Auteur

Maxime Hébert-Lévesque

N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « La construction : défis et croissance » publié dans notre édition du mois de février.

SAGUENAY – La rareté de main-d’œuvre dans l’industrie de la construction a forcé l’État à adopter huit nouvelles mesures afin d’y faciliter l’accès pour les travailleurs. Une action conséquente avec l’objectif du gouvernement québécois de relancer l’économie par ce secteur d’activité.

Au début de l’année 2021, le gouvernement de François Legault a annoncé des investissements sur trois ans de 120 millions de dollars dans l’industrie de la construction. Ces sommes servent à appuyer la réalisation de 180 projets qui découlent de la loi concernant l’accélération de certains projets d’infrastructure.

Le plan de relance économique en poche, l’État doit maintenant donner les outils nécessaires au milieu de la construction pour réaliser la tâche. Un premier pas avait été fait en facilitant les petites entreprises à accéder aux contrats publics et maintenant, l’adoption de huit mesures, visant à réduire les barrières à l’entrée de l’industrie, ont été ajoutées. On espère ainsi venir contrer la rareté de main-d’œuvre.

« À l’Association de la construction du Québec (ACQ), nous sommes satisfaits de la mise en place de ces huit nouvelles mesures. Cela ouvre la porte du monde de la construction à un plus grand bassin de population et ça facilite l’accès au travail aux personnes qui sont déjà dans le domaine. En accélérant l’émission de cartes de compétence et en raccourcissant le délai d’obtention du statut de compagnon, les mesures viennent alléger le fardeau que vivent certains entrepreneurs », explique Emanuelle Allaire, conseillère en relation de travail à l’ACQ.

Une mise à jour

La CCQ estime que les besoins en main-d’œuvre d’ici 2026 sont de 13 000 nouveaux travailleurs par année. On explique à la société d’État que la rareté de main-d’œuvre dans l’industrie de la construction est causée par le vieillissement de la population, combinée à l’activité économique qui demeure élevée. Une mise à jour était donc devenue nécessaire.

« Par la mise en place des nouvelles mesures, le gouvernement vient modifier deux règlements de la loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d’œuvre dans l’industrie de la construction (R-20). On parle des points qui traitent de la formation professionnelle de la main-d’œuvre et de la délivrance des cartes de compétence. Concrètement, depuis les changements qui ont été effectués en avril dernier, nous recevons beaucoup de retour de travailleurs qui se disent soulagés des nouvelles mesures. Des propriétaires d’entreprises qui peuvent maintenant employer deux enfants en ayant des exemptions pour leurs certificats de compétences ou encore des entrepreneurs qui peuvent faire passer des apprentis plus rapidement comme compagnon. Un compagnon demande beaucoup moins de gestion sur un chantier qu’un apprenti », souligne Mme Allaire.

Les nouvelles mesures

On précise qu’avant l’adoption des mesures, il y avait eu une consultation publique de 45 jours. Le conseil d’administration de la CCQ, composé des associations patronales et syndicales, a également résolu que les mesures fassent l’objet d’une évaluation au plus tard 24 mois après leur mise en vigueur.

  1. Permettre l’émission d’un certificat de compétence apprenti à toute personne qui soumet un dossier pertinent de reconnaissance de l’expérience professionnelle équivalent à 35 % de l’apprentissage du métier.
  2. Permettre à chaque employeur d’obtenir deux exemptions pour « enfants d’employeur » au lieu d’une seule.
  3. Délivrer des certificats de compétence occupation aux diplômés des programmes professionnels menant à exercer une occupation spécialisée.
  4. Valoriser la formation initiale dans le but de garder le plus grand nombre d’étudiants dans les centres de formation professionnelle (DEP).
  5. Délivrer des certificats de compétence apprenti aux étudiants qui sont inscrits dans les programmes de formation construction.
  6. Permettre l’admission à l’examen qui mène au statut de compagnon dès que 85 % de l’apprentissage est complété.
  7. Pour chaque compagnon à l’emploi, permettre la supervision en chantier d’un deuxième apprenti qui a atteint la dernière période d’apprentissage de son métier.
  8. Permettre aux apprentis de faire les tâches résiduaires de leur métier.

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