Auteur

Maxime Hébert-Lévesque

N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « La construction : défis et croissance » publié dans notre édition du mois de février.

SAGUENAY – Mélanie Ferland, économiste pour la Commission de la construction du Québec (CCQ), prévoit une seconde année record au niveau des heures travaillées dans le milieu de la construction. Une constatation qui s’explique par les actions posées par le gouvernement pour relancer l’économie après les mois de confinement de 2020.

« 2021 a été une année record en ce qui concerne les heures travaillées sur les chantiers assujettis CCQ et pour 2022, nous pensons atteindre de nouveaux sommets. C’est une réalité qui se reflète sur l’ensemble du Québec et au Saguenay–Lac-Saint-Jean (SLSJ). Nous n’avions pas observé des chiffres aussi forts depuis les huit dernières années. Cela s’explique par les actions prises par le gouvernement du Québec afin de relancer l’économie par l’industrie de la construction. C’est d’ailleurs pour cette raison que le secteur le plus dynamique est celui du génie civil. C’est-à-dire tout ce qui concerne les routes et les ponts », commente Mélanie Ferland, économiste pour la CCQ.

En effet, en 2021 au SLSJ, il y a eu 6,4 millions d’heures travaillées, une hausse de 21 % comparativement à 2020 et en 2022, la CCQ prévoit une hausse de 4 %, portant les heures d’ouvrage à 6,6 millions. « En ce qui concerne les salariés, nous calculons que près de 8300 personnes domiciliées au SLSJ ont été présentes sur les différents projets de construction au cours de la dernière année. De ce côté, nous prévoyons également une augmentation et estimons que 8 500 travailleurs devraient fouler les chantiers au courant de 2022. »

Une industrie en ébullition

Madame Ferland ajoute que les perspectives pour l’industrie de la construction sont excellentes. « On assiste même à une sorte de paradoxe puisque la rareté de main-d’œuvre est problématique sur l’ensemble du territoire. Toutefois, 2021 aura été l’année où il y aura eu le plus de nouveaux salariés. En effet, au Québec on compte 21 000 nouveaux employés dans ce secteur. »

Ce sont les grands chantiers débutés l’an passé et poursuivis au courant des prochains mois qui rendent les pronostics positifs. Au niveau du génie civil, la ligne Micoua-Saguenay d’Hydro-Québec représente à elle seule un investissement de plus d’un milliard de dollars et c’est sans compter les travaux de réfection à la centrale électrique de l’Isle-Maligne de Rio Tinto. Un autre chantier d’envergure évalué à plus de 90 millions et qui se poursuit en 2022.

Du côté du secteur institutionnel et commercial, les choses ne dérougissent pas. « Le milieu est stimulé par la construction de trois Maisons des Aînées situées à Chicoutimi, Alma et Roberval. Ces constructions devraient prendre fin au courant de l’été prochain. Même chose pour le chantier du stade de soccer intérieur de Saguenay qui devrait prendre fin durant la même période. »

Finalement, le milieu industriel devrait voir le début des travaux de la phase deux de l’usine de première coulée AP60 de Rio Tinto. Un projet de 110 millions de dollars qui devrait s’étirer jusqu’en décembre 2023. Pour ce qui est du secteur résidentiel, la CCQ n’était pas en mesure de dévoiler les résultats observés en 2021. Toutefois, les chiffres devraient être à la hausse compte tenu des bonnes performances de 2021.

Quelques chiffres du monde de la construction

  • 194,5 millions d’heures travaillées au Québec en 2021.
  • Prévision 2022 pour le Québec : 197 millions d’heures.
  • Montréal ramasse 60 % des heures travaillées dans la province avec 100 millions d’heures.
  • Le Saguenay–Lac-Saint-Jean enregistre 6,4 millions d’heures travaillées, soit 3%.
  • 8300 salariés domiciliés au SLSJ ont travaillé sur des chantiers CCQ en 2021.
  • L’industrie de la construction représente 7 % du PIB québécois.

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