Auteur

Karine Boivin Forcier

N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier sur le commerce de détail présenté dans notre édition du mois de février.

SAGUENAY – Malgré l’impact de la pandémie au cours des deux dernières années, le portrait du secteur du commerce de détail demeure assez positif à Saguenay. Les responsables du dossier chez Promotion Saguenay ont même constaté plus d’ouvertures que de fermetures dans les différents milieux commerciaux.

De plus, d’autres indicateurs demeurent positifs. « Le taux de vacance varie actuellement entre 5 et 15 % dans l’ensemble de nos centres-villes et de nos zones commerciales. C’est un taux qui est relativement stable. C’est sûr que la pandémie a eu des impacts sur nos entreprises, d’où tout l’accompagnement que nous avons réalisé », mentionne la nouvelle directrice générale de l’organisme, Priscilla Nemey.

Malgré tout, les intervenants de Promotion Saguenay constatent peu de fermetures de commerces à Saguenay, une situation qu’ils trouvent rassurante. « Nos artères commerciales n’ont pas fait de transformation pour devenir plus résidentielles, ce qui aurait pu se produire avec une augmentation du taux de vacance ou de la durée de vacance des locaux. Pour moi, c’est très rassurant », assure Kate Savard, conseillère au développement commercial pour l’organisme.

Plusieurs projets, dont certains porteurs, sont également nés en 2021. « Il y a eu beaucoup d’accompagnement du service aux entreprises, beaucoup de demandes de localisation et de démarrage de projets. […] Des projets de relocalisation, d’agrandissement, d’investissement, on en a vu énormément. » Les chiffres concernant ces ouvertures et projets sont toujours en compilation, ce qui ne permet pas de les quantifier pour l’instant.

Énergivore

Selon Mme Savard, la pandémie et les mesures sanitaires ont été énergivores pour les entrepreneurs du secteur du commerce de détail. Ceux-ci ont toutefois trouvé des moyens de s’adapter. « La majorité des commerçants s’est montrée tellement créative. C’est cette ingéniosité qu’il faut retenir », souligne-t-elle.

En matière d’adaptation, on peut penser aux boîtes repas, à la livraison, mais aussi à la naissance de plusieurs boutiques en ligne. L’entraide entre les commerçants a été très présente également. Certains ont même créé des maillages pour relever des défis. « C’est intéressant de voir à quel point nos commerçants peuvent être innovants », affirme Mme Nemey.

Ramener les gens

En 2022, l’objectif est de ramener les gens dans les centres-villes, surtout lors de la saison estivale. Même si l’incertitude sur l’évolution de la pandémie demeure, les responsables de Promotion Saguenay espèrent pouvoir stimuler le dynamisme de ces milieux. « On l’a vu l’été dernier. Dès que les terrasses ont rouvert, il y a eu une belle affluence dans les centres-villes. […] Je pense qu’on est rendus là aussi. On a le goût de se revoir, que nos fêtes et festivals reviennent. On a le goût d’avoir à nouveau une vie commerciale sur rue », rappelle la directrice générale.

La dynamisation des secteurs, la collaboration avec les associations commerciales, l’aménagement, l’animation font partie des enjeux sur lesquels se penche actuellement Promotion Saguenay, bien qu’il soit trop tôt pour présenter des stratégies précises. « C’est un dossier qui nous préoccupe et nous voulons nous assurer de l’attractivité de ces milieux. […] Même si nous sommes encore en période hivernale, nous commençons à réfléchir à la façon dont nous pouvons soutenir nos associations en ce sens. »

Enjeu de main-d’œuvre

Comme dans plusieurs secteurs, l’attraction et la rétention de main-d’œuvre constituent un enjeu de taille dans le secteur du commerce de détail. Selon les intervenantes de Promotion Saguenay, les solutions devront être diversifiées. On peut penser au recrutement international, mais aussi à la numérisation et à l’attraction de résidents d’autres régions du Québec. Une collaboration s’installe aussi avec les institutions d’enseignement afin d’optimiser la rétention des étudiants.

« Il y a beaucoup de travail à faire et on doit le faire sur plusieurs facettes. C’est un enjeu qui préoccupe beaucoup nos entrepreneurs. Ça va prendre une diversité de solutions », estime Priscilla Nemey.

2022, également positive

Kate Savard et Priscilla Nemey s’attendent à une année 2022 également positive. « Nous avons eu beaucoup de projets dans la dernière année de démarrage d’entreprise, de relève, d’expansion. C’était quand même une année où les entrepreneurs avaient avantage à être résilients et malgré tout, il y a eu un nombre important de démarrages de nouveaux commerces. Je crois que c’est de bon augure pour la suite des choses. Les gens croient en leur région, les promoteurs sont intéressés par le Saguenay–Lac-Saint-Jean. Nous pensons que s’il y a un retour à une économie plus stable, avec moins d’enjeux économiques, ça ne peut être que pour le mieux. Nous pensons que la prochaine année peut être très intéressante », conclut Mme Nemey.

Achat local, une tendance bien ancrée

Selon Kate Savard, conseillère au développement commercial à Promotion Saguenay, les bons-cadeaux CVS échangeables chez plus de 350 commerces dans les cinq centres-villes de Saguenay, sont un bon indicateur de l’importance de l’achat local pour les citoyens. Après une année record en 2020, le programme de ces bons-cadeaux a connu une autre année exceptionnelle en 2021.

« On sent vraiment que l’importance de l’achat local est un message qui est passé dans notre population. Les bons se vendent, ils se dépensent, et ça a des retombées », affirme-t-elle.

En septembre 2020, Promotion Saguenay avait d’ailleurs effectué un sondage pour déterminer les impacts de la pandémie sur les habitudes des consommateurs. Bien qu’il s’agisse d’un portrait spécifique à 2020 et que la situation ait évolué depuis, on voyait que la préoccupation commençait à faire son chemin. D’abord, 70 % des répondants considéraient qu’acheter local signifiait acheter dans un commerce situé dans la région. Ils étaient seulement 27 % à affirmer que le principe d’achat local intervenait de manière très importante quand venait le temps de choisir les produits ou services qu’ils achetaient. Toutefois, 50 % des Saguenéens affirmaient vouloir favoriser l’achat local lorsqu’ils magasineraient différents produits au cours des six prochains mois.

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