ALMA – Même s’il a été ralenti par la pandémie du COVID-19, le projet de Campus au Saguenay–Lac-Saint-Jean de l’École des entrepreneurs du Québec (ÉEQ) a démarré ses activités de façon virtuelle en attendant d’accueillir ses premiers entrepreneurs en présentiel au printemps prochain, du moins si les normes de la Santé publique le permettent.
En attendant, un appel d’offres a été lancé pour l’embauche d’une ressource à la direction générale et le site du campus a été identifié, au centre-ville d’Alma à proximité des bureaux de la Corporation d’innovation et développement Alma - Lac-Saint-Jean-Est (CIDAL) et de l’incubateur entrepreneurial La Suite Desjardins. « Actuellement, on est en ligne à 100 %. Nous sommes arrivés dans une période difficile, alors qu’au lendemain de l’annonce de l’acceptation de notre candidature tout le Québec est tombé en pause en raison de la COVID-19. L’ÉEQ s’est rapidement placée en mode virtuel et a offert ses ateliers en ligne à l’ensemble des huit campus, dont celui de la région », expliquent Michel Fortin et Martin Belzile, respectivement directeur général de l’ÉEQ et directeur général par intérim de la CIDAL.
L’ÉEQ est, rappelons-le, une initiative du gouvernement du Québec orientée sur le développement des compétences des entrepreneurs. « Dès 2017, l’École est allée en appel de projets pour travailler avec les régions qui souhaitaient obtenir un campus. On voulait que l’écosystème entrepreneurial se manifeste et démontre sa volonté de vouloir obtenir un campus en complémentarité des services offerts dans les régions. La CIDAL, qui représente le Saguenay–Lac-Saint-Jean, a été l’un des premiers acteurs à se manifester pour obtenir un campus », explique M. Fortin.
Pour implanter le campus régional, la CIDAL a mobilisé un comité-conseil de mise en place, composé d’une quinzaine de personnes, favorisant une belle interaction à travers la région. La mission de l’école est de faire converger l’offre de formation aux entrepreneurs, ce qui inclut de faire la promotion des autres acteurs (chambres de commerce, cégeps, etc.). Les activités touchent principalement les entrepreneurs en démarrage, en croissance et en relève, et cela s’adresse aussi à la petite entreprise (moins de 20 employés), selon Martin Belzile.
« Ça tombe dans la clientèle entrepreneuriale type des organismes comme la CIDAL et ceux de développement économique qui sont notre clientèle. L’arrimage et l’offre de services via le réseau de l’école répondent aux besoins de notre clientèle actuelle », précise le DG.
Impacts de la pandémie sur les entrepreneurs
La pandémie a eu des impacts directs sur les services offerts par l’ÉEQ, l’obligeant à changer drastiquement son offre en raison des besoins manifestés par les entrepreneurs. « On pense à la gestion des liquidités et au niveau d’endettement qui sont des sujets très prisés depuis le début de la pandémie, principalement pour pouvoir répondre aux programmes gouvernementaux. Actuellement, on travaille aussi beaucoup sur la détresse psychologique chez les entrepreneurs. Nous avons développé un parcours sur ce sujet avec des experts en la matière qui offrent des ateliers, webinaires, etc. On offre aussi des ateliers sur le changement du modèle d’affaires qui n’était pas dans nos thématiques générales, mais qui constitue un nouveau besoin pour les entrepreneurs », confie le DG de l’ÉEQ.
Répondre aux besoins des entrepreneurs
En fait, l’offre de formation répond aux besoins des entrepreneurs, et c’est l’écosystème de la région qui permet de répondre aux attentes de ceux-ci dans chacune des régions. « De plus, ça vient bonifier le panier de services qu’on offre à nos entrepreneurs et faire un arrimage naturel avec notre incubateur entrepreneurial La Suite Desjardins. Donc, notre offre s’adresse tant pour le milieu de notre territoire que pour l’ensemble de la région, parce que cette infrastructure a un rayonnement régional avec l’ensemble de nos partenaires locaux et des autres MRC. Ces formations vont permettre de développer et de mettre en valeur notre expertise à l’extérieur de notre campus. Une façon de se faire entendre et de démontrer notre expertise en dehors de la région », confirme Martin Belzile.
Déjà 5 000 entrepreneurs au Québec
La programmation des services du campus Saguenay–Lac-Saint-Jean est disponible sur le site Web et d’autres s’ajouteront au fur à mesure des besoins locaux et des autres campus régionaux. Jusqu’ici, quelque 5 000 entrepreneurs ont eu recours aux services de l’ÉEQ à travers la province. « On va offrir des ateliers, on va se déplacer, c’est plus d’une centaine d’ateliers qui ont été offerts dans les autres campus. Ils avaient un objectif de former 500 personnes par campus et ils ont tous dépassé depuis le début. On ne voit pas pourquoi ça ne serait pas la même chose ici dans la région. Une autre force de l’école, c’est qu’on va aller de façon ponctuelle dans des endroits physiques un peu partout dans la région, tout en ayant un lieu physique centralisé », explique M. Belzile.
Soulignons enfin que le budget annuel du Campus est de l’ordre de 450 000 $, dont 80 % du montant provient des fonds publics (gouvernement du Québec) et 20 % du milieu régional (CIDAL, partenaires privés et entrepreneurs). Le campus Saguenay–Lac-Saint-Jean n’est pas encore ouvert, mais il est dès à présent possible de s’inscrire aux activités du campus virtuel, l’offre 100 % en ligne de l’École des entrepreneurs du Québec.