SAGUENAY – Arianne Phosphate vise un début de construction en 2018 pour sa mine d’apatite et son concentrateur du Lac à Paul. Des banques ont confirmé leur intérêt à financer le projet et la minière a des « discussions solides » avec des clients, a confirmé ce matin [16-03-2018 NDLR] à Informe Affaires le chef des opérations, Jean-Sébastien David.
L’homme considère que l’état de progression actuelle du projet est de bon augure pour Arianne Phosphate. « Le nerf de la guerre, ce sont les ententes pour la vente du produit. […] Au niveau du consortium bancaire, pour aider au financement de la construction, ils ont l’exigence d’avoir un carnet de commande rempli. […] On travaille là-dessus, on avance. On souhaite pouvoir faire des annonces plus officielles dans les prochaines semaines », précise-t-il.
La minière est actuellement en négociations intensives avec plusieurs clients. Pour répondre aux besoins de ceux-ci, Arianne Phosphate devrait impérativement débuter les travaux cette année. Si les ententes sont effectivement conclues, « ça va aller vite », affirme Jean-Sébastien David.
L’entreprise a également entrepris des discussions avec des groupes qui pourraient investir dans l’entreprise et en devenir actionnaires afin d’assurer le financement en équité. Dans ce domaine, des annonces pourraient aussi se faire à court ou moyen terme.
Installations portuaires
Rappelons qu’Arianne Phosphate possède les permis et les autorisations gouvernementales pour son projet jusqu’aux installations portuaires prévues sur le territoire de Sainte-Rose-du-Nord. La minière devra compter sur la présence d’un port à cet endroit pour l’expédition du concentré phosphaté vers ses marchés, notamment au États-Unis et en Europe.
C’est toutefois Port de Saguenay qui pilote les démarches pour construire le terminal maritime sur la rive nord du Saguenay. Si l’administration portuaire devra vraisemblablement avoir des engagements concrets d’Arianne Phosphate pour obtenir du financement, le nouveau terminal sera multiusager, ce qui ouvre la porte au développement d’autres projets miniers.
Le projet de Port de Saguenay est en attente des autorisations fédérales pour débuter. Selon nos sources, les probabilités qu’il soit accepté par le gouvernement sont élevées et les certificats d’autorisations devraient être délivrés par d’ici la fin de l’année par l’Agence canadienne d’évaluation environnementale (ACÉE).
Le gouvernement québécois investit
Par ailleurs, le gouvernement du Québec vient de procéder à un placement privé de 1 407 000 $ dans les actions ordinaires d’Arianne Phosphate. Ce nouvel investissement du gouvernement permet l’entreprise de compléter une levée de fonds, au cours des douze derniers mois, totalisant 5 607 000 $. « C’est un deuxième investissement de sa part. Le gouvernement du Québec a eu accès à l’ensemble de nos dossiers et a fait une vérification diligente de nos projets. C’est une belle marque de confiance », mentionne Jean-Sébastien David. Il affirme qu’il était important de compter sur le gouvernement québécois dans cette levée. « C’est un bon signal lorsqu’on va à l’international. C’est une très belle carte de visite », souligne-t-il.
Ce second placement fait du gouvernement l’un des actionnaires de l’entreprise, ce qui lui permettra de bénéficier des retours sur les investissements lorsque la mine commencera à générer des profits. « Bien évidemment, cela procurera à la province de Québec, en étant actionnaire de ce projet, un avantage économique supplémentaire. Je me réjouis de pouvoir compter sur leur soutien continu, au fur et à mesure que le projet avance dans les diverses étapes de son financement », a déclaré Brian Ostroff, chef de la direction, par voie de communiqué.
Travaux de terrain prévus
S’il avoue qu’on ne construit pas avec 5,6 M$, Jean-Sébastien David précise que cette levée de fonds permet à la minière de poursuivre le développement du projet, notamment les opérations et la planification. Arianne Phosphate ne possède actuellement pas de source de revenus autre que les levées de fonds.
Selon M. David, la conclusion de cette dernière vague de financement permettra de réaliser des activités d’ampleur sur le terrain à la fin de l’été. Au total, l’entreprise a investi plus de 60 M$ dans le projet de mine d’apatite du Lac à Paul.