SAGUENAY – Même si la COVID-19 a forcé la Coopérative de transport régional du Québec (TREQ), qui devait démarrer en mai, à revoir ses plans, son président, Éric Larouche, a bon espoir de voir un premier vol se confirmer pour cet automne.
Selon l’homme d’affaires, TREQ, forte de plus 15 000 membres à travers le Québec, est en bonne voie pour réaliser sa mission de doter le Québec de liaisons régionales à bas prix. Elle attend d’ailleurs plusieurs bonnes nouvelles sur le plan financier au cours des prochaines semaines. M. Larouche confirme que la coopérative souhaite y aller progressivement pour son lancement et prévoit sélectionner des destinations prioritaires, puis en ajouter d’autres de façon régulière, selon la demande.
« On va commencer avec des partenariats pour les avions. On a lancé le processus pour obtenir notre licence de transporteur aérien avec NAV Canada. Donc on va avoir des partenariats au départ pour assurer les vols, mais on veut finir avec nos propres avions, nos équipements et notre personnel, et la création de richesse dans les communautés qui va avec », souligne le président.
Bien reçu dans les régions
L’homme d’affaires affirme que le projet est bien reçu par les différents milieux régionaux, puisqu’il vient répondre à une problématique présente depuis de nombreuses années, soit le prix trop élevé des billets d’avion, proposés par les entreprises privées, qui desservent les régions. Cette situation nuit à plusieurs aspects, notamment du côté du développement économique et touristique, mais aussi, par exemple, pour le transport pour des rendez-vous médicaux. « La rentabilité est nécessaire, mais on s’est dit : et si la première préoccupation était de bien desservir les régions et de répondre aux besoins des consommateurs ? On pense que le développement économique de tout le Québec, c’est plus grand qu’une seule entreprise. […] C’est pourquoi on a choisi de faire un projet collectif », mentionne-t-il.
Intermodalité visée
TREQ n’a pas seulement l’intention de permettre aux voyageurs de se rendre d’un aéroport à un autre, mais bien de les amener à leur destination finale, qu’elle soit une entreprise, un hôtel, leur maison, etc. C’est pourquoi la coopérative souhaite mettre de l’avant l’intermodalité, un aspect pour lequel elle désire développer des partenariats avec différentes organisations. Éric Larouche explique qu’il faut créer cette intermodalité afin de répondre véritablement au mieux aux besoins de la clientèle en matière de transport, tout en minimisant les coûts pour elle. « Nous on travaille déjà là-dessus. On veut créer des produits qui permettent vraiment aux utilisateurs de se rendre à leur destination finale. Et leur destination finale, ce n’est pas l’aéroport. […] Ce sera plus alors plus facile de relier les grandes villes et les régions », affirme-t-il.
Quatre vols quotidiens à Saguenay
Les gestionnaires de TREQ estiment que les régions desservies profiteront de nombreux avantages liés au développement du transport aérien à coûts raisonnables dans leurs communautés. Tant les citoyens qui doivent se déplacer pour des raisons médicales ou pour visiter leur famille que les entreprises y trouveront leur compte. « Les communautés vont pouvoir compter sur des heures de départ adaptées pour les utilisateurs. Pour Saguenay, j’entrevois un minimum de quatre vols par jour. C’est un gros avantage. […] Quand on analyse tout ça, on se rend compte que pour les secteurs touristique et économique, il y a une fenêtre d’opportunités qui s’ouvre qui ne s’offrait pas avant », estime M. Larouche.
Le marché touristique à l’année
Il pense que la facilité de déplacement et les coûts moins élevés pourraient encourager des entreprises des grands centres à établir des bureaux satellites dans les régions, par exemple. Du côté touristique, le président de TREQ croit qu’avec ces liaisons, il sera possible d’attirer encore plus de touristes internationaux au Saguenay–Lac-Saint-Jean. « Ils vont arriver à leur porte d’entrée au Québec, connecter avec TREQ et arriver à destination la journée même, plutôt que de devoir louer une voiture ou prendre l’autobus. Je pense que ça va nous permettre de soutenir une clientèle touristique toute l’année », note-t-il.
Et le cargo aussi
Le transport cargo est également un aspect auquel TREQ s’intéresse en parallèle et croit être en mesure d’apporter des solutions. Éric Larouche évoque notamment des entreprises agroalimentaires qui pourraient faire parvenir des produits frais du jour à leurs points de vente dans d’autres régions. « On veut vraiment être à l’écoute des gens qui sont en affaires avec nous », conclut-il.