Auteur

Karine Boivin Forcier

SAGUENAY – L’entreprise d’entretien ménager Lachance Gravel innove en introduisant un nouvel outil dans son arsenal : des robots pour le nettoyage des planchers. Acquis au départ pour améliorer les conditions de travail des employés, ces machines intelligentes permettent également un énorme gain en efficacité.

Les robots sélectionnés par Lachance Gravel permettent d’effectuer toutes les étapes de nettoyage du plancher sans intervention humaine. « C’est le même principe qu’une autorécurreuse, mais sans le travailleur qui s’en occupe. Elle peut se remplir de détergent et d’eau, vider son eau et se faire charger seule. Elle balaye, nettoie et aspire, donc ça ne laisse pas d’eau sur le plancher », explique Annik Lachance-Gravel, présidente-directrice générale de l’entreprise.

Certains modèles peuvent même prendre l’ascenseur de façon autonome pour circuler entre différents étages. Ils peuvent également effectuer leur tâche en présence de travailleurs en toute sécurité.

Selon la PDG, ces robots augmentent fortement l’efficacité des équipes d’entretien ménager, puisqu’ils permettent de repositionner les employés sur des tâches à valeur ajoutée. « Premièrement, le nettoyage des planchers était la tâche qui constituait la première source de blessures pour nous. Mais ça nous permet aussi de mettre le personnel sur des opérations qui demandent plus de réflexion et d’en faire beaucoup plus. […] Ça permet de valoriser les emplois en retirant une tâche qui n’est pas à valeur ajoutée. C’est extrêmement positif », affirme-t-elle.

Malgré le coût de cette technologie, Mme Lachance-Gravel estime que les entreprises peuvent rentabiliser leur achat assez rapidement. « Notre but, c’est de proposer une solution d’hygiène efficiente qui va augmenter les standards de qualité. Nous voulons aider nos clients à trouver des moyens économiques. […] Il y a des industries où ça va devenir incontournable. Nous avons fait des calculs et à certains endroits, ça prenait trois mois pour avoir le retour sur investissement. Globalement, l’acquisition est rentabilisée en cinq ans », révèle-t-elle.

Très nouveau

Lachance Gravel a actuellement une dizaine de robots implantés dans des entreprises de la région. « C’est très nouveau. Nous lançons la commercialisation ici. Ailleurs au Québec, on commence tout juste à voir ce type de machines », fait valoir la PDG.

En plus de l’offrir à ses clients, la PME se positionne comme distributeur pour le Saguenay–Lac-Saint-Jean. « Ça ne vient pas seulement avec notre service d’entretien ménager. Ce n’est pas obligé d’être un client qui fait affaire avec nous pour son entretien. […] Nous pourrions ainsi rentrer dans des marchés auxquels nous n’avions pas accès, qui ont leur propre service à l’interne »,
souligne Annik Lachance-Gravel.

Expertise

Lachance Gravel propose les robots à la vente ou en location. La firme se charge de l’implantation et du suivi des équipements. « Nous sommes capables de savoir ce qui a été demandé à la machine et ce qu’elle a fait, ses pourcentages d’efficacité. Nous pouvons réagir rapidement s’il y a un problème », indique Mme Lachance-Gravel.

Celle-ci précise que l’étape d’implantation est cruciale pour véritablement rentabiliser le robot. « La connaissance de la façon d’implanter la machine et des routes de travail, c’est ce qui va faire que ça va être une belle expérience ou non. Le robot est muni d’une intelligence artificielle, mais c’est à nous de le rendre intelligent. Il faut lui indiquer ce qu’on veut qu’il fasse, dans quel ordre, à quel moment, comment réagir aux obstacles, etc. »

La firme met ainsi son savoir-faire en entretien ménager au service des entreprises qui accueillent cette technologie. « Ce qui nous démarque, c’est notre expertise de conciergerie qui nous permet d’optimiser à 100 % la rentabilité de la machine », note Annik Lachance-Gravel.

Long processus

L’équipe de Lachance Gravel travaille sur le projet depuis huit mois. Elle a pris le temps de tester une vingtaine de modèles, pour finalement en garder trois. « Nous voulions les essayer dans nos conditions hivernales québécoises. »

Même si l’on ne pense pas toujours au secteur des services en matière d’automatisation, Mme Lachance-Gravel est convaincue que son entreprise est sur la bonne voie. « Nous nous sommes cassé la tête. Ce sont des heures de réflexion que nous avons mises là-dedans. C’est avant-gardiste et audacieux dans notre domaine, mais c’est seulement la première étape. Nous avons déjà d’autres phases qui sont sur la table à dessin », conclut-elle.

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