SAGUENAY-LAC-SAINT-JEAN – Depuis plusieurs années, l’industrie du gaz naturel (GN) comme source d’énergie, ou pour soutenir ou propulser le développement économique chez nous fait la manchette des médias du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Bien entendu, quand les gens abordent le sujet ils se réfèrent rapidement aux projets d’Énergie Saguenay et de Gazoduq. Il faut cependant souligner que, même si ceux-ci représentent quelque 14 G$ d’investissement potentiel et des retombées exceptionnelles à long terme, le GN liquéfié qui sera produit par GNL est destiné à 100 % à l’exportation internationale.

Toutefois, il existe d’autres projets et enjeux liés à cette industrie dans la région. Ceux-ci recèlent un potentiel important pour le Saguenay–Lac-Saint-Jean, particulièrement au chapitre de la disponibilité de cet incomparable combustible, notamment pour le secteur industriel. Il faut savoir que le GN constitue une source d’énergie irremplaçable, dans de nombreux procédés qui requièrent une flamme vive ou une source de chaleur très élevée et contrôlable, qui ne peut être générée par l’électricité.

C’est notamment le cas dans les fonderies et dans la production des métaux. Aujourd’hui, plus de 40 % du gaz naturel consommé mondialement serait utilisé dans le cadre de la production industrielle et leurs procédés.

Par ailleurs, nous constatons qu’il existe beaucoup de confusion dans l’opinion publique en regard de la raison d’être et de la finalité de ces différents projets en développement chez nous. Dans les textes qui suivent, nous tenterons donc de vous éclairer sur ces différents investissements potentiels et sur les technologies qui soutiennent cette chaîne de valeur, qu’il s’agisse de production, de transport, de distribution ou de consommation du gaz naturel.

Voici, les différents projets dont il sera question dans ce dossier :

-Énergir (gazoduc existant et prolongement du réseau)

-Énergir (approvisionnement de la ZIP)

-Gazoduq (conduite de transport de GN)

-GNL Québec (Énergie Saguenay)

-DGSC Canada (microliquéfaction)

-RL Énergies (distribution de GNC)

-Sysgaz (GNL-R) et GNR

Qu’est-ce que le GN?

Le GN est un hydrocarbure naturel. Cette matière première est incluse dans une classe de composés organiques fossiles, constitués de carbone et d’hydrogène. Le pétrole brut, le gaz naturel et le charbon en font notamment partie. Les parties prenantes du marché de l’énergie l’appellent souvent le carburant propre ou Clean Fuel, comparativement au pétrole ou au charbon, qui émettent entre 30 % et 50 % de plus de GES, au moment de leur consommation. Sa combustion est donc moins polluante que celle du charbon (sans compter l’absence de particule dans l’environnement). Dans de très bonnes conditions de combustion, ses seuls rejets sont du gaz carbonique et une petite quantité d’oxyde d’azote.

À l’état brut (avant traitement de nettoyage en usine), le gaz naturel se compose à quelque 95 % de méthane (CH4). Il peut contenir également, en quantités variables, de l’éthane, du propane, du butane et du pentane (souvent désignés collectivement sous le nom de « liquides du gaz naturel (LGN) »). On y trouve parfois des constituants non énergétiques comme l’azote, le dioxyde de carbone, le sulfure d’hydrogène et l’eau. Le gaz naturel est débarrassé de la plupart des LGN et de tous les constituants non énergétiques (purification) dans des usines de traitement, avant d’être mis sur le marché et introduit dans un gazoduc, pour être ensuite livré aux clients.

Il est plus léger que l’air et se disperse dans l’atmosphère lorsqu’il est libéré. Il est naturellement inodore. On lui ajoute une substance odorante, le mercaptan, qui dégage une odeur s’apparentant à celle des œufs pourris, et qui permet de le détecter à des concentrations très faibles dans l’air (moins de 1 %). Le gaz naturel n’est ni toxique ni soluble dans l’eau.

Le méthane peut aussi être produit par la décomposition de biomasse forestière, agricole ou même à partir des sites d’enfouissement de déchets. (Lieux d’enfouissement sanitaire (LES) ou lieux d’enfouissement techniques (LET)) où la décomposition des matières enfouies génère des gaz, principalement du méthane. (Au Québec les exploitants de ces sites doivent obligatoirement et légalement les capter pour éviter qu’ils ne se retrouvent dans l’atmosphère). Dans ce cas, il est appelé biogaz ou gaz naturel renouvelable (GNR) s’il est évidemment récupéré pour être exploité.  Une production de GNR à grande échelle permettrait dans le futur de le substituer au gaz naturel fossile. Ce carburant est, de ce fait, souvent appelé carburant vert ou Green fuel. Il peut aussi être liquéfié pour faciliter son transport ou son utilisation.

Donc peu importe qu’il soit fossile ou renouvelable, il s’agit toujours de la même molécule. Précisons que presque 100 % de tout le GN utilisé par les industries, commerces et consommateurs du Québec provient de l’Ouest canadien et des États-Unis. Il est transporté chez nous par le réseau de conduite de la société Énergir.

Transport/distribution de GN (Énergir) Clients : Marché industriel-commercial-résidentiel

Fondée en 1957, Énergir (anciennement Gaz Métro) est de loin le principal fournisseur de gaz naturel au Québec avec 97 % du marché (outre Gazifère implantée en Outaouais depuis 1959 et qui est une filiale d’Enbridge). L’entreprise détient 8 G$ d’actifs et elle dessert plus de 200 000 clients, dont quelque 3 000, dans les marchés résidentiel, commercial, institutionnel et industriel au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Treize ressources travaillent pour Énergir dans la région.

Le réseau de gaz naturel d’Énergir représente chez nous 158 km de conduites de transmission (conduites principales pour alimenter la région) et 385 km de conduites de distribution (secondaires pour approvisionner les clients) et 10 postes dits de livraison. Prolongé pour alimenter le Saguenay–Lac-Saint-Jean depuis 1984, le gazoduc d’Énergir ne dessert actuellement pas la Rive-Nord du Saguenay de même que les communautés du nord du Lac-Saint-Jean, s’arrêtant dans le secteur de la ville de Saint-Félicien. Depuis plusieurs années les décideurs politiques économiques de la région réclament un prolongement du réseau de gaz naturel.

Distribution de GN (Énergir) Client : ZIP de Saguenay

Port Saguenay a été désigné comme une zone industrialo-portuaire (ZIP) par le gouvernement du Québec dans le cadre de la Stratégie maritime du Québec. Afin de contribuer à accroître le potentiel industriel de la ZIP, un prolongement du réseau de gaz naturel y est actuellement autorisé par Québec, notamment pour l’alimentation de la fonderie projetée de Métaux BlackRock (MBR). Le projet vise plus précisément à faire un prolongement de 13,8 km du réseau gazier existant d’Énergir situé à proximité de l’aéroport de Bagotville afin d’y raccorder la ZIP.

Le projet est estimé à 30 M$. La conduite d’alimentation serait quant à elle installée à l’intérieur des limites de l’emprise du chemin de la Grande-Anse, puis dans celles de l’emprise du chemin du Quai-Marcel-Dionne. Le décret gouvernemental annonçant l’autorisation de ce projet a été publié le 22 avril dernier dans la Gazette officielle du gouvernemental du Québec. Ne manque que l’annonce du lancement du projet de MBR pour que ce prolongement se concrétise.

Production de GNL-R (promoteur Sysgaz) Clients : communautés locales

Le projet du promoteur Sysgaz a été lancé en 2015. Il consistait à doter la région d’un réseau d’usines de production de gaz naturel liquéfié renouvelable (GNR-L). Ces installations devaient former le Corridor régional du Saguenay–Lac-Saint-Jean (CRSL), comprenant six usines de liquéfaction dont la capacité de production devait totaliser 75 tonnes par jour et demandait un investissement de 85 M$. Il devait servir à alimenter notamment les communautés locales en carburant vert ou “green fuel”.

La matière première devait provenir de la récupération du méthane des lieux d’enfouissement sanitaires (LES) et/ou des lieux d’enfouissement techniques (LET) présents sur le territoire. Pour produire, le GNL-R Sysgaz a développé différentes technologies, dont un système de captage de gaz d’enfouissement, un système de nettoyage de celui-ci, complété par une unité cryogénique compacte et peu énergivore. Réunies, elles permettent de produire du gaz naturel liquéfié renouvelable. Selon le président de Sysgaz, Charles Tremblay, le projet est actuellement sur pause, pour ce qui est de la région du moins.

À propos du GNR au SLSJ

Le gaz naturel renouvelable (GNR) est issu d’un procédé de biométhanisation de matière végétale, c.-à-d. d’un traitement biologique par lequel des micro-organismes, en absence d’oxygène, digèrent des matières organiques de provenance agricole (végétation, fumiers ou lisiers) ou forestière, pour produire un biogaz. Une fois purifié, celui-ci devient du GNR.  Même si le potentiel de production de GNR à partir de biomasse forestière ou agricole est très élevé dans la région, il n’existe actuellement aucun projet de biométhanisation au Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Soulignons toutefois que la région possède une expertise certaine dans le domaine alors que la firme d’ingénierie Génitique de Saguenay a réalisé récemment la conception et la construction du complexe de la Coop Agri-Énergie Warwick, dédiée à la production de biométhane estimé à 12 M$. Depuis 10 ans, Génitique maîtrise l’expertise de la biométhanisation et a réalisé plusieurs projets au Canada et aux États-Unis.

Transformation de GN (Énergie Saguenay par GNL Québec) Clients : 100 % marchés internationaux

Le gaz naturel liquéfié est produit par le refroidissement du GN jusqu’à -163 °C, il doit être conservé dans des réservoirs isolés de type thermos. Ceux-ci sont faits de matériaux très résistants et doivent respecter des normes strictes. Le GNL a donc comme principal inconvénient de nécessiter des infrastructures coûteuses et énergivores pour réaliser sa transformation. Il doit être compressé et refroidi à l’aide de pompes à chaleur, avant d’être expédié. L’avantage principal est qu’il occupe une espace 600 fois moindre que dans son état gazeux. Il peut donc être transporté plus facilement et plus économiquement dans des bateaux appelés des méthaniers, ou dans des citernes, convoyés par voies terrestre ou ferroviaire, vers les utilisateurs finaux.

Le projet Énergie Saguenay du promoteur GNL Québec, qui vise à construire une usine de transformation, ou de liquéfaction, du gaz naturel sur le site de Grande-Anse à Saguenay, est estimé à 9 G$. Le complexe pourrait produire quelque 11 millions de tonnes annuellement, à partir de GN provenant principalement de l’Ouest canadien. Le volume total de GNL qui sortira éventuellement de cette usine est destiné à 100 % au marché international, notamment auprès des économies émergentes de l’Asie.

La période de construction d’Énergie Saguenay s’échelonnera sur 4 ans, générant, selon des études indépendantes, quelque 6 000 emplois directs et indirects. De 250 et 300 emplois directs seront créés lorsque le complexe sera en opération. Enfin, pour fournier le GN à l’usine de liquéfaction, un conduit de plus de 750 km relié au réseau principal de transport dans le nord-est de l’Ontario devra être construit, au coût de 5 G$. Le promoteur de ce projet distinct, mais étroitement lié à celui de GNL Québec est l’entreprise Gazoduq.

Le BAPE incontournable

Au début 2020, le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) Benoit Charette, a mandaté le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) pour la tenue des audiences publiques sur ce projet. Celles-ci qui devaient débuter en mars dernier ont été déplacées au 14 septembre prochain, dans le contexte de la pandémie du COVID-19. Les consultations devraient durer quatre mois. Après cette importante étape, le conseil des ministres du gouvernement du Québec va rendre sa décision, éventuellement au printemps 2021, d’autoriser ou non le lancement du projet. Si le promoteur GNL Québec va finalement de l’avant, l’usine d’Énergie Saguenay devrait être en opération quelque part en 2025.

Pourquoi la région ?

Rappelons qu’un certain nombre d’éléments stratégiques a motivé les promoteurs de GNL Québec de
choisir la région pour l’implantation du complexe de liquéfaction. Voici quelques-uns de ceux-ci :

-           Une saison froide qui rend le procédé de liquéfaction moins énergivore;

-           Un approvisionnement facile, fiable et abordable en hydroélectricité;

            Un site industriel vaste et isolé des zones densément peuplées, mais assez près de tous les services;

-           Un port en eau profonde accessible à l’année et doté des voies d’accès routière et ferroviaire;

-           Une main d’œuvre et une expertise régionale qualifiée pour les grands projets industriels.

Transport de GN (Gazoduq) Client : Énergie Saguenay

L’entreprise Gazoduq souhaite construire une conduite souterraine de transport de gaz naturel de 780 km entre le nord-est ontarien et Saguenay. Le projet estimé à 5 G$ permettra, s’il se concrétise, d’alimenter en matière première l’usine de liquéfaction d’Énergie Saguenay qui sera éventuellement construite sur la ZIP de Grande-Anse (Port de Saguenay) à l’horizon 2025. Le GN transporté par cet équipement proviendra principalement de l’Ouest canadien, Les deux projets frères de Gazoduq et de GNL Québec constituent une des solutions stratégiques pour l’industrie gazière canadienne afin de sortir le GN de notre territoire.

Soulignons qu’une conduite de GN n’est absolument conçue pour transporter du pétrole. Celle de Gazoduq aura un diamètre de 42 pouces (en comparaison, Énergir alimente la région avec un gazoduc de 16 pouces). Celle-ci sera installée à une moyenne de trois pieds de profondeur, mais nécessitera une servitude de passage d’environ 100 pieds. Le long de la conduite, l’entreprise estime devoir installer trois postes de compression et une trentaine de vannes de sectionnement, pour l’entretien. Gazoduq envisage également être en mesure de répondre aux besoins éventuels en gaz naturel des communautés situées le long du tracé, par l’intermédiaire de distributeurs locaux.

Beaucoup de chemin à parcourir

Toutefois il reste de nombreuses étapes avant que l’entreprise puisse commencer les travaux de construction, qu’elle prévoit amorcer en 2022. Actuellement L’Agence d’évaluation d’impact du Canada (AEIC) débute le processus qui conduira à une évaluation des effets du projet sur l’environnement. De son côté, à cause de la COVID-19, Gazoduq a dû ralentir son processus de consultation des communautés qui seront impactées par le passage de la conduite. Par ailleurs, l’entreprise à récemment signé une convention de consultation avec un regroupement de huit Premières Nations du Québec. Celle-ci établit le cadre des activités de participation à venir entre ces Premières Nations et Gazoduq.

Distribution de GNC — (RL Énergies) Clients : Marchés régionaux et périphériques

RL Énergiespionnière de l’implantation de pompes à essence autonomes et d’un réseau de bornes de recharges électriques intégrées aux stations-service de l’entreprise pourrait à court terme se lancer dans la distribution régionale de gaz naturel compressé (GNC).

L’information a été confirmée au cours des derniers jours à Informe Affaires, par Éric Larouche le PDG de l’entreprise. « RL Énergie se prépare à distribuer du gaz naturel compressé au Saguenay–Lac-Saint-Jean et même sur la Côte-Nord, au cours des prochains mois », confirme l’homme d’affaires qui explique que deux autres partenaires sont impliqués dans ce projet.

Bien entendu l’approvisionnement en GN serait assuré par le réseau d’Énergir présent dans la région. Éric Larouche avance également que le GNC serait transporté par camion pour desservir les clients potentiels commerciaux et industriels, mais lui et ses partenaires analysent également la possibilité d’offrir le carburant au marché domestique, en compétition avec le propane. Rappelons que RL Énergies est une entreprise 100 % régionale fondée il y a 50 ans, qui œuvre notamment dans la distribution de produits pétroliers principalement dans la région.

Consommation de GN (nord du Saguenay et Lac-Saint-Jean)

Les décideurs du Saguenay–Lac-Saint-Jean réclament depuis plusieurs années le prolongement du réseau d’Énergir sur la Rive-Nord du Saguenay jusqu’à Dolbeau-Mistassini. D’ailleurs, depuis son élection, le maire dolmissois Pascal Cloutier mise sur le prolongement du réseau gazier notamment pour développer un important parc industriel dans le secteur de Mistassini.

Le premier magistrat explique qu’il est le porteur de ce dossier au nom de la Table régionale des élus. Selon lui, le prolongement du réseau gazier de 300 km, estimé à quelque 150 M$, profiterait à 13 municipalités, à partir de Chicoutimi-Nord, jusque dans le Haut du lac. Il explique qu’il y aurait un potentiel de quelque 200 clients autour du Lac, notamment Les Serres Toundra, pour la réalisation de leurs prochaines phases, alors que le gazoduc qui dessert actuellement la ville de Saint-Félicien est déjà à pleine capacité.

Une étude déposée au MERN

« À la Table régionale des élus, il n’y a pas de cachette, je suis le porteur du dossier. Il n’y a pas d’entrée de gaz naturel à Dolbeau-Mistassini et ça n’a aucun sens. Ce projet fait partie des quatre priorités de la Table des élus, et ce, pour toute la région, incluant Saint-Honoré, Chicoutimi-Nord et le Haut du Lac, dont les prochaines phases des serres Toundra. Même à Saint-Félicien, il y a une sortie, mais la ligne déjà est trop petite et il n’y a plus de disponibilité ».

Du côté d’Énergir, on confirme qu’une étude sur le prolongement a été déposée au ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles l’automne dernier. Récemment, Pascal Cloutier a déclaré publiquement il y a quelques semaines que l’organisme régional Développement économique 02 (DE02) avait obtenu une subvention de 100 000 $, du FARR, pour embaucher un démarcheur dont le mandat serait de faire évoluer rapidement ce projet.

Consommation de GNC - (Groupe Alfred Boivin)

Qu’est-ce que le gaz naturel comprimé (GNC)

Comme le gaz naturel est un carburant qui contient moins d’énergie par volume que le diesel ou l’essence, il est plus souvent utilisé sous la forme d’un gaz compressé (GNC). Pour l’industrie du transport et le secteur manufacturier, il constitue une solution de rechange écologique et économique aux combustibles fossiles traditionnels, comme le diesel. Le GNC est obtenu en comprimant du gaz naturel sous haute pression. De cette façon, son volume est réduit 300 fois, ce qui permet de le stocker dans des réservoirs et bouteilles métalliques.

Des moteurs fonctionnant au GNC peuvent être installés sur une grande variété de types de véhicules dont les autobus et les camions lourds. Un seul plein de GNC permet de parcourir environ 800 km. Très sécuritaire, le gaz naturel comprimé est aujourd’hui disponible dans quelques stations dispersées le long des plus importants axes routiers. Il est même possible de faire installer une station privée mobile ou fixe sur son terrain.

Groupe Alfred Boivin teste le GNC

Dans la région seuls les gestionnaires du Groupe Alfred Boivin (GAB) tentent actuellement un projet pilote impliquant deux véhicules lourds roulant au gaz naturel compressé. Selon Stéphane Boivin, vice-président opération chez GAB, cet investissement dans le GN vise deux objectifs fondamentaux : Améliorer le bilan environnemental de l’entreprise et diminuer de façon notable les dépenses liées à l’achat de carburant.

« Notre entreprise est ISO 14001. Donc au niveau environnemental nous avons des objectifs d’amélioration de notre bilan énergétique. Notre flotte de véhicules consomme beaucoup de mazout, en passant au gaz naturel nous rencontrons une partie de nos objectifs. Nous avons envisagé des camions électriques, mais la technologie n’est pas prête pour les camions lourds. Dans le cas du GN, toute la technologie est disponible. Ça coûte plus cher d’acheter un camion au gaz naturel, mais le retour sur l’investissement prend environ deux ans », explique-t-il.

Pour ce projet pilote, Stéphane Boivin explique que GAB s’est installé des équipements provisoires de compression de GN, mais il espère qu’à court terme un promoteur s’intéressera à développer des stations-service offrant ce type de carburant. « Nous avons décidé de sauter à l’eau pour deux premiers camions. Nous avons pu compter sur notre concessionnaire Camions Avantage qui a décidé de se mouiller dans cette technologie aussi. Il ne manque qu’un promoteur pour installer des stations-service, pour nous permettre d’accélérer notre transition et inciter les autres entrepreneurs à se lancer aussi sur cette voie », lance-t-il.

Transformation de GN (DGSC) Clients : Côte-Nord
et Nord-du-Québec

Dans le cadre de sa stratégie d’alimentation de la Côte-Nord en gaz naturel, le gouvernement du Québec (MERN) a dévoilé l’an dernier les noms des quatre promoteurs qui se sont qualifiés au terme de l’appel de projets pour l’approvisionnement de cette région en gaz naturel liquéfié (GNL). Les propositions retenues ont été présentées par les entreprises Avenir LNG, Cryopeak, Énergir et Solutions de Gaz Décentralisées Canada (DGSC). Les entreprises de la région de la Côte-Nord pourront s’approvisionner auprès du fournisseur de leur choix, en fonction de leurs besoins spécifiques.

Une des firmes retenues, DGSC Canada, projette d’installer une usine de microliquéfaction (système Cryobox) de GN pour alimenter notamment ses éventuels clients nord-côtiers, mais également les entreprises du Nord-du-Québec. La production de GNL de DGSC se ferait à partir d’un site situé dans le parc industriel de Jonquière, tout près du gazoduc d’Énergir, à partir duquel il s’approvisionnerait en GN.

Le GNL sera par la suite transporté par camions-citernes de type Thermos, jusqu’aux clients. Le projet, trente fois plus petit que celui de GNL Québec devrait démarrer quand l’entreprise aura confirmé la signature d’un nombre suffisant de clients. Estimé à 120 M$ il devrait créer une trentaine d’emplois.