N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : Nos MRC, au coeur de la vitalité de nos communautés publié dans notre édition du mois de décembre.
SAGUENAY – La Conférence régionale des préfets Saguenay–Lac-Saint-Jean (CRP) se positionne comme un organe de concertation régionale. L’organisme se fait le porteur de mandats et dossiers qui touchent l’ensemble des MRC et la Ville de Saguenay, qui exerce les compétences d’une MRC.
« Chaque préfet et la mairesse de Saguenay sont les administrateurs de la CRP. Nous travaillons sur les enjeux de concertation, dans le but d’avoir une cohérence. La CRP garantit que les défis propres à la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean soient portés par une organisation régionale », indique le directeur général, Stéphane Lacasse.
Celui-ci explique que bien que les MRC aient les pouvoirs de gestion et ont des ressources pour les exercer, certains enjeux dépassent les limites de leur seul territoire. « On peut penser à la main-d’œuvre. C’est pour ça que nous avons créé un comité de coordination avec les cinq zones pour nous assurer qu’on parle d’une seule voix. Quand nous allons à l’extérieur, présenter une MRC en particulier, ça ne dit pas grand-chose aux gens. Cependant, si je mentionne la grande région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, l’approche est plus simple. Ensuite, la personne pourra choisir dans quelle localité elle veut s’établir », illustre M. Lacasse.
Outre la main-d’œuvre, le directeur général évoque l’immigration, le logement, l’innovation et les ressources naturelles parmi les enjeux qui touchent l’entièreté de la région. Dans tous les cas, ce sont les préfets et la mairesse de Saguenay qui apportent les préoccupations à la CRP et non l’inverse. Les dossiers de la CRP proviennent donc de défis vécus sur
le terrain.
Une seule voix
Stéphane Lacasse considère qu’il est important de faire ressortir les enjeux communs entre les différentes MRC et la Ville de Saguenay. « Ça nous permet de nous alimenter afin de faire les représentations gouvernementales. Nous avons le pouls de l’ensemble des territoires de la région. Il faut que les défis et les problématiques qu’on soulève soient présents sur la totalité du territoire. Nous prenons les enjeux qui font consensus. Ça nous permet de parler d’une seule voix », précise-t-il.
Selon les préfets et la mairesse de Saguenay, cette voix unique garantit une meilleure écoute des paliers de gouvernement supérieurs. « La CRP assure un discours régional le plus cohérent possible. C’est plus simple, quand on arrive dans le bureau d’un ministre et qu’on a un consensus fort. […] Si on s’entend sur les problématiques régionales et les solutions, et qu’on a un porteur, ça permet d’être plus efficace pour aller chercher des gains pour le Saguenay–Lac-Saint-Jean et sa population », résume M. Lacasse.
Consultations
Afin de demeurer en contact avec les autres élus municipaux, une Table régionale réunissant les maires et mairesses des municipalités de 5 000 habitants et plus a également été créée. Celle-ci constitue un endroit de discussion et d’échanges entre ces élus. « Nous voulons consulter les maires et mairesses des grandes villes de la région aussi. […] Dans une MRC, il y a à la fois des petites localités et des villes qui ne vivent pas les mêmes choses. Les maires de ces plus grandes villes peuvent apporter des problématiques différentes, plus urbaines. Nous désirons nous assurer de demeurer au diapason avec eux. La Table nous permet de prendre le pouls des réalités municipales », mentionne le directeur général.
Une rencontre est aussi prévue ce mois-ci avec les cinq députés provinciaux de la région. La CRP souhaite également effectuer une tournée des élus fédéraux. « C’est vraiment une étape d’échange. L’idée, c’est de se dire : nous avons des enjeux régionaux et nous demandons aux élus de la région d’aller à Québec ou à Ottawa pour porter la voix du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Ils doivent être des alliés et faire valoir nos défis », affirme Stéphane Lacasse.
Ce dernier désire aussi travailler avec le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation. Le but est d’arrimer les besoins des municipalités régionales et les demandes gouvernementales. « Parfois, le ministère considère qu’il y a une problématique, mais nous la vivons différemment sur le terrain. Nous voulons devenir un peu le pivot entre la vision du gouvernement et les réalités vécues sur le territoire », explique-t-il.
Se faire connaître
La CRP veut maintenant se faire connaître un peu partout dans la région et démystifier son rôle. « Nous souhaitons aller rencontrer les gens sur le terrain, pas seulement les élus, mais aussi le milieu socioéconomique et celui de l’éducation. Je crois qu’il faut vraiment que nous développions une unité régionale. Il y a 17 régions administratives au Québec. Chacune a des défis, chacune a des besoins. Il est nécessaire de travailler tous ensemble pour avoir des gains pour la région », souligne le directeur général.
Stéphane Lacasse rappelle que l’idée de la CRP n’est pas de recréer l’institution de la Conférence régionale des élus qui existait par le passé. Même si elle porte certains mandats octroyés par des ministères avec les Tables locales de gestion intégrée des ressources et du territoire (GIRT) et l’Espace régional d’accélération et de croissance (ERAC), l’organisation ne prendra pas en charge n’importe quelle demande du gouvernement.
« Nous allons nous doter d’un plan stratégique. Nous voulons nous assurer que si nous prenons des mandats de ministères, ils serviront à l’ensemble du territoire et pas seulement à une ou deux MRC. Ça doit répondre aux besoins de toute la région », conclut M. Lacasse.