SAGUENAY – Pour que le virage numérique s’accélère dans le secteur de la construction, il faudra que les clients exigent cette approche. Bien qu’elle présente plusieurs défis, les clients sont de plus en plus nombreux à le faire. Le gouvernement a d’ailleurs mis en place l’Initiative québécoise pour la construction 4.0 (IQC 4.0) afin d’accompagner les entreprises dans les défis que représente cette transformation.
L’IQC 4.0 vise à structurer les efforts et développer les mesures à entreprendre en matière de digitalisation de l’industrie, déployer les mesures de manière cohérente et consistante ainsi que mesurer et évaluer la progression de l’initiative sur l’industrie et son impact pour l’économie québécoise. C’est le Groupe BIM-Québec qui a été mandaté par le ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI) pour accompagner les entreprises grâce au programme Diagnostics numériques.
Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, trois entreprises participent au projet jusqu’à maintenant, soit une firme de génie, une vitrerie et un sous-traitant dans le domaine mécanique. Les intervenants de BIM-Québec aident ces entreprises à préparer un plan de déploiement BIM adapté à leurs besoins et à leur réalité. Ce plan prévoit notamment les besoins, le processus de déploiement, les coûts associés à cette transformation et des indicateurs de performance.
Bénéfices
Les Diagnostics numériques permettent aussi de faire ressortir les bénéfices et les opportunités que représente le BIM pour les entreprises qui souhaitent entreprendre le virage.
« Selon le type d’entreprise, les bénéfices vont varier. […] Ça permet d’avoir un meilleur contrôle, une meilleure capacité à prendre des décisions, une vue d’ensemble », note le vice-président de BIM-Québec, Érik Poirier.
Le vice-président fait également état du potentiel d’automatisation de certaines tâches ainsi que des bénéfices au niveau de l’efficacité du travail, qui permet d’effectuer les tâches plus rapidement.
Demande des clients
Érik Poirier explique que de plus en plus de clients municipaux, privés ou gouvernementaux font du BIM une exigence pour leurs projets. C’est le cas notamment de la Ville de Québec. « Il va y avoir un accroissement de la demande pour la livraison de projets numériques par les clients. […] Il faut que les entreprises soient outillées pour répondre à un besoin éventuel, sur un horizon de cinq à 10 ans, je dirais », affirme-t-il.
La Société québécoise des infrastructures (SQI) a également mis en place un projet pilote afin d’implanter le BIM dans ses projets. Elle s’implique également comme leader pour la transformation de l’industrie vers cette pratique. Le Palais de justice de Roberval sera d’ailleurs construit selon une approche BIM. « On encourage les firmes régionales intéressées par le projet à s’inscrire au programme de l’IQC 4.0. […] Il faut s’assurer que les entreprises en région suivent la parade et soient capable de compétitionner avec celles qui ont pris le virage plus tôt », estime Érik Poirier.