SAGUENAY – Au cours des derniers mois, Phare Médica, fabricant et distributeur saguenéen de matériel médical, a conclu des contrats totalisant quelque 7 M$. Il s’agit d’une belle réussite pour la jeune entreprise, qui rivalise avec des multinationales.
Lancée en 2019, Phare Médica effectue la distribution d’un catalogue d’environ 2 000 éléments différents. Elle manufacture également une gamme d’une trentaine de produits allant des masques au gel désinfectant, en passant par les gants médicaux et divers supports ou distributrices.
Elle connaît un fort succès auprès de sa clientèle des secteurs public et privé, dont des hôpitaux, des cliniques médicales ou dentaires, des usines de transformation alimentaire, des établissements scolaires et des municipalités. Plusieurs des marchandises qu’elle conçoit et fabrique sont maintenant distribués par de grands joueurs à travers le Canada. « Pour nous, c’est une fierté de réaliser tout ça à partir du Saguenay », souligne le président, Carl Gaudreault.
Sur mesure
L’entreprise est également reconnue dans le milieu pour sa capacité à développer des produits sur mesure afin de répondre aux besoins des clients. Elle a d’ailleurs créé son propre service d’ingénierie, conception et développement sur mesure. « Nous pouvons réaliser ces projets tant pour les clients du secteur public que ceux du privé. Par exemple, nous avons inventé un distributeur pour les masques pour un client qui avait besoin d’un concept spécifique. Nous avons imaginé ce produit en quelques jours et avons pu présenter rapidement un prototype », raconte M. Gaudreault.
Phare Médica a aussi développé des masques pour l’imagerie par résonance magnétique (IRM). « Lorsque les gens faisaient leur IRM, il y avait du métal dans le masque et ça pouvait causer des brûlures au nez. Nous avons créé, sur mesure, un masque compatible et qui demeure efficace. Celui-ci épouse très bien la forme du visage même si la pince n’est pas en métal », explique le président.
Faits au Québec
Les propriétaires accordent une grande importance à manufacturer leurs produits au Québec ou au Canada, dans la mesure du possible. « Tout ce qu’on peut faire ici, on le fait. Par contre, pour certains produits, comme les gants, ce n’est pas possible », précise le vice-président, Simon Côté.
La PME collabore ainsi avec différentes usines de fabrication à travers la province. « Dans la région, on est très bien positionnés pour les métaux et l’aluminium. Pour la transformation d’autres matières, on doit parfois aller ailleurs. C’est sûr qu’on sollicite nos partenaires régionaux en premier », assure M. Gaudreault.
Pas de barrière
Le président estime que le positionnement géographique de l’entreprise n’a pas été un frein à son expansion. « Il y a eu un peu plus de travail à faire au départ, mais aujourd’hui, ce n’est plus une barrière. Nous avons notre centre de distribution ici qui
prépare les commandes et nous possédons des entrepôts à Montréal pour assurer une livraison rapide de nos produits partout à travers le Canada », confirme M. Côté.
D’ailleurs, alors que l’équipe avait d’abord prévu de conquérir le Québec, elle effectue déjà des ventes en Ontario et dans l’Ouest canadien. Environ 30 % de son chiffre d’affaires est maintenant réalisé hors Québec. Cette progression des exportations lui a récemment valu le prix Coup de cœur au Gala MercadOr régional, organisé par SERDEX International.
Les actionnaires désirent à présent poursuivre cette expansion vers d’autres provinces, en se concentrant sur l’Ontario pour commencer. Pour ce faire, ils misent beaucoup sur le Web, où leur catalogue est facilement accessible. « C’est une de nos forces », conclut Simon Côté.
Un virage rapide de distributeur à producteur
SAGUENAY – Lancée en 2019, Phare Médica devait au départ se spécialiser dans la distribution de matériel médical. En 2020, ses gestionnaires ont opéré un virage rapide vers la fabrication afin de répondre aux défis posés par la pandémie. Aujourd’hui, l’entreprise saguenéenne manufacture une trentaine de produits utilisés par des milliers de personnes chaque jour.
Pour les six actionnaires de Phare Médica, il n’est pas question de dire à leur client qu’ils ne peuvent pas les servir parce que les marchandises qu’ils désirent sont en rupture de stock. C’est ce qui les a poussés à se tourner vers la fabrication beaucoup plus rapidement que dans leur plan initial. « Avec la pandémie de COVID-19, c’était difficile auprès de plusieurs manufacturiers avec qui nous faisions affaire. […] Nous avions un défi d’approvisionnement et nous l’avons relevé. […] Nous voulions être autonomes et en mesure de répondre aux besoins de nos clients, peu importe ce qui arriverait », affirme le président, Carl Gaudreault.
Cette façon de faire leur a valu une reconnaissance de l’industrie. « Le mot s’est passé et plusieurs dirigeants d’entreprises nous ont contactés. […] Dans notre domaine, ce sont beaucoup des multinationales. Nous jouons dans de grosses ligues, mais ça nous aide d’être à proximité. Nous sommes aussi plus réactifs et plus agiles », indique M. Gaudreault. Phare Médica a donc connu une croissance extrêmement rapide depuis deux ans.
Maturité
Cette situation a entraîné son lot de défis pour les actionnaires. « Nous avons dû solidifier les assises tout en gérant l’augmentation des demandes. Nous devions aussi sécuriser nos chaînes d’approvisionnement », mentionne Simon Côté, vice-président de Phare Médica.
Cela a fait en sorte que la PME a pris quelques années d’avance en termes de maturité. « Nous ne nous considérons plus comme une startup, mais plus comme une jeune entreprise adulte. Nous sommes structurés et prêts pour des projets. Nous avons une équipe solide », illustre Carl Gaudreault. Phare Médica compte actuellement une dizaine d’employés.
Projets en gestation
Pour les prochains mois, les actionnaires de Phare Médica travaillent sur deux importants projets qui nécessiteront plusieurs millions de dollars d’investissements. L’entreprise développe en effet un concept de haute technologie qui constituerait une première mondiale. Actuellement confidentiel, il devrait être dévoilé en 2023.
Le deuxième concerne la transformation des entrepôts de Montréal en centre de distribution officiel. « Nous n’avons pas mis d’échéancier pour ce projet, parce que de la façon dont nous sommes organisés, nous pouvons en faire encore beaucoup et nous avons l’espace pour grandir. Toutefois, nous avons déjà commencé à planifier la modification en lien avec notre croissance rapide attendue dans les prochaines années », conclut Simon Côté.