Auteur

Maxime Hébert-Lévesque

N.D.L.R. : Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « MRC du Fjord-du-Saguenay, 43 000 km2 d’opportunités » publié dans notre édition du mois de décembre.

SAGUENAY – Une récente étude menée par la Chaire de tourisme Transat de l’UQAM en 2019 a révélé l’impact positif qu’avait la Sépaq sur la population, des territoires et des municipalités qui entourent ses parcs nationaux. Coup d’œil sur le moteur social et économique que représentent les deux joyaux régionaux que sont les Parcs nationaux des Monts-Valin et du Fjord-du-Saguenay.

Au Saguenay–Lac-Saint-Jean (SLSJ), le parc national des Monts-Valin a la particularité de recevoir chaque année un fort volume de neige, en moyenne 458 cm. Ce qui suscite l’intérêt des raquettistes et autres amateurs de sport comme le ski de fond, le ski nordique et le vélo à pneus surdimensionnés, qui proviennent de partout dans la province chaque hiver. Le parc du Fjord-du-Saguenay, pour sa part, trône au-dessus de l’un des seuls fjords en Amérique du Nord. Un bassin hydraulique où se rejoignent et se mélangent eau douce et salé et qui a été dessiné par le retrait des glaces, il y a plusieurs milliers d’années.

Un sentiment de fierté

Le site unique en son genre attire les voyageurs et les résidents de la région pour la grandeur et la beauté de ses paysages. D’ailleurs, selon l’étude menée par l’Université du Québec à Montréal (UQAM), 79 % des répondants ressentent un sentiment de fierté à l’égard des sites offert par la Sépaq. Malgré le fait que la pandémie ne semble pas s’essouffler, les administrateurs des parcs gardent le cap et entendent bien ouvrir les portes des deux sites de plein air pour la prochaine saison hivernale.

Une grande partie des activités seront donc accessibles, mais pour préserver la sécurité de tous, des restrictions et des limitations seront mises en place. Ainsi sur les 77 km de sentiers de raquette du parc des Monts-Valin seulement les pistes du Lac-des-Pères, du Pic-de-la-Tête-de-Chien et du Mirador seront ouvertes. L’accès aux refuges sera réservé aux gens ayant opté pour de longues randonnées et un seul groupe pourra profiter de ce type d’hébergement à la fois. Du côté du Fjord-du-Saguenay des tracés pour la raquette seront disponibles ainsi que des chalets rustiques, toutefois, les refuges pouvant accueillir les randonneurs seront fermés.

Des parcs, un cadeau du territoire

Selon le sondage mené par la Chaire de tourisme, des parcs comme ceux des Monts-Valin et du Fjord-du-Saguenay bénéficieraient d’une grande force d’attraction auprès de la population et particulièrement auprès des touristes. En effet, on rapporte dans le document que 66 % des visiteurs de la société ont visité une région du Québec grâce à la présence d’une installation de la Sépaq. De plus, on indique que 63 % de la clientèle ont fait le choix de demeurer au Québec pour visiter les parcs plutôt que de voyager à l’extérieur lors des vacances.

Bien sûr, cette étude a été effectuée avant la pandémie. Toutefois, il est à prévoir une recrudescence de la venue de vacanciers, puisque ceux-ci sont tenus de rester au Québec. Une situation qui pourrait être gagnante pour une région comme le Saguenay–Lac-Saint-Jean alors qu’on calcule qu’en moyenne, pour chaque jour de visite, un montant de 62 $ est dépensé à l’extérieur des établissements de la Sépaq. Des retombées économiques intéressantes à prévoir sachant que plusieurs municipalités se trouvent non loin des deux parcs nationaux ainsi que plusieurs attractions comme l’Éternel Spa, la station de ski alpin Valinouët, le village de L’Anse-Saint-Jean et le Centre d’interprétation des battures et de réhabilitation des oiseaux de Saint-Fulgence (CIBRO). Ajoutez à cela que les hôtels, gîtes et auberges de la région pourraient aussi bénéficier du pouvoir attractif de la Sépaq puisque, selon l’étude, 46 % des répondants affirment réserver leur hébergement en dehors des zones des parcs.

Des répercussions sur le marché du travail

Une donnée de l’étude démontre aussi que 85 % de la population estime que les sites de la Sépaq offrent des paysages d’une beauté exceptionnelle. Un atout lorsque vient le temps pour la région de vendre la destination au reste du pays ou à l’international. Rappelons par ailleurs que l’industrie du tourisme est un employeur important dans la région, mais que le recrutement y est difficile. D’ailleurs en décembre 2019, le secteur était en déficit de quelque 300 postes. Sur l’ensemble du territoire québécois, la Sépaq embauche plus de 3300 employés, dont la majorité de ceux-ci en région (2120). Les emplois y sont variés puisque la société dispose de 7000 espaces de camping, de 730 chalets et couvre un territoire imposant de 52 000 kilomètres carrés.

Bon pour la rétention

En plus de la création d’emploi, les parcs participent grandement à freiner l’exode des régions vers les grands centres. On fait remarquer qu’un espace naturel comme ceux que proposent les parcs nationaux contribue de façon non négligeable à la qualité de vie des gens qui résident aux alentours. En fait, c’est 76 % des répondants qui considèrent que la présence des parcs a un impact positif sur leur pratique d’activités de plein air. Également pour 60 % des visiteurs, issue de l’immigration, la visite dans un des parcs nationaux leur a permis de renforcer leur sentiment d’appartenance au Québec. Entre autres, en leur permettant de pratiquer des sports de plein air, donc de vivre de nouvelles expériences et en leur permettant d’apprivoiser l’hiver québécois. Un atout important pour la rétention de personnel qualifié dans un contexte où les industries et les commerces font face à des enjeux concernant la rareté de main d’œuvre.

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