Dominique Savard
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Dominique Savard

N.D.L.R. : Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « La main-d’œuvre, clé de notre prospérité; recrutement et rétention, immigration et intégration, adéquation formation-emploi », publié dans notre édition du mois d’août.

SAGUENAY – Mastera, la formation continue du Cégep de Jonquière, offre des services de formation de courte durée créditée (AEC) ou sur mesure et de reconnaissance des acquis et compétences (RAC). La formation sur mesure peut provenir tant d’une demande qui existe dans le marché du travail que des entreprises qui ont des besoins très particuliers.

« Cet automne, dans la foulée de ce qui s’en vient avec la particularité des grands projets miniers, notamment, nous offrons une Attestation d’études collégiales (AEC) en Procédé de traitement de minerai (1 275 heures), ce qui répond vraiment aux besoins de ces projets. Nous l’avions déjà, mais on l’a arrimé avec les besoins existants de BlackRock, Arianne Phosphate, la mine Niobec et Rio Tinto, qui embauchent nos finissants. Ces grands projets sont de longue haleine, mais pour les candidats qui ont un intérêt pour ce type d’emploi, c’est un bon moment pour s’inscrire, car ils seront formés quand ces projets se concrétiseront », expliquent la directrice de Mastera, Nancy Gagnon, et Marie-Claude Gauthier, conseillère pédagogique et responsable de la formation sur mesure.

Parmi les principales demandes des entreprises ces temps-ci, on retrouve notamment le Marketing numérique. « On est quand même assez en retard au niveau des entreprises dans tout ce qui est commerce électronique, marketing, utilisation des médias sociaux. On a mis sur pied des formations, dont celle de marketing numérique qui connaît un grand succès. La première cohorte vient de prendre fin avec 18 finissants et il y a une bonne demande pour une autre cohorte cet automne. Nous donnons aussi de plus en plus de formations en ligne, ce qui permet à des gens d’un peu partout de s’inscrire et de rester dans le confort de leur foyer pour suivre la formation. C’est un courant fort à travers la province et ça fait partie de l’évolution et de l’adaptation qu’on fait à nos différentes formations pour se coller à la réalité des gens qui ont à se perfectionner », précise Marie-Claude Gauthier, ajoutant que les programmes Assurances de dommage, Hygiène du travail et Stratégie et animation des réseaux sociaux sont également des formations en AEC offertes en ligne.

Pression depuis quelques années

Depuis trois ou quatre ans, il y a davantage de pression dans la formation sur mesure de la part des entreprises, et ce, même si on sait depuis plusieurs années que le manque de main-d’œuvre n’était qu’une question de temps.

« On a un besoin urgent d’avoir des gens qui ont des compétences et qui peuvent rentrer rapidement dans le feu de l’action, ce que peut permettre le sur mesure ainsi que la reconnaissance des acquis et des compétences. Mastera est là autant pour accompagner la personne dans son projet de carrière, son projet de réorientation, que pour accompagner les entreprises qui vivent des besoins pour être rapidement collées à la réalité du marché du travail. En fait, les formations qu’on donne ne fournissent pas assez de finissants. C’est pourquoi nos taux de placement sont très élevés. Nous sommes très collés à la réalité. Dans les programmes crédités, les stages ont lieu souvent en entreprises et nos étudiants sont souvent récupérés tout de suite par celles-ci », raconte la directrice Nancy Gagnon.

Travailleurs étrangers

Du côté des travailleurs étrangers, la RAC devient un enjeu important, car elle permet de traduire les diplômes acquis par ceux-ci dans leur pays ainsi que d’offrir les formations manquantes et l’accompagnement nécessaire. « Actuellement, les besoins se situent plus au niveau de la langue avec le Centre linguistique du Cégep de Jonquière qui fait partie prenante de Mastera. Nous travaillons avec des entreprises pour former les employés qui sont déjà sur le plancher pour des cours de francisation, par exemple, et certains employeurs nous demandent aussi de donner des cours de langue à leur personnel, comme l’espagnol, pour être capable d’entrer en contact avec les nouveaux arrivants. »

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