SAGUENAY - Des chantiers de construction totalisant plusieurs millions de dollars sont en cours à la Base des Forces canadiennes (BFC) Bagotville. D'autres sont également à venir au cours des dix prochaines années, si l'on en croit le commandant de la 3e Escadre, le colonel Phillip Rennison.


Trois chantiers, dévoilés par le gouvernement au cours des dernières années, sont entamés à la BFC Bagotville. Le premier concerne une nouvelle installation de chasseurs pour la 3e Escadre, afin d'être en mesure d'accueillir les futurs F-35. Rappelons que le gouvernement fédéral a annoncé en 2023 l'acquisition de 88 de ces chasseurs, dont environ la moitié sont destinés à la Base de Bagotville.

Selon le Col Rennison, les travaux de préparation sur le terrain sont entamés, avec la démolition de quelques bâtiments, mais la conception de l'immeuble principal est toujours en cours. Celle-ci avait été octroyée en 2020, avant même le choix final des avions, au consortium EllisDon-EBC, pour un montant de 12,2 M$.

La superficie de l'édifice était alors estimée à 12 500 mètres carrés et le coût de construction à 250 M$. L'installation hébergera deux escadrons d'appui tactique, avec des espaces destinés aux opérations quotidiennes, à l'entretien, à l'administration, à la planification de mission et à l'entraînement sur simulateur. 

Riposte rapide

Le deuxième chantier concerne la construction de nouvelles installations pour le secteur de riposte rapide du NORAD à la BFC Bagotville, également en lien avec la venue des F-35. « Dans cette zone d'alerte, nous avons des avions prêts à décoller tout de suite, en tout temps », précise Phillip Rennison. Le contrat a été octroyé à Pomerleau pour un montant de 120 M$ en août 2024. 

L'édifice de 7 400 mètres carrés renfermera des hangars pour aéronefs, des locaux à bureaux et des dortoirs pour le personnel. Il sera protégé par une enceinte clôturée de 17 000 mètres carrés. Les travaux devraient s'échelonner jusqu'en 2027. « Ils sont en train de préparer le terrain et la construction des fondations est commencée. [...] Le terrain de la nouvelle installation de chasseurs, qui s'appelle le Fighter Squadron Facility, inclut la zone de riposte rapide actuelle. Cette bâtisse sera donc démolie dans l'avenir », explique le commandant de la 3e Escadre.

2e Escadre

Le Colonel Rennison souligne aussi la construction d'une nouvelle installation pour la 2e Escadre expéditionnaire aérienne, une formation de plus de 300 personnes également basée à Bagotville. « C'est vraiment un quartier général pour la 2e Escadre. Présentement, ils sont situés dans une vieille bâtisse, avec plusieurs petits bâtiments et tentes un peu partout pour tout leur équipement », indique-t-il. Le contrat de 131 M$ a été accordé à Sullivan & Son en 2023. La structure de l'édifice est déjà construite et le commandant prévoit que les travaux devraient être achevés dans environ un an. 

Au total, Phillip Rennison que près de 600 personnes de la région œuvreront à temps plein sur les différents projets, selon les dernières estimations qu'il a reçues. La grande majorité des travaux réalisés jusqu'à présent l'ont été par des entreprises régionales, qui agissent comme sous-traitants pour les entrepreneurs généraux. 

Autres projets

Plusieurs autres chantiers sont attendus à la BFC Bagotville dans le futur. « Il y en aura de plus dans l'avenir. On parle de milliards de dollars d'investissements. Beaucoup ont été annoncés au niveau global, mais c'est réparti un peu partout au Canada. Nous savons que nous allons moderniser plusieurs choses, comme les infrastructures et les pistes, mais le gouvernement n'a pas encore fait les annonces officielles », affirme le Col Rennison.

Parmi ces travaux potentiels, le commandant évoque le prolongement des pistes, la rénovation des logements pour les militaires célibataires sur la base, des études pour une clinique médicale ainsi que des petits hangars pour les avions qui s'ajouteraient au Fighter Squadron Facility. Il souhaiterait également voir des investissements pour ajouter des logements pour les familles, très demandés.

Les nombreux chantiers en cours et à venir ne vont pas sans défis. Puisqu'il s'agit d'une base militaire, la capacité opérationnelle doit être maintenue en tout temps. La logistique en ce qui a trait au transport des matériaux est aussi très complexe. La circulation est accrue de beaucoup et il y a des enjeux de sécurité à respecter, notamment en lien avec la proximité de l'aéroport. La main-d'œuvre représente un troisième défi, tant du côté militaire que civil. « La pression sur la région pour les travailleurs sera augmentée pendant une longue période. On parle d'environ une décennie », conclut Phillip Rennison.