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Karine Boivin Forcier

SAGUENAY – En début d’année, la Maison de quartier, le CES Informatique et l’épicerie communautaire Halte-ternative (portée par le Centre L’Escale) de Saguenay se sont regroupés pour créer l’ÉCOQuartier, un petit centre commercial écoresponsable. Ce regroupement est parmi les premiers du genre au Québec.

Ce concept, situé dans le bâtiment de l’ancien Centre de liquidation Gagnon Frères de Jonquière, réunit sous un même toit les trois entreprises d’entrepreneuriat collectif. Il permet à leurs clientèles de retrouver au même endroit, différents produits à bas prix, usagés, neufs ou remis à neuf, comme des meubles, des vêtements, des articles d’utilité courante et du matériel informatique, en plus d’une épicerie proposant des aliments variés à coût moindre.

« Nous avons des commentaires très positifs de nos clients. Ils aiment beaucoup le concept. La réponse de la population est excellente », affirme le directeur général de la Maison de quartier, Marc Gagnon, qui croit que cela pourrait mener, dans le futur, à la création d’emplois, sans pouvoir les chiffrer exactement.

Le fait de se réunir sous un même toit attire une nouvelle clientèle, puisque l’offre de produits est très large. « En termes de mission, ça nous permet, tous ensemble, de rejoindre une clientèle qui correspond à nos missions respectives. Nous pouvons ainsi diversifier nos clientèles. On s’aperçoit que nous accueillons des gens plus jeunes, pas forcément étiquetés à faible revenu. C’est très diversifié. Nous avons une grande part de nos clients qui ont un souci pour l’environnement, l’économie circulaire. »

Modèle porteur

Les organismes participants croient que le modèle de leur centre commercial communautaire écoresponsable est porteur. « On parle de plus en plus d’économie sociale. Nous sommes un acteur économique important avec la réunion de ces trois organisations. Oui, ça a un impact important. […] Nous nous parlons régulièrement, on a des projets ensemble. Nous essayons de créer une synergie. Nous avons des idées, des projets. Nous voulons non seulement consolider le modèle, mais le développer », indique M. Gagnon.

« Il y a quelque chose de dynamique à faire dans le centre-ville de Kénogami. L’ÉCOQuartier peut être le début d’une dynamique plus large, un plus pour favoriser l’émergence de projets et actions dans une perspective environnementale. On peut se développer au-delà des frontières de l’immeuble », renchérit Réjean Pilote, directeur général du CES Informatique.

Centre de services

Pour l’instant, les trois entreprises veulent consolider leur concept, mais de futurs développements pourraient voir le jour. « Nous voudrions aller plus loin qu’actuellement. Nous aimerions que ça ne soit pas seulement un endroit pour consommer, mais que ça devienne un centre de services. Nous avons des espaces bureaux encore disponibles qu’on aimerait louer à des organismes offrant des services, toujours dans le domaine communautaire », mentionne le directeur général de la Maison de quartier.

Point de départ

Le projet ÉCOQuartier s’est concrétisé lorsque cherchant à se relocaliser, la Maison de Quartier a eu la possibilité d’acquérir l’ancien bâtiment du Centre de liquidation Gagnon Frères sur la rue Sainte-Famille. L’emplacement et les espaces de stationnement répondaient aux besoins de l’entreprise, mais les locaux étaient un peu trop vastes pour elle seule.

L’organisme a donc fait appel au CES Informatique et à l’épicerie communautaire Halte-ternative qui souhaitaient ouvrir une deuxième succursale. « Nous souhaitions nous implanter dans Kénogami, parce qu’il n’y avait plus d’épicerie dans le quartier », raconte Régine Boudreault, agente de développement au Centre L’Escale, qui gère l’épicerie.

Si c’est la Maison de quartier qui est propriétaire du bâtiment et qu’elle loue des espaces aux deux autres entreprises, Marc Gagnon préfère les considérer comme des partenaires qui partagent les mêmes valeurs.

« L’idée d’un regroupement d’entreprises d’économie sociale germait depuis un certain temps. Le concept de réunir différentes organisations avec des missions similaires pouvait être intéressant autant pour les entreprises que pour la clientèle », conclut-il.

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