Auteur

Karine Boivin Forcier

N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « La forêt, ADN du Saguenay-Lac-Saint-Jean » publié dans notre édition du mois d’avril.

ALMA – Le Créneau d’excellence AgroBoréal et Alliance Forêt Boréale travaillent à la mise en place d’une stratégie concertée de développement de la bioéconomie au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Encore à ses balbutiements, ce projet bénéficie de l’appui de nombreux partenaires.

La bioéconomie se veut l’économie de la photosynthèse. Son objectif est en fait de passer d’une économie dépendante des ressources fossiles à une économie basée sur la biomasse, donc sur des ressources renouvelables. « Comme représentant du secteur agroalimentaire, on peut s’intéresser à la bioéconomie, mais c’était beaucoup plus intéressant de le travailler en synergie avec un autre secteur clé de notre économie régionale, celui de la foresterie. […] Nous souhaitons faire de la bioéconomie un moteur de développement et de retombées socioéconomiques pour la région », indique Isabelle T. Rivard, directrice générale du Créneau.

Quatre étapes

Le plan de travail élaboré par un comité technique formé après une première rencontre, en janvier, contient quatre étapes. D’abord, les intervenants souhaitent réaliser un portrait du potentiel de développement de la bioéconomie dans la région.

« Il sera fait en fonction de données propres à la région, mais aussi en fonction de l’environnement externe, c’est-à-dire où sont les opportunités. Ensuite, à travers une analyse stratégique, on pourra établir une adéquation entre les données internes et externes à la région. »

La deuxième étape consiste à présenter ce portrait dans le cadre d’un forum régional. Celui-ci permettrait de faire connaître des exemples inspirants et le genre de retombées dont la région pourrait bénéficier en lien avec une stratégie de développement de la bioéconomie. Une consultation suivra le forum.

En fonction de ce qui va ressortir du portrait, de l’analyse stratégique et de la consultation, un diagnostic des principaux enjeux et un plan d’action seront finalement élaborés. « On veut préparer une réelle stratégie sur un horizon assez large. On ne parle pas d’une stratégie sur cinq ans. Il va y avoir des jalons, mais on peut penser à 20 ou 25 ans pour concrétiser cette vision », précise Mme Rivard.

Les promoteurs souhaitent que le projet puisse débuter à l’automne. Dans les prochaines semaines, un appel de proposition de services sera lancé afin de recruter le consultant qui sera chargé de réaliser les différentes étapes. La recherche de financement est également prévue.

Démarche régionale

La démarche lancée par AgroBoréal et AFB se veut véritablement régionale. De nombreux partenaires de différents domaines y prennent part. « L’idée, c’est d’être proactifs et d’en faire une priorité. […] Notre volonté, c’est d’opérer une transition de secteurs économiques primaires vers une valorisation et une transformation. La bioéconomie nous amène vers ça, mais en l’attachant dans une stratégie plus coordonnée et concertée. Nous voulons unir les efforts des secteurs publics et privés pour appuyer ce projet. »

Isabelle T. Rivard croit que le Saguenay– Lac-Saint-Jean se trouve en bonne position pour prendre un certain leadership en matière de bioéconomie. « Nous avons beaucoup d’avantages stratégiques dans la région pour nous positionner de façon intéressante par rapport aux grands centres, par exemple. La biomasse, c’est ici qu’elle se trouve. On a tout intérêt à rapprocher les activités de valorisation des matières à transformer », conclut-elle.

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