Auteur

Jonathan Thibeault

N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « L’écho des parcs de Saguenay 2021 » publié dans notre édition du mois de septembre.

SAGUENAY — Une étroite collaboration s’est créée entre Promotion Saguenay et Port de Saguenay pour le développement de la Zone industrialo-portuaire de Grande-Anse (ZIP) et le démarchage de projets à s’établir dans le secteur. Selon Martin Gilbert de Promotion Saguenay et Carl Laberge de Port de Saguenay, cette coopération permet de faire avancer le développement du secteur plus rapidement.

Propriétaire des terrains zonés industriels lourds, Port de Saguenay travaille conjointement avec Promotion Saguenay et d’autres partenaires économiques pour favoriser le démarchage de grands projets ayant des besoins d’exportation par les voies maritimes et ayant besoin de grandes superficies de terrains pour implanter une usine d’envergure. « Plus que jamais, on s’est donné une vision d’être plus prospectif pour être plus proactif. On veut aller de l’avant avec les clients et être plus agressif dans l’approche. Il y a beaucoup d’intérêt pour Saguenay de la part de promoteurs, pour le site du port. On se positionne et on remarque que ce qu’on a entre les mains a une grande valeur. Parfois, en étant trop près du dossier, on l’oublie, mais on se le fait dire toutes les fois qu’on présente les avantages de notre port et de sa ZIP » affirme d’entrée de jeu, le directeur général de l’administration portuaire, Carl Laberge.

Bénéficier de l’offre multimodale

Bénéficier d’une infrastructure stratégique comme le port en eau profonde s’agit d’un avantage stratégique pour permettre à des transformateurs industriels de s’établir dans la région. « L’accès facile à l’hydroélectricité ; au gaz naturel ; à de grandes superficies de terrains ; au transport, qu’il soit ferroviaire, maritime, aérien ou par camion, il est évident que ça intéresse les grosses organisations. Il faut toutefois de la persévérance pour parvenir à attirer de premiers occupants. On mise gros sur Métaux Blackrock. Ils seront les premiers à élire domicile lorsqu’ils seront prêts à amorcer leurs opérations », affirment tour à tour Martin Gilbert et Carl Laberge.

Des industries ciblées

De plus en plus, les types d’industries que les partenaires économiques aimeraient voir s’installer dans la Zone IP se raffinent. « Tout ce qui touche l’énergie, la filière batterie, les minéraux, l’hydrogène et la biomasse sont compatibles avec les activités que l’on veut voir s’installer au Port. En fait, toute industrie énergivore qui a besoin d’exporter par bateau est la bienvenue », fait savoir Martin Gilbert.

Lorsqu’une entreprise approche Investissements Québec, Promotion Saguenay ou directement l’administration portuaire, les différents partenaires réagissent de la même façon. « Il est important d’agir en tant que facilitateur, peu importe la porte où les entreprises peuvent cogner. Ça me rend très fier de constater la mobilisation des gouvernements et des municipalités pour jeter les bases d’un avenir industriel prospère pour notre région. Parce qu’au fond, tout ce qu’on prépare à la ZIP, c’est le fruit d’efforts qui datent d’aussi loin que 1985, lorsque le port de Chicoutimi a été déplacé sur le site actuel », rappelle Carl Laberge, ajoutant que l’arrivée de grands joueurs dans ce secteur permettrait de nourrir le tissu industriel, notamment les PME établies dans les parcs industriels régionaux.

Le convoyeur, un outil précieux

Attendu depuis de nombreuses années, le convoyeur récemment annoncé par les deux paliers gouvernementaux donne un signal clair sur l’avenir des installations portuaires et industrielles à Grande-Anse selon les deux hommes. « Le convoyeur est un élément pour nous aider à être plus compétitifs. Là, on vient faciliter les activités de manutention. On est capable de dire que nous aurons cette infrastructure d’ici 2 ans. Ça vient donner un énorme plus. Déjà de l’avoir annoncé, ça nous aide à vendre la zone », affirme M. Laberge. « Dans l’environnement industriel canadien et québécois, il n’y a plus beaucoup de zones d’envergure. Ce qui a dû être meublé, c’est fait. Les sites de plusieurs centaines d’âcres sont de plus en plus rares. On en vient rapidement à un site comme Saguenay en tant que promoteur », soutient de son côté M. Gilbert.

Le convoyeur électrique, soutenu financièrement par Québec et Ottawa à l’échelle de 66 M$, permettra de gérer plus efficacement le quai Marcel-Dionne et d’avoir une stratégie d’entreposage plus appropriée pour accueillir davantage de navires. « Notre quai a un espace limité. C’est comme si, avec le convoyeur, on vient d’augmenter considérablement la superficie, car tout pourra gravir la montagne plus facilement. On viendra réduire les déplacements par camion et on accélèrera le processus », fait remarquer le directeur de Port de Saguenay, soutenant que les volontés des gouvernements n’ont jamais été autant positives. « On sent une réelle volonté politique de mettre Saguenay sur la carte du futur industriel de la province, et même du pays. Les actions concrètes sont là et on l’a bien entendu, François Legault veut en voir davantage des bateaux sur le fjord. C’est un signal clair pour nous », ajoute-t-il.

Gravitant dans un monde où tout doit être tenu secret jusqu’à des annonces officielles, Martin Gilbert et Carl Laberge ne peuvent dire si des entreprises, autres que Métaux Blackrock, sont pressenties pour s’installer dans la ZIP. « Métaux BlackRock est autorisé, on l’attend. Il est prêt à faire feu. J’ai confiance qu’à court terme, on voit de la construction industrielle à Grande Anse. Je suis très confiant par ce qui s’en vient dans les cinq prochaines années. Ça bouge beaucoup, mais il ne faut pas oublier que c’est du travail sur le long terme », conclut Martin Gilbert.

Commentaires