N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : Le transport, un service vital publié dans notre édition du mois de septembre.
SAGUENAY – Le taux d’inflation se maintient à un niveau plus élevé au Québec. En 2022, il a suivi la tendance canadienne mais il s’en est écarté vers la fin de l’année. À la mi-août 2023, les statistiques indiquaient que l’inflation se situait, en moyenne, à 4,7 % au Québec, contre 4 % en Ontario et 3,4 % en Alberta.
Afin de ralentir le rythme de la consommation, la Banque du Canada a décrété, à la mi-juin, une autre hausse de son taux directeur pour l’établir à 4,75 %. Cette décision a eu l’effet escompté sur les consommateurs mais, comme il fallait s’y attendre, elle s’est traduite, disent les observateurs de l’industrie, par une baisse de la demande dans le transport.
Par ailleurs, la compétition s’accentue dans ce secteur d’activité en raison, notamment, de la baisse de la demande en provenance de la construction et de la production.
Le prix du pétrole, qui se maintient à la hausse, est une autre source d’inquiétude.
Main d’œuvre
L’Association du camionnage du Québec (ACQ), s’appuyant sur les plus récentes statistiques de Ressources humaines (RH) Camionnage du Canada, fait état, dans son Bulletin d’information du mois d’août, de données révélatrices à l’échelle nationale.
« L’industrie du camionnage et de la logistique pourrait vivre un resserrement de son bassin de main d’œuvre, en particulier en ce qui concerne les chauffeurs. Dans ce secteur, l’emploi a décliné de 4,8 % en 2023 comparativement à 2022. Toutefois, le taux de chômage est passé de 4,6 % en mars à 4,1 %, en mai ».
Le point de vue de Desjardins
Au mois de juin 2022, l’économiste en chef de Desjardins, Jimmy Jean, estimait que, de manière générale, les risques d’une récession étaient plutôt faibles pour 2023. Sa prédiction semble vouloir se réaliser à quelques mois seulement de l’arrivée de 2024.
Cependant, le spécialiste faisait preuve d’une grande prudence ; celle-ci tend à trouver sa justification alors que l’année tire à sa fin. « Lorsque les gens cesseront de se payer autant de repas au restaurant et de voyages, cela pourrait causer des fermetures d’entreprises ou des mises à pied vers la fin de l’année. Ces facteurs, conjugués à la hausse des taux d’intérêt qui nuit au secteur de l’habitation, pourraient entraîner un ralentissement important de la croissance économique ».
Advenant une récession en 2014, l’industrie du transport routier pourrait être l’une des premières à devoir en subir les conséquences.
Acteur incontournable de l’économie
Une étude gouvernementale fédérale publiée en 2022, intitulée « Transport routier, poids lourd de l’économie canadienne », rappelle que le secteur du camionnage est un outil essentiel au bon fonctionnement de notre chaîne d’approvisionnement. En fait, souligne l’organisme, celle-ci ne peut s’en priver au risque de compromettre sérieusement la santé économique du pays.
Grâce à l’étendue du réseau routier canadien, le transport par camion est le principal mode de transport pour expédier les marchandises d’un océan à l’autre, souligne cette étude. Le secteur du camionnage représente également le rouage principal du commerce avec les Etats-Unis , premier partenaire commercial du pays.
« En plus de la hausse du prix du pétrole et de l’inflation, la pénurie de travailleurs dans ce secteur risque non seulement de se répercuter sur le secteur lui même, mais aussi sur l’ensemble des secteurs économiques canadiens qui dépendent du transport pour accéder aux marchés nationaux et internationaux.