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Jonathan Thibeault

SAGUENAY – Gérald Rivard, Alexandre Boudreault et Éric Simard sont en train de développer des outils qui pourraient révolutionner le monde de la formation en santé et sécurité au travail (SST). Leur jeune entreprise, VR Code Lab, offre aux industries la réalité virtuelle et augmentée en plus de la technologie 360 degrés pour, par exemple, montrer les dangers qui pourraient se présenter aux employés d’usines.

En primeur pour Informe Affaires, les trois associés ont présenté les nombreuses possibilités qui pourraient être utiles notamment pour les industries lourdes. « Notre objectif est d’allier une forme du jeu vidéo aux formations en SST. Il est démontré que l’approche traditionnelle ne fonctionne pas chez les jeunes. En leur présentant du contenu avec de la technologie, ils seront plus attentifs », explique d’entrée de jeu Gérald Rivard. « Il est aussi prouvé par des études que d’avoir recours à la réalité virtuelle a des retombées semblables que si nous faisions les formations dans l’environnement réel », ajoute de son côté Alexandre Boudreault.

Plusieurs utilités
Les outils se déclinent en trois catégories. « Lorsqu’on parle de réalité virtuelle (RV), on peut l’utiliser pour permettre la formation d’employés en environnement 100 % sécuritaire, mais totalement représentatif du vrai milieu de travail de ceux-ci. L’employé utilise un casque de RV pour visionner l’environnement concerné et il pourra identifier les différents risques reliés à l’utilisation de machineries », précise Alexandre, expert en la matière et propriétaire de la firme Stratéolab.

« Si on parle de la technologie 360 degrés, elle peut être utilisée par une organisation pour présenter ses nouveaux produits lors de foires, ce qui permet entre-autres de réduire les coûts de transport. Pour la réalité augmentée, elle peut être très bénéfique pour transmettre des messages en temps réel aux travailleurs à partir de lunettes [Google glass par exemple NDLR] ou pour ajouter des indications pour réduire les accidents de travail au maximum », renchérit Gérald Rivard.

Industrie en plein essor

En moins de trois ans, le secteur des hautes technologies a vécu une croissance fulgurante. D’après les données apportées par les trois associés, en 2015, les entreprises québécoises avaient dépensé plus de 600 millions de dollars dans ce domaine, alors qu’elles se sont situées à plus de 1,8 milliard de dollars en 2016. « C’est l’industrie de l’avenir et nous voulons être sur la ligne de départ lorsque tout le monde prendra le virage. D’ici 2021, les dépenses dans la haute technologie pourraient s’élever à plus de 200 milliards de dollars », commente M. Rivard, confiant que la région puisse devenir une plaque tournante dans les affaires 4.0. « Avec l’arrivée d’Ubisoft, ça place notre région dans une position très intéressante. »

Outils novateurs

À la fin octobre 2017, l’équipe de VR Code Lab s’est rendue à un rassemblement de l’Association canadienne des logiciels de divertissement, qui discutait des possibilités du jeu vidéo à conduire l’innovation. Cet événement réunissait de grands joueurs de l’industrie comme Ubisoft, EA Games, NVIDIA et Microsoft. Quelques semaines avant l’activité, Gérald Rivard affirme avoir eu la confirmation que leurs produits seraient novateurs, puisqu’un directeur québécois d’Ubisoft a été étonné par le projet et a même invité l’équipe à le présenter devant les membres du regroupement. « On nous a dit de foncer et qu’il s’agit d’outils qui n’existent par encore dans le domaine que nous ciblons. Comme nos technologies n’étaient pas prêtes au moment de nous rendre à l’événement, nous y sommes allés en tant qu’observateurs », commentent messieurs Rivard et Simard.

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