences d’entrepreneurs en construction de la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) devront suivre un certain nombre d’heures de formation continue. Une obligation qui amène son lot de questions.

« C’est sûr que notre téléphone va sonner bientôt. Ça entraîne beaucoup de questions pour les entrepreneurs. Est-ce que ça s’applique à moi ? Pourquoi devrais-je suivre la formation et quelles formations je devrais suivre ? Nous allons les accompagner là-dedans », affirme d’entrée de jeu Michel Lavoie, responsable du service aux membres à l’Association de la construction du Québec (ACQ) Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Geneviève Mignault, chef du service de la formation à l’ACQ provincial, explique qu’il n’existait jusqu’à maintenant aucun mécanisme de mise à jour des compétences pour les entrepreneurs en construction. La nouvelle obligation vient donc pallier ce manque et elle est introduite progressivement.

« Cette exigence vise pour l’instant uniquement les répondants du domaine de qualification en exécution de travaux, mais seulement dans certaines sous-catégories. Dans un premier temps, ce sont donc seulement les entrepreneurs généraux, les électriciens et les tuyauteurs. C’est difficile de comprendre pour plusieurs personnes qui est visé par la formation. Ce n’est pas parce que tu as une licence que tu dois faire la formation et si tu es répondant en administration, tu n’en as pas de formation à faire », explique-t-elle, rappelant que l’ACQ est là pour accompagner ses membres dans leurs questionnements.

Vaste choix

Les entrepreneurs visés auront deux ans pour réaliser 16, 24 ou 32 heures, selon leur situation. Un certain nombre d’heures sera réservé à des formations techniques en lien avec les sous-catégories spécifiques qu’ils détiennent. Le reste sera consacré à des cours en lien avec la gestion de projets et la gestion d’une entreprise de construction.

« À partir de là, les gens vont pouvoir choisir des sujets de formation qui répondent à ces exigences, mais ils sont libres de choisir ce qu’ils veulent. La RBQ se réserve le droit, dans chaque période de deux ans, d’exiger des formations obligatoires. Par exemple, si on avait un changement majeur dans le Code de la construction, elle pourrait exiger un nombre d’heures de formation sur ce changement. Ce n’est toutefois pas le cas avec la première période, qui va du 1er avril 2022 au 31 mars 2024. La RBQ doit toutefois approuver préalablement les formations », indique Mme Mignault.

La RBQ mettra en ligne des formations. De son côté, l’ACQ, dispensateur de formations reconnu par la Régie, a soumis une trentaine de formations qui ont été approuvées. Une trentaine d’autres sont en cours d’élaboration ou d’approbation. « D’ici un an, nous devrions avoir au moins 75 formations approuvées par la RBQ, en rotation régulière dans notre calendrier. Nous allons offrir des formations asynchrones aussi. Nous aurons des formations en classe, synchrones en ligne, ainsi que des capsules préenregistrées que les gens pourront suivre quand ça leur convient », mentionne-t-elle.

Se propulser

Au-delà de la contrainte (licence pouvant être suspendue si les heures de formation ne sont pas réalisées au cours des deux ans), Geneviève Mignault et Michel Lavoie considèrent que cette obligation est une formidable occasion pour les entrepreneurs de diversifier et parfaire leurs connaissances. « Ça va leur permettre de mettre à jour leurs connaissances. Il y a des choses qui ont changé. Et pour les clients, ça assure un travail de qualité et une sécurité », estime M. Lavoie.

« Les entrepreneurs, ce sont des gens qui sont dans l’action. Le fait de s’arrêter et de réfléchir, de se demander quelle est la formation qui va m’apporter quelque chose peut être bénéfique. On ne veut pas que les gens fassent des heures sur une chaise pour passer des heures. Tant qu’à devoir les faire, aussi bien choisir des formations qui vont leur permettre de se mettre à jour au niveau technique, mais aussi qui vont les faire évoluer comme professionnels et leur permettre de donner un essor à leur entreprise », conclut Mme Mignault.

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