SAGUENAY – Le Laboratoire Boréaderme de Saguenay lance ce soir, en présence d’une cinquantaine de personnes, sa première gamme de produits de soins corporels, Betula. Des investissements de plus de 600 000 $ ont été nécessaires pour développer cette gamme au cours des deux dernières années.
Les quatre produits à base d’extrait d’eau de bouleau aux propriétés anti-âge, soit une crème de jour, une crème de nuit, un sérum anti-stress climatique et un lait corporel, seront distribués tout d’abord dans des spas, salons esthétiques et cliniques médico-esthétiques. Quelque 8 000 contenants ont été produits pour ce premier lancement. Les cinq actionnaires du Laboratoire Boréaderme, Jacques Lapierre, docteur en virologie, André Pichette, docteur en chimie des produits naturels, Lionel Ripoll, docteur en formulation cosmétique, Jean Legault, docteur en pharmacologie et Alain Lapierre, directeur au développement des affaires, prévoient ensuite adapter leur production à la demande.
La gamme Betula (eau de bouleau en latin) se retrouvera aussi en vente sur le site Web du Laboratoire Boréaderme au cours des prochains mois. De nouveaux produits devraient également s’y ajouter, dont un exfoliant pour le corps, un nettoyant pour le visage et un masque. D’autres projets seraient en développement du côté de l’hôtellerie, sans qu’on puisse en apprendre davantage.
Développée en région
Cette première gamme a été entièrement développée dans la région par les cinq actionnaires. Les quatre formules innovantes et l’extrait végétal unique d’eau de bouleau qui les compose sont le fruit de plusieurs années de recherche, et les propriétaires du Laboratoire Boréaderme indiquent que leur efficacité a été prouvée scientifiquement. « Ce n’est pas de la sève, c’est une eau récupérée par une action mécanique de défibrage du bois. […] Nous avons développé une méthode pour concentrer les composés phénoliques de cette eau. C’est un procédé vert. […] Puisque les composés ont une haute activité, on peut travailler avec des concentrations plus faibles qui donnent une grande efficacité au final », souligne André Pichette.
Le scientifique précise que les molécules sont très apparentées au resvératrol du vin rouge, qui aurait des bénéfices pour la santé grâce à ses propriétés antioxydantes. « Notre eau de bouleau a des effets antioxydants et protège contre les effets négatifs de différents facteurs comme les polluants, les métaux lourds, les rayons ultraviolets et infrarouges, etc. […] Elle stimule la production de collagène et de filaggrine et inhibe la production de certaines interleukines [molécules inflammatoires N.D.L.R.] », explique-t-il. Les produits sont exempts de parabène et les ingrédients, dont les conservateurs, choisis en fonction de l’objectif de naturalité de la gamme.
Produit boréal
Les actionnaires du Laboratoire Boréaderme souhaitent donner une place centrale aux ingrédients d’origine boréale dans la fabrication de tous les produits qu’ils développeront. L’eau de bouleau utilisée provient d’ailleurs de la province, puisque ce sont les Industries John Lewis de La Tuque, qui fabriquent des bâtons de « Popsicle » en bouleau, qui la produisent lors de leur procédé de fabrication.
Mentionnons que la production de la gamme Betula en grande quantité doit actuellement être donnée à contrat dans d’autres laboratoires au Québec, en raison des normes à respecter et des équipements à acquérir, mais les actionnaires souhaitent ultimement pouvoir effectuer toute la production au Saguenay–Lac-Saint-Jean.
Feux sauvages
Le laboratoire saguenéen travaille également à la commercialisation d’un produit destiné à traiter les feux sauvages (herpès labial). Le produit actif a été développé à l’UQAC, où trois des actionnaires enseignent également, et le Laboratoire Boréaderme a obtenu une licence pour utiliser cette innovation.
À base de cornouiller, le produit de santé naturel est destiné à la vente libre en pharmacie. Il est encore en développement, puisqu’il doit suivre un processus rigoureux pour obtenir la certification de Santé Canada. Il a passé l’étape d’une première étude clinique avec des résultats positifs. Une deuxième étude clinique à plus grande échelle comparera le produit au produit vedette contre l’herpès labial vendu actuellement. L’étude est réalisée par une organisation indépendante et peut prendre de 10 à 12 mois environ. Si elle est positive, elle sera transmise à Santé Canada afin d’obtenir l’autorisation finale.