SAGUENAY – Le métier d’agriculteur étant une vocation par ses conditions de travail particulières, une coopérative de remplacement a vu le jour au début de l’année 2021. La Coopérative Le Relait, qui bénéficie d’un coup de pouce de l’Union des product eurs agricoles régionale (UPA), vise à fournir de la main-d’œuvre spécialisée afin de permettre aux entrepreneurs agricoles de prendre du répit et, ainsi, éviter des épuisements professionnels.
Le coordonnateur responsable du développement de la coopérative au sein de l’UPA, Pierre-Luc Gaudreault, explique que la mise sur pied d’une coopérative de remplacement agricole vient répondre à un besoin crucial, surtout en cette ère de rareté de main-d’œuvre. « La mission de la coopérative Le Relait est de rendre disponibles des travailleurs qualifiés pour permettre à ces chefs d’entreprise de souffler un peu. On le sait, les propriétaires de fermes travaillent de longues heures et prennent peu de vacances. La difficulté de recruter des employés dans le contexte de rareté de main-d’œuvre en met davantage sur leurs épaules. C’est pourquoi la coop a sa pertinence », explique monsieur Gaudreault.
La section régionale de l’UPA a identifié les besoins de répit de ses membres comme une de ses priorités il y a quelques années. La fondation de la coopérative en mars 2021 officialise une demande prioritaire pour les agriculteurs. Pour l’instant, seule l’industrie laitière est couverte par une agente de remplacement, mais le coordonnateur confirme que les autres spécialisations seront desservies au cours des prochains mois. « C’est une industrie où tu peux difficilement prendre des vacances. Et pourtant, il ne faut pas oublier que les propriétaires de terres sont aussi des humains et que des vacances ou un répit forcé par un problème de santé peuvent être une cause de stress élevée. Dans de telles situations, le membre fait une demande au Relait et nous pourrons lui fournir une main-d’œuvre qualifiée et prête à prendre le relais, tant au niveau administratif que sur le terrain », fait savoir le coordonnateur.
Offrir un milieu de travail stimulant
En plus d’offrir un service important aux entrepreneurs agricoles, l’objectif de la coopérative est aussi de permettre à la relève d’intégrer l’industrie d’une belle façon. « Les avantages sont multiples en devenant agent de remplacement à la Coopérative Le Relait. On n’a qu’à penser aux avantages sociaux, au réseau de contacts qu’on peut se créer et à la diversité des tâches qui sont confiées. Ça peut permettre à de jeunes diplômés d’intégrer le milieu, mais qui ne veulent pas forcément devenir actionnaires d’une ferme », énumère-t-il.
L’organisation vise également à cibler des candidats qui veulent effectuer un changement de carrière dans ce domaine. « Nous avons aussi créé un partenariat avec le Collège d’Alma ainsi qu’avec Forgescom pour procéder à de la reconnaissance d’acquis et de compétences (RAC) pour des personnes qui possèdent de l’expérience, mais qui n’ont pas forcément d’attestation d’études dans le domaine. Oui, nous nous adressons à la relève, mais nous pouvons aussi offrir un milieu de travail stimulant à de jeunes retraités ou à des gens qui aimeraient réorienter leur carrière en étant utile pour nos producteurs agricoles. Notre porte est grande ouverte à toute personne qui est intéressée et prête à prêter main-forte. Ça peut être un super tremplin pour eux », soutient celui qui assurera la coordination de l’organisation pour les trois prochaines années.
Se faire connaître
Pour l’heure, la coopérative peut compter sur 33 membres. De ce nombre, on en compte une dizaine qui sont des fermes dans le secteur Lac-Saint-Jean Ouest. Un agent de remplacement est déjà sur le terrain pour aider plus spécifiquement cette dizaine de membres. « On constate qu’il y a de l’intérêt et qu’on répond à une demande nécessaire. La nouvelle ressource qui a été embauchée dans le haut du Lac-Saint-Jean permettra de parfaire notre approche. Notre objectif est de nous faire connaître davantage dans le milieu et de susciter de l’intérêt autant des agriculteurs que de potentiels employés », conclut-il.