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Maxime Hébert-Lévesque

SAGUENAY – Marc-André Couture est un photographe qui commence à se faire un nom dans le milieu corporatif régional. Grand timide de nature, l’artiste a d’abord utilisé son appareil photo comme un outil de socialisation. Aujourd’hui entrepreneur, sa notoriété lui permet de garder son indépendance et de planifier son horaire comme bon lui semble.

« Comme tous les photographes qui débutent, j’ai eu mon lot de couvertures de mariages et autres cérémonies. J’ai toutefois choisi de me repositionner et de concentrer mes énergies sur les milieux corporatifs et industriels. J’ai plusieurs clients réguliers dans ces secteurs et c’est ça qui me motive », explique Marc-André Coutre qui ajoute que son objectif dans la vie est de ne pas avoir l’impression de travailler.

C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il préfère capturer les réalités du milieu industriel. « J’ai réalisé des contrats à Sept-Îles et un peu partout. Chaque projet est différent et m’amène sur des terrains et des lieux inconnus. Je suis un grand curieux de nature et c’est ce qui m’emballe de mon métier, l’exploration et la découverte. »

Plus nomade que sédentaire

Peu avant l’apparition des premiers cas de COVID et des mesures de confinements, Marc-André Couture avait tenté l’expérience d’avoir pignon sur rue. « Je m’étais associé avec un entrepreneur qui offrait des services d’impressions à Chicoutimi. Je disposais dans ses locaux d’un espace de 500 pi2 et j’avais monté une liste de produits marketing et de photographies en studio. Lors du premier confinement, je me suis remis en question et mon introspection s’est conclue avec la décision de ne pas poursuivre sur cette voie. Je suis photographe et ce que j’aime dans mon métier, c’est le côté reporter. Le magasin m’apportait peut-être une certaine stabilité, mais je n’étais pas près d’échanger ma liberté contre de la sécurité. »

En cédant son espace locatif, l’entrepreneur a investi dans un minuscule bureau de deux mètres carrés. « Je me suis acheté une roulotte ! Elle est 100 % autonome en électricité avec des panneaux solaires sur le toit. Lorsque je réalise des contrats à l’extérieur de la région, elle me sert de bureau mobile. J’y effectue mon travail de retouche photographique et j’y loge. C’est à l’opposé d’un bâtiment et ça me ressemble plus. Je consacre une journée au travail et l’autre à faire des activités. Joindre l’utile à l’agréable. »

Le produit, c’est moi

Le photographe se défend d’embaucher un employé pour l’épauler dans ses tâches. « J’ai démarré mon entreprise en 2014 et en neuf ans d’opération, je n’ai jamais fait de publicité. Le bouche-à-oreille est la seule chose qui m’apporte des clients. Je suis chanceux et aujourd’hui je gagne très bien ma vie. L’objectif n’est plus la croissance, mais la joie d’organiser mon horaire comme je le veux. Engager une personne devient donc superflu puisque je limite ma progression pour ne pas perdre l’équilibre entre le travail et les loisirs », raconte Marc-André Couture.

L’entrepreneur précise également que lorsqu’une entreprise demande ses services, elle fait appel à son talent. « Le produit, c’est moi. Si j’envoie quelqu’un d’autre prendre les photos ou faire les retouches, je ne livre pas véritablement ce que je vends. Je préfère garder le contrôle sur le processus créatif et le rendu final. »

Extraverti

Lorsque le photographe parle de son appareil photo, la conversation ne s’arrête pas qu’aux détails techniques. En effet, la photographie a permis à l’homme de s’affranchir d’une grande gêne. « Depuis le secondaire, j’ai toujours rêvé d’être un photographe professionnel. Cependant, j’étais extrêmement timide même que je bégayais. Mes rapports avec les autres n’étaient pas évidents et je me considérais comme un introverti. Ce n’est qu’en 2009, lorsque j’ai touché pour la première fois à la photo que tout a changé. Je venais de trouver le lubrifiant social qui me manquait. Aujourd’hui, je trouve que je suis plutôt extraverti et avec mon appareil en main, je suis invincible. L’entrepreneuriat, c’est le moyen que j’ai trouvé pour me sentir libre et en union avec ma passion : la photographie », conclut Marc-André Couture.

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