N.D.L.R. : Le texte a été rédigé et publié dans le mensuel imprimé avant l’annonce de l’annulationde l'événement. Nous avons tout de même décidé de le publier sur le web puisqu’il concerne principalement la stratégie de l'organisation pour assurer le maximum de retombées économiques dans la région. L’équipe d’Informe affaires tient à souligner qu’elle est de tout cœur avec les organisateurs du festival Regard et qu’elle souhaite le retour de celui-ci dans un avenir rapproché.
SAGUENAY – Pour une 24e année consécutive, le festival du court-métrage Regard revient s’installer dans les différentes salles de diffusions du Saguenay. À coup de 24 images/seconde, l’événement cinématographique compte bien rejoindre un maximum de cinéphiles tout en présentant la région à un public de l’extérieur.
Comme le précise Marie-Elaine Riou, directrice générale du festival Regard, « dans notre dernière étude sur l’achalandage, nous avons remarqué que 50 % des festivaliers ne venaient pas de la région. Beaucoup de gens arrivent des grands centres, mais aussi des étudiants venant des cégeps et des écoles de cinéma comme l’Inis. Dans la région, ce sont surtout des Saguenéens qui se déplacent en salle. Pour résumer, nous avons davantage de touristes que d’excursionnistes ».
Moteur touristique et économique
Une caractéristique qui fait du festival un moteur économique important. Sur les 5 jours d’activité, toujours selon une étude d’achalandage, les dépenses touristiques s’élèveraient à un peu plus d’un demi-million de dollars. De l’argent frais dont bénéficient directement les commerces avoisinant les salles de diffusions et qui permet aussi à l’événement de voir grand. En effet, si l’organisme Caravane Films Production, qui chapeaute le festival, ne compte qu’une petite équipe de trois personnes en saison régulière, elle se multiplie par 10 lors de l’organisation de Regard, pour se transformer en une équipe de 30 personnes.
Retombées locales
En tout, l’événement nécessite la collaboration d’une trentaine de fournisseurs (artistes, imprimeurs et service de navette) d’ici afin d’assurer le bon fonctionnement des activités. Des ententes ont également été passées avec les hôteliers de Saguenay pour l’hébergement. Les détenteurs de forfait peuvent donc accéder à quelques nuitées dans certains hôtels pour un prix compétitif.
« Il était important pour nous de faire affaire avec des entreprises locales le plus possible, mais aussi avec des compagnies qui ont un souci environnemental, précise Marie-Elaine. Nous avons acheté les services de traiteur de l’hôtel de Chicoutimi pour nourrir nos 250 bénévoles durant les 5 jours du festival. Afin de réduire les déchets au maximum, l’hôtel va servir les repas dans sa salle à manger. Cela va éviter la fabrication d’un paquet de boîtes à lunch qui produisent beaucoup de déchets ».
Depuis trois ans, le festival Regard voit son nombre de visiteurs augmenter de 20% à chaque édition. La popularité est telle que cette année, les organisateurs présenteront en simultané leur programmation de vendredi et samedi à la salle Francois-Brassard du Cégep de Jonquière et au théâtre Banque Nationale de Chicoutimi. Pour éviter les refus à la porte, ils n’ont pas eu le choix de doubler la capacité de projection. Réinvestissement dans la communauté artistique Une partie de cet engouement vient de la qualité du festival et des films qui y sont présentés. Officiellement reconnu par le comité de sélection des Oscars, Regard est un incontournable dans le secteur de la compétition cinématographique. Sur 3 000 films reçus, seulement 200 sont sélectionnés et soumis au vote d’un jury composé de pairs et de festivaliers. Les courts-métrages gagnants augmentent considérablement leur chance d’être sélectionnés aux Oscars.
« C’est sous la forme d’appel d’offre et de concours que les producteurs nous font parvenir leurs films. Ils paient un montant pour l’inscription et passent par la présélection. Nous sommes fiers de redistribuer plus de 20 000 dollars en droits d’auteur chaque année aux artisans canadiens ».