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Karine Boivin Forcier

SAGUENAY – C’est une succession de moments charnière qui ont mené Pascale Lamarche à la tête du réseau de 21 cliniques médicales privées Unimédic. Passionnée et authentique, elle œuvre maintenant à développer un modèle d’affaires unique au sein de son entreprise.

Originaire de l’Abitibi-Témiscamingue, c’est pour rejoindre son frère, joueur des Saguenéens, que Mme Lamarche est venue s’installer au Saguenay. D’abord orientée vers une carrière en génie, Mme Lamarche a bifurqué à la dernière minute pour faire un baccalauréat en marketing, suivi d’une maîtrise en gestion. « Je travaillais dans une boutique de vêtements pendant mes études. C’est là que j’ai découvert ma passion pour le marketing, la vente et le développement des affaires », indique l’entrepreneure.

Au moment où elle se préparait à entamer un doctorat en développement des affaires, une fausse couche l’a forcée à changer de direction. « C’est là que je me suis retrouvée dans le pharmaceutique. J’ai littéralement eu un coup de foudre professionnel pour le patron avec qui j’ai démarré comme représentante », souligne-t-elle.

Pascale Lamarche a alors connu beaucoup de succès et remporté plusieurs prix. Elle gérait son territoire comme s’il s’agissait d’une PME. « J’avais une équipe extraordinaire. Je pouvais être créative. J’ai vraiment aimé mes années dans le pharmaceutique. »

Point de bascule

En 2010, un autre événement marquant vient modifier le cours de sa vie : un grave accident la laisse invalide pendant près de trois ans. « J’ai dû réapprendre à marcher, à bouger. Ça a été un gros point de bascule qui m’a amenée à faire le point, à me demander si je continuais à travailler comme ça pour les autres. J’avais beaucoup d’ambition et c’était clair pour moi que si je quittais le pharmaceutique, ce serait pour avoir ma propre entreprise », raconte-t-elle.

Licenciée par son employeur pendant son invalidité, elle a choisi de prendre le virage et de se lancer en affaires. Pour elle, il était naturel d’aller vers le secteur de la santé parce qu’elle s’y plaisait vraiment. « C’est important en affaires que notre raison d’être comme leader soit cohérente avec celle de l’entreprise. Sinon, ça ne fonctionne pas. » Après plusieurs démarches infructueuses, elle a eu l’opportunité de devenir directrice générale du Groupe Paramédic. « Six mois après, avec courage et humilité, mais aussi avec un front de bœuf, je lui ai demandé de me vendre des actions parce que je ne voulais plus travailler pour quelqu’un d’autre. Et il ne m’a pas seulement vendu des actions, mais plutôt la totalité de sa division Unimédic! »

En septembre 2014, la transaction est officialisée. L’entreprise spécialisée en apnée du sommeil comptait alors six succursales. En septembre 2016, elle a racheté un concurrent du Centre-du-Québec pour atteindre 15 cliniques. En 2018, elle a fait l’acquisition d’Opti-Soins, dans le but de diversifier son offre de service.

Regroupement

Les deux entités viennent tout juste d’être regroupées sous la bannière Unimédic, afin de favoriser les synergies et de combiner les forces des deux équipes dans une offre de service unifiée. À travers cette nouvelle identité, Pascale Lamarche veut mener son équipe, qui compte une centaine de personnes, à faire mieux et à créer un modèle différent. « Nous innovons avec eux. Je m’efforce de construire un milieu de vie. Mes employés sont des partenaires. Le vivre ensemble est différent », affirme la femme d’affaires, qui met de l’avant les valeurs d’audace, de passion, d’excellence et de plaisir.

La considération est au cœur de la mission d’Unimédic et prend une place importante pour Mme Lamarche. « Nous voulons faire la différence. Nous avons le temps et nous voulons que les clients qui viennent chez nous se sentent considérés. C’est notre engagement profond. »

Collaboration

L’entrepreneure croit d’ailleurs que le contexte est favorable à une collaboration entre le public et le privé en santé. « Du moment qu’on va travailler ensemble, on va créer de la valeur pour la communauté. Nous sommes complémentaires. » Elle rappelle que, contrairement à ce certains pensent, les gens qui vont chez Unimédic Santé ne sont pas tous des personnes bien nanties ou des professionnels. « C’est aussi la maman qui n’a pas les moyens de s’absenter du travail et qui va payer pour voir un médecin pour un enfant malade. Ce sont aussi des personnes qui n’ont pas de médecin de famille ou de corridor de services. »

Leadership

Passionnée par une multitude de sujets, Mme Lamarche a entrepris une démarche de formation auprès de l’École d’entrepreneurship de Beauce, qu’elle terminera sous peu. « C’est un parcours extraordinaire qui travaille sur l’être. L’entreprise en bénéficie parce qu’on apprend à se retrouver comme entrepreneur. »

Cela lui a permis de constater qu’elle se passionne pour le leadership beaucoup plus que pour la gestion. « C’est important d’inspirer les autres parce que c’est la seule façon de mobiliser l’équipe avec qui on travaille et de lui donner du sens. C’est cette équipe qui va créer de la valeur pour le client. La création de valeur, ça se fait en étant inspiré par un leader, pas un boss ou un patron », estime-t-elle.

Et pour inspirer, l’essentiel est d’être soi-même, croit Pascale Lamarche. « Quand tu es passionné et que tu es sincèrement vrai, quand tu es aligné sur ta vision parce que c’est une passion qui vient du cœur, c’est cohérent avec toi. C’est là que tu vas attirer des gens qui pensent comme toi. Après, c’est beaucoup plus facile », conclut-elle.

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