Dominique Savard
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Dominique Savard

MASHTEUITASH – Développement Piekuakami IInuatsh (DPI), une société en commandite qui appartient au Conseil de bande de Mashteuiatsh, change de cap en délaissant son rôle d’entrepreneur général pour amorcer un virage vers le secteur des partenariats d’affaires. L’organisme vise maintenant l’acquisition d’entreprises ainsi que le développement de partenariats stratégiques à la grandeur du Saguenay–Lac-Saint-Jean.

« DPI a toujours favorisé la collaboration avec l’ensemble des acteurs de la région. C’est avec cette même volonté que nous avons entrepris notre virage vers le milieu des affaires, en accord, bien sûr, avec le Conseil de bande. Depuis un peu plus d’un an, on se concentre sur un rôle d’affaires, d’acquisitions et de partenariats, abandonnant du même coup notre rôle d’entrepreneur général », confirme le président du conseil d’administration Alain Nepton.

De son côté, le directeur du développement des affaires, Alexandre Gauthier, ajoute que DPI vise surtout le territoire régional. « Notre but est de faire savoir que nous existons et que nous sommes des partenaires d’affaires intéressants. On sait que dans le contexte actuel, il y a plusieurs entreprises qui sont en problème de relève, d’autres sont à la recherche de partenaires investisseurs ou qui sont carrément intéressés à vendre leur entreprise. Nous visons ce type de clientèle.

Évidemment, nous avons des secteurs d’activités que l’on privilégie et dans lesquels nous possédons une certaine expertise. Je pense à l’immobilier commercial, l’hôtellerie, l’alimentation et conciergerie, la technologie, le multimédia et Web 2.0, ainsi que les communications stratégiques en milieu autochtone. Tout cela, et c’est important de le préciser, pourvu que ça ne vienne pas en concurrence directe avec des entreprises de la communauté de Mashteuiatsh, parce que cela, c’est un engagement qu’on a pris », explique M. Gauthier.

Pas de limite de territoire

Ce virage entrepris en 2017 a pris son erre d’aller lors des derniers mois en raison des délais de sa mise en place et des impacts de la pandémie. « Nous avons analysé plusieurs dossiers déjà. Notre première transaction a été d’acheter notre propre bâtisse où nous logeons sur le territoire de la communauté. Nous sommes en processus d’acquisition du Camping De La Pointe. Ça adonne que ce sont deux dossiers sur le territoire de Mashteuiatsh, mais la plupart de ceux qu’on analyse, mais qui ne sont pas encore concrétisés, se retrouvent dans le secteur de Roberval et ça s’étend jusqu’à Saguenay », précise Alexandre Gauthier.

Financement des investissements

DPI a quelques sources de financement pour investir dans les projets sélectionnés. Étant le bras d’affaires du Conseil de bande du chef Clifford Moar, c’est auprès de celui-ci que le projet analysé et retenu obtient une partie des fonds, l’autre partie provient des institutions financières et des outils de financement qui sont propres au milieu autochtone comme la CDEM (Corporation de développement économique montagnaise) et l’Autorité financière des Premières Nations. « Si l’on parle de partenariat stratégique et d’acquisitions d’entreprises, on peut dire que l’on est un nouveau joueur dans le développement des affaires », soutient M. Gauthier.

Accent sur l’environnement

Pour le président Alain Nepton, il est important de souligner les préoccupations particulières de son organisme en ce qui a trait à l’environnement. « Étant une société qui découle du conseil de bande, on fait toujours attention dans le genre d’entreprises qu’on peut opérer. Il y a le côté environnement qui nous préoccupe tout le temps et, en même temps, il y a aussi, étant donné que le monde des affaires est un peu dur, un principe de cohabitation régionale. Dans notre rôle d’entrepreneur général, on a fait de 120 à 140 M$ de contrats dans le projet Péribonka d’Hydro-Québec et, là-dedans, on s’est quand même assurés d’avoir des retombées régionales avec d’autres entreprises du milieu. On est un joueur particulier. Bien que le monde des affaires soit un peu dur généralement, nous avons quand même un souci de faire les choses correctement, de la bonne façon avec une préoccupation pour l’environnement. L’investissement durable nous colle pas mal à la peau. »

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