Auteur

Maxime Hébert-Lévesque

N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « Vitrine industrielle du Lac-Saint-Jean, une vue d’ensemble » publié dans notre édition du mois de juin.

ALMA – Louis Ouellet, le préfet de la MRC Lac-Saint-Jean-Est (LSJE) et maire de la municipalité de L’Ascension-de-Notre-Seigneur identifie la rareté de main-d’œuvre comme l’enjeu principal pour l’économie de son secteur. Selon lui, les solutions sont toutefois nombreuses. La collaboration avec l’ensemble des acteurs de la région et l’immigration sont des actions à prioriser.

« Aujourd’hui, c’est l’ensemble des secteurs qui sont touchés par le manque de personnel. Ceux qu’on appelle les “baby-boomers” prennent leur retraite et les nouvelles générations ne sont pas assez nombreuses pour remplacer les emplois laissés vacants. Il n’y a pas mille solutions. Il faut attirer du monde chez nous. Pour ce faire, nous collaboration avec les autres MRC de la région ainsi qu’avec le gouvernement pour financer et monter des programmes », explique Louis Ouellet.

Parmi ces organismes créés pour attirer la main-d’œuvre au Lac-Saint-Jean, il y a Place aux jeunes en région, chapeautée par le gouvernement et les MRC, Équipe Alma Lac-Saint-Jean qui aide les nouveaux travailleurs de 35 ans et plus et Portes ouvertes sur le Lac qui vise à accueillir les nouveaux arrivants sur le territoire.

« Le phénomène de retour en région est quelque chose sur lequel on mise. Depuis la pandémie, nous avons un bilan démographique positif, ce qui n’était pas arrivé depuis des années. Inciter les Bleuets à revenir s’établir en région devient une option intéressante. En ce qui concerne l’immigration, c’est toute la question d’intégration qu’il faut se poser. Lorsqu’une personne arrive ici, nous pouvons lui trouver un bon emploi bien rémunéré. Il n’y a pas de problème à ce niveau, mais une fois son quart de travail terminé, que devient cette personne ? Un nouvel arrivant a besoin de se repérer, de socialiser et de comprendre le nouveau système qui l’accueille. Notre programme Portes ouvertes sur le lac est principalement conçu pour répondre aux besoins des immigrants. »

En plus des efforts consentis par le gouvernement et les MRC pour attirer et intégrer les étrangers, M. Ouellet ne cache pas qu’il y aura aussi un effort à faire du côté des entreprises. « Elles devront s’investir aussi au niveau financier. Nous recevons beaucoup de gens et nous ne pourrons pas supporter seuls le poids fiscal des organismes d’aide. »

Construire ou ne pas construire ?

Qui dit accueillir plus de gens dit également disposer de plus d’hébergement. Une problématique qui évoluera dans le temps qui doit être étudié en tenant compte d’un ensemble de facteurs. « Au niveau de la MRC LSJE, nous avons pris en main de cartographier pour ainsi dire l’ensemble des logements disponibles sur le territoire. On dédie une personne spécifiquement à cette tâche qui récolte l’information sur le terrain en s’adressant aux propriétaires d’immeubles et de résidences. Au niveau des municipalités, il y a des ententes avec le gouvernement qui sont prises pour construire des logements abordables. Toutefois, comme pour l’enjeu de main-d’œuvre, il faut garder en tête que d’ici les 20 prochaines années, il va y avoir un départ massif des personnes âgées pour des centres. Nous nous retrouverons alors avec un parc immobilier inoccupé. Doit-on répondre au besoin ponctuel et construire ou prévoir qu’il y aura des quartiers vides ? Il faut donc dans notre stratégie d’hébergement penser au futur, mais la solution, selon moi, c’est l’immigration. »

Acceptabilité sociale

Récemment la Ville de Saguenay a vu son projet de biométhanisation de Laterrière échoué. La cause ? L’opinion publique était défavorable et les citoyens se sont opposés au chantier. La MRC LSJE, la plus peuplée du Lac-Saint-Jean, compte sur une population de 54 000 citoyens et est également un endroit où l’activité économique est vivante.

« Géographiquement, vous observerez que le nord de notre MRC est principalement dédié à la foresterie et l’agriculture, le centre aux industries et entreprises de services et finalement au sud, c’est l’agriculture qui domine. Ce sont des concentrations, mais pas des obligations. C’est-à-dire qu’une usine pourrait très bien élire domicile à Saint-Ludger-de-Milot. Là où l’attention est portée, c’est à la planification du territoire en considérant les enjeux environnementaux soulevés par nos citoyens. Le mot d’ordre c’est : les bonnes entreprises aux bonnes places. Nous avons déjà identifié des secteurs où l’industrie lourde pourrait s’installer et ne pas nuire à la population. Des endroits qui ne sont pas aussi identifiés comme des milieux humides et loin des zones résidentielles », précise Louis Ouellet.

La richesse d’un plan d’eau

La pandémie a permis aux Québécois de découvrir leur territoire, selon le préfet. « Je ne comprends pas les gens qui partent à Old Orchard dans le Maine l’été au lieu de venir ici dans un endroit où l’eau est plus chaude et où l’on parle français. Nous avons tout autour du lac Saint-Jean : des plages incroyables, des lieux historiques et des rivières majestueuses », termine Louis Ouellet en indiquant que dans les années à venir, un effort sera porté auprès des communautés autochtones et allochtones pour faire rayonner l’histoire de la région.

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