Auteur

Maxime Hébert-Lévesque

N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « Vitrine industrielle du Lac-Saint-Jean, une vue d’ensemble » publié dans notre édition du mois de juin.

DOLBEAU-MISTASSINI – Main-d’œuvre, gaz naturel et foresterie sont des sujets qui résonnent bruyamment à la MRC Maria-Chapdelaine. Ne manquant pas de travail, le préfet Luc Simard livre un aperçu des enjeux entourant son territoire pour les prochains mois.

Les MRC du Lac-Saint-Jean sont en mode collaboration alors que des efforts importants doivent être faits au niveau de l’attractivité et la rétention de la main-d’œuvre. « Avant pandémie, la région du Lac-Saint-Jean accueillait en moyenne 60 nouvelles personnes par année comparativement à 300 aujourd’hui. Nous dépassons largement notre objectif sur ce point. Toutefois, cela apporte de nouvelles problématiques comme celle de l’hébergement. Le CIUSSS et le Centre de services scolaires du Pays-des-Bleuets font venir des travailleurs, mais n’ont pas d’endroits où les loger. Construire semble donc une solution. Cependant, l’inflation et l’augmentation des prix compliquent le tout. À quoi bon avoir de nouveaux logements si ceux-ci sont affichés de 1 500 à 2 000 $ par mois ? Peu nombreux sont les nouveaux arrivants qui peuvent débourser de telles sommes. Un projet pilote est en cours à Normandin en partenariat avec l’Office municipal d’habitation. Nous avons l’idée de développer de l’hébergement temporaire. L’étranger disposerait alors d’un toit abordable le temps qu’il prenne ses repères », explique le préfet de la MRC Maria-Chapdelaine.

En collaboration avec les autres MRC du Lac-Saint-Jean et sous leur propre initiative, les gestionnaires du territoire de Maria-Chapdelaine investiront pour la revitalisation de leur milieu au niveau de la mobilité, de l’hébergement et de l’accès à la nature. « Le programme Portes ouvertes sur le lac, entre autres, nous permettra d’accéder à d’important montant. Nous aurons donc les moyens de nos ambitions au cours des prochains mois. Nous avons aussi embauché deux ressources à l’interne pour accompagner les entreprises qui souhaitent recruter à l’international. »

Gaz naturel et parcs industriels

D’autre part, selon Luc Simard, il est primordial d’acheminer le gaz naturel dans la MRC Maria-Chapdelaine afin d’accélérer la croissance des parcs industriels. Présentement, le gaz transite par un tuyau qui s’arrête à Saint-Félicien. Géographiquement, le dernier client branché sur le réseau est Les serres Toundra. « Il ne s’agit pas seulement de prolonger la ligne, car le diamètre du tuyau ne fournirait pas à la demande. Nous avons besoin d’une nouvelle infrastructure qui supporte un débit volumétrique plus important. Une première étude complémentaire pour le tronçon Saint-André – Dolbeau-Mistassini a été réalisée et d’autres travaux d’analyses de coûts sont à faire. Nous ne sommes pas seuls dans le projet. La communauté autochtone de Mashteuiatsh est également impliquée. L’entrée du gaz naturel sur leur territoire stimulerait leur économie. Nous parlons de ce projet depuis des années et demeurons certains que cela se concrétise. En plus, les prochaines phases d’agrandissements des Serres Toundra sont prévues à Normandin. »

Un potentiel touristique infini

La MRC Maria-Chapdelaine est connue pour sa forêt, ses rivières et sa fenêtre sur le lac Saint-Jean. D’un point de vue touristique et économique, le préfet souligne qu’il est temps de profiter de la beauté du territoire. « Avec l’organisme Destination Lac-Saint-Jean, il est au programme d’implanter une route officielle du tour du lac. Nous voulons que ce tracé passe par le secteur Vauvert qui offre un accès unique au bord de l’eau. Pour le moment, c’est un endroit surtout dédié aux activités récréatives et nous voulons y implanter plus d’offres touristiques. Il est même question d’ouvrir un parc régional sur les rives de la Péribonka. »

La passerelle du 49e parallèle est un circuit destiné aux quadistes et aux motoneigistes d’une longueur de 236 km qui parcourt, notamment, le nord du Lac-Saint-Jean. Pour la MRC Maria-Chapdelaine, c’est un attrait touristique de premier plan. « Nous allons compléter ce circuit avec de l’hébergement tout autour. De plus, cet été, nous entamons la construction d’une passerelle sur la rivière Péribonka ce qui permettra aux véhicules récréatifs d’accéder au secteur des Monts-Valin, une première. » Le préfet ajoute qu’une nouvelle du côté culturel pour cet été est l’accès au site de tournage du film Maria-Chapdelaine. « Nous avons racheté les décors du film et ils seront accessibles aux visiteurs qui pourront y voir de l’animation et d’autres activités. »

Forêt de proximité

À l’automne, le préfet Luc Simard et son équipe devraient déposer la première mouture d’un projet de gestion des forêts de proximité. Grossièrement, l’idée est de rapatrier sous la juridiction de la MRC la gestion de la ressource forestière, l’agriculture et les baux de villégiatures. « La MRC et des partenaires comme les communautés autochtones et l’industrie seraient responsables du parterre forestier dans une logique d’aménagement intégré. C’est un projet ambitieux qui n’a jamais encore été fait au Québec. Nous pensons que la Stratégie nationale de production de bois n’en fait pas assez et nous croyons pouvoir récolter plus. S’approprier une partie de la forêt publique nous permettrait de développer nos aires d’intensification de la production ligneuse. Nous sommes conscients des enjeux environnementaux et nous pensons être en mesure d’harmoniser la récolte de bois et la faune », conclut Luc Simard.

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