SAGUENAY - Une conférence de presse dévoilera cette après-midi à 14 heures, la nouvelle étude annuelle sur les perspectives du secteur manufacturier, dont InformeAffaires.com a eu une copie. Selon le document de 29 pages, les gens d'affaires oeuvrant dans ce secteur se disent optimistes pour l'année à venir.
Le magazine PLANT (Advancing Canadian Manufacturing) dont Raymond Chabot Grant Thornton est partenaire depuis de nombreuses années pour cette étude, démontre à travers la plume du rédacteur en chef, Joe Terrett, que les manufacturiers se disent confiants à 32 % pour les prévisions économiques à court terme.
"Comme dans les études précédentes, les manufacturiers ne s’éloignent pas de chez eux, 89 % d’entre eux tirant leurs revenus du commerce en Amérique du Nord et 64 % au Canada. La conclusion d’accords de libre-échange avec l’Europe, la Corée du Sud et, dorénavant, les pays participant au Partenariat transpacifique (PTP) ouvrira les portes à des occasions d’affaires en dehors de l’Amérique du Nord. Parmi les répondants, 45 % voient de la valeur dans ces accords, mais parmi ceux qui cherchent de nouveaux marchés, 36 % ont l’intention de les chercher au Canada, 37 % aux États-Unis, 13 % au Mexique, 17 % dans les pays d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud, et 10 % au Brésil. Actuellement, 2 % font des affaires en Chine, mais 10 % projettent d’entrer sur ce marché. La nouveauté de cette année est l’ajout de questions plus détaillées sur l’innovation. La plupart des sociétés (40 %) allouent moins de 1 % de leur personnel à la R et D, 28 % ont l’intention d’investir de 1 % à 3 % en innovation, 41 % investiront de 4 % à plus de 10 % et 53 % déclarent qu’ils augmenteront leur investissement au cours des cinq prochaines années. La plupart ont profité du crédit d’impôt en RS et DE par le passé (40 %), mais très peu en ont profité cette année (30 %), tandis que 37 % ont l’intention d’y avoir recours l’année prochaine. Mais 46 % n’ont pas profité du crédit d’impôt ou n’ont pas l’intention d’en profiter. Parmi les répondants, 94 % déclarent que la productivité est la clé de la croissance des entreprises, mais seulement 38 % poursuivent une stratégie officielle, bien que 28 % prévoient d’en élaborer une. La plupart des sociétés (71 %) concentrent leurs efforts sur la formation des employés et 55 % investissent dans les technologies", souligne l'auteur de l'étude.
Selon le document, on y souligne que parmi leurs plus grands défis, les entreprises citent la fixation des prix (53 %), un changement par rapport aux études précédentes qui déterminaient constamment le contrôle et la réduction des coûts, élément qui préoccupe 47 % des entreprises et qui arrive quatrième sur la liste. L’augmentation des ventes (50 %) et la valeur du huard (49 %) occupent les deuxième et troisième places. Les plus importantes contraintes liées à la croissance continuent d’être les préoccupations économiques générales pour 58 % des entreprises, la difficulté d’embaucher des travailleurs qualifiés (43 %) et la capacité de production (27 %). Le mode de financement privilégié pour la croissance est le financement interne (48 %). La plupart des entreprises (60 %) prévoient embaucher au cours des trois prochaines années et 40 % ajouteront de nouvelles gammes de produits. Le développement de nouveaux produits arrive en tête de liste des stratégies de croissance pour 56 %. Au cours des trois prochaines années, 69 % des entreprises ont l’intention d’investir dans la machinerie et l’équipement et 30 % déclarent qu’elles investiront de 100 000 $ à presque 500 000 $ chaque année. L’embauche de travailleurs qualifiés reste une préoccupation. Les ventes, le marketing et le soutien à la clientèle arrivent en tête de liste des secteurs problématiques pour 39 %, suivis par la production (35 %). La moitié des répondants utilisent la formation interne pour pallier les pénuries.
Raymond Chabot Grant Thornton
Pour sa part, Susie Gélinas, leader provincial (Québec) – Secteur manufacturier chez Raymond Chabot Grant Thornton, mentionne que "globalement, les manufacturiers expriment leur optimisme au moment de se lancer dans de nouveaux projets de croissance, de poursuivre l’innovation et d’afficher des gains de productivité. Il leur reste des défis à relever, cependant, dans leur effort de s’adapter à un monde en constante évolution. En moyenne, les manufacturiers canadiens sont assez optimistes relativement à leurs perspectives pour les années à venir. La réémergence de l’économie américaine présente plusieurs occasions d’affaires en raison de la proximité du marché américain, de la ressemblance des préférences de consommation entre le Canada et les États-Unis et du taux de change favorable pour les manufacturiers qui exportent aux États-Unis. De plus, la qualité des biens que nous produisons continue d’être très appréciée, pas seulement en Amérique du Nord, mais également partout dans le monde".
Elle ajoute que "plusieurs indicateurs suggèrent également que le secteur agit encore dans une perspective à court terme, en reculant devant une approche à long terme de la gestion des affaires. Pendant la récession économique, il était logique pour les manufacturiers d’envisager des objectifs à court terme; maintenant, il est temps pour le secteur de passer à un rythme plus sophistiqué et stratégique".