MASHTEUIATSH – BioChar Boréalis, Bois Francs Bio Serra et Agrinova testeront pour la première fois des produits à base de biochar à grande échelle cet été, soit un capteur d’odeur à l’étape de précommercialisation et un terreau de jardinage.
Les trois partenaires ont développé un capteur d’odeur à partir du biochar fabriqué avec les copeaux de Bois Francs Bio Serra, un complexe intégré de première et deuxième transformation du bois feuillu situé à Sainte-Monique. Ce capteur d’odeur est composé de biochar activé et commercialisé sous forme de sachets.
« C’est vraiment un produit 100 % naturel, sans composant chimique. Ça fonctionne très bien et c’est fait à partir de produits de notre région », indique André Benoit, vice-président au développement de BioChar Boréalis, organisme à but non lucratif qui a pour mission de contribuer à la création d’une chaîne de valeur autour du biochar.
Il s’agit du premier produit d’un projet accompagné par BioChar Boréalis à se rendre à l’étape de la précommercialisation. « Nous sommes prêts à aller sur le marché pour tester la réception de la clientèle. Nous voulons le rendre disponible à l’automne dans plusieurs quincailleries régionales qui font partie du réseau de distribution de Bois Francs Bio Serra », précise M. Benoit.
Terreau
Du côté du terreau à base de biochar, c’est plutôt une expérimentation grand public qui est prévue au cours de l’été. Celle-ci sera encadrée par Agrinova, partenaire scientifique et opérateur des équipements de la Vitrine technologique sur le biochar et les bioproduits à Mashteuiatsh. L’étude vise à valider la performance du biochar dans ce contexte et les résultats obtenus en serre par l’organisme.
Des citoyens jardiniers de la région pourront ainsi expérimenter le produit sur les plantes qu’ils cultivent à la maison. « Les gens peuvent s’inscrire jusqu’au 20 mai. Ils devront s’engager à suivre un protocole d’expérimentation et nous leur fournirons gratuitement le terreau. La distribution devrait se faire à la fin mai. »
À grande échelle
Un deuxième volet d’expérimentation concernera les producteurs agricoles régionaux en serre ou en champs, afin de tester le biochar à plus grande échelle. Les producteurs utiliseront du biochar pur et seront accompagnés par Agrinova pour déterminer la concentration idéale du produit pour leur sol et leur production. Cinq entreprises ont déjà été identifiées dans plusieurs domaines, dont la production de pommes de terre, maraîchère et en serre. « Je pense qu’on peut s’attendre à avoir des résultats intéressants », mentionne le vice-président au développement de BioChar Boréalis.
Si la réponse de la population et les résultats des tests de plus grande envergure sont bons, Bois Francs Bio Serra pourrait par la suite produire le terreau et le biocharbon à plus grande échelle afin de les commercialiser par le biais de son réseau de distribution.
Résultats prometteurs
Les résultats obtenus par BioChar Boréalis et Agrinova lors de leurs tests sont prometteurs. On parle de rendements accrus de 10 à 15 % et de réduction des coûts de 10 à 20 %. « Le biochar n’est pas un engrais. C’est une composante poreuse qui agit comme une éponge. Elle retient l’humidité et les nutriments, puis les libère graduellement pour la plante. Il devient aussi un lieu de résidence pour les microorganismes du sol. Ça améliore la qualité des sols. » Le produit constitué de carbone permet aussi d’emprisonner ce CO2 dans le sol pour plusieurs années, un autre avantage non négligeable.
Mentionnons que d’autres produits pourraient arriver à l’étape de précommercialisation au cours de la prochaine année. BioChar Boréalis et ses partenaires étudient notamment le vinaigre de bois, produit à partir des huiles de pyrolyse. Ce vinaigre aurait des propriétés lui permettant d’être utilisé comme répulsif pour les insectes et herbicide naturel dans une approche biologique.
