Auteur

Jonathan Thibeault

N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « L’écho des parcs de Saguenay 2021 » publié dans notre édition du mois de septembre.

SAGUENAY — Faire venir les grands joueurs de l’aéronautique à proximité de l’aéroport Saguenay-Bagotville est l’un des objectifs de l’équipe de démarcheurs industriels de Promotion Saguenay. L’administration municipale et l’organisme de développement économique sont en train de modéliser le futur de l’industrie à quelques pas des tarmacs civils et militaires.

Les terrains boisés longeant le chemin de l’aéroport ont été acquis par Promotion Saguenay au cours des dernières années en prévision d’un projet de diversification industrielle. En entrevue virtuelle avec Informe Affaires, le délégué Martin Gilbert explique que l’idée est de s’inspirer de la zone industrielle aux pourtours de l’Aérocité internationale de Mirabel.

« Nous avons un potentiel de 34 hectares de terrains à proximité de notre aéroport et de la base militaire. Nous avons donc une vingtaine de terrains aménageables pour des entreprises reliées à l’industrie de l’aviation. Déjà, les services municipaux sont accessibles. Il ne reste qu’à préparer les terrains et d’attirer des entreprises de classe mondiale chez nous », mentionne monsieur Gilbert.

Attirer les gros joueurs

La volonté de Promotion Saguenay est de convaincre les entreprises de classe mondiale dans ce nouveau développement. « L’idée n’est pas de tasser du revers de la main les PME régionales ou québécoises, mais de permettre de créer des synergies. On croit qu’en attirant les gros joueurs à Bagotville, ils pourront approvisionner la BFC Bagotville ou les entreprises civiles à l’aéroport. Forcément, ces grandes entreprises auront des besoins multiples. C’est là que les PME régionales, notamment celles établies dans les parcs industriels, pourront apporter leur expertise. L’objectif est de créer la complémentarité », indique-t-il.

Le parc aéroportuaire de Saguenay étant à ses balbutiements, Martin Gilbert demeure discret quant à des noms d’entreprises approchées. « Pour des raisons de confidentialité, je ne nommerai aucun nom, mais il y a de l’intérêt. Lorsque l’on parle des avantages de l’aéroport Saguenay-Bagotville, situé à proximité de la zone industrialo-portuaire de Grande-Anse, à proximité des grands axes routiers et ayant des communications ferroviaires, il est évident que ça en intéresse plusieurs, qui voient des opportunités à s’installer dans notre région », affirme le délégué.

Profiter de la restructuration de l’industrie

L’idée d’un parc industriel aéronautique ne date pas d’hier, mais la volonté d’accélérer les démarches date d’il y a deux ans, c’est-à-dire quelques mois avant la pandémie. Malgré les obstacles, le démarcheur industriel avoue que la crise mondiale peut créer des opportunités puisque les entreprises sont plus attentives aux projets.

« On ne se le cachera pas, la pandémie a fait plier des industries sur elles-mêmes. L’aéronautique en fait partie. C’est le moment idéal de rencontrer des joueurs de différents horizons pour leur parler de nos atouts et de nos objectifs autour de notre aéroport régional. Comme elles sont en restructuration, ça arrive à point pour eux et elles peuvent réfléchir. Ce que je peux dire pour le moment, c’est que ce seront probablement des entreprises suédoises, américaines ou européennes qui risquent de venir profiter des installations », soutient Martin Gilbert.

Une première entreprise d’ici deux ans ?

« Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un secteur où les salaires sont très intéressants et que ça pourrait contribuer à l’essor de Saguenay. Il y a eu les grandes industries comme l’aluminium et la forêt. On a la volonté d’emmener ça plus diversifiée. Nous avons de la main-d’œuvre qualifiée et disponible grâce aux anciens militaires. Je crois que dans un horizon de 24 mois, nous serons davantage en mesure d’annoncer une première entreprise à s’installer sur la parcelle de terrains. Et ça devrait générer de l’intérêt pour la suite des choses », conclut-il.

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